Ses 34 bougies à peine soufflées, Arnaud Mela, élément inamovible du pack briviste, s’apprête à mener son groupe face à la montagne toulonnaise. Qu’il serait bienvenue de gravir en vue du maintien.

En tant que joueur et capitaine, il y a une recette mentale pour la préparation d’un tel match ?
Il faut être prêt à un grand combat. Notre terrain est toujours très gras. Il n’y aura pas énormément de volume. Le RCT a une équipe très productive sur le défi physique, avec beaucoup de jeu à une passe et de la densité. On sait très bien ce qui nous attend. L’an dernier on recevait Massy, et là, le champion d’Europe. C’est un honneur… On va donner le maximum pour gagner.

Dans la position du petit contre le gros qui vous a réussi jusqu’à présent…
Ils vont venir tranquilles, car des matchs comme ça, ils en ont joué au moins cent chacun. À nous de faire face à une star à chaque poste. Il faut prendre conscience de notre chance, et mettre du combat. Mais si on y va pour faire signer des autographes, on va en prendre une.

Vos prestations collectives se sont considérablement améliorées par rapport au début de l’hiver, avec un regain d’agressivité… 
C’est le baromètre du rugby d’hiver. Si tu n’es pas bon sur les nettoyages, si tu ne donnes pas les ballons propres à ton neuf, la charnière a beaucoup de pression. Nous sommes un collectif, on se doit de leur faire la guerre. Mais il n’y a pas que ça… Il ne faudra pas s’exposer chez nous, parce que dans nos 45 mètres, Wilkinson prend trois points. Littéralement. Quand il fait le signe « trois » à l’arbitre, il ne lui dit pas qu’il tente les trois points, il lui dit qu’ils sont déjà en poche…

Les cadres ont été mis au repos pendant la pause européenne. Salutaire ? 
On est bien mentalement, on a fait une bonne préparation physique qui nous a mis dans le rouge la semaine dernière. On s’est bien habitué au terrain gras, il n’y a pas de raison qu’on n’y soit pas. Maintenant, un match de reprise, c’est toujours mieux à l’extérieur, ou tu ne dois que défendre et occuper. Là il faudra prendre les choses en mainæ

On a senti une grosse implication dans le travail ces derniers jours…
On a fait une très bonne semaine d’entraînement, avec peu de ballons tombés et un super état d’esprit. C’est-ce qu’il nous faut pour réussir. Si on est à 100 %, on a le droit de rêver à une victoire. À 90 %, ce sera perdu. C’est le plus gros match de la saison, avec la réception à venir de l’ASM.

Mourad Boudjellal assure que Brive est favori ! 
Mais il dit ça chaque week-end, même quand il reçoit ! L’effet de surprise ne marche plus trop là. (Ironique) Je suis content qu’on soit favori, ils doivent être inquiets les mecs.

Quel sera le véritable impact de ce match dans votre saison ? 
Depuis Biarritz, on n’a plus de joker. Perdre contre le RCT en mouillant le maillot, ce ne serait pas grave, sauf sur le plan comptable, car il y a des matchs cruciaux ailleurs. Si on gagne, mais que Bayonne et Oyonnax aussi, nous aurons tous pris quatre points. L’écart serait le même. Le perdre, ce serait très grave. Sauf si Bayonne et Oyonnax perdent… Gagner ce serait vraiment un exploit. Et pour ça il faudra 15.000 personnes derrière nous.

A 34 ans, vous êtes sur le podium des deuxième ligne les plus utilisés cette saison, avec Lund et Fa’aoso (plus de 1.000 minutes). Physiquement, ça va ? 
Les coachs me gèrent… Je ne joue pas l’Amlin Cup, donc je peux enchaîner en Top 14. Tant que je peux apporter, je suis content. Et si on me laisse sur le terrain, c’est qu’il y a du rendement. Je ne suis pas là par défaut… Et Bernard Faure (ex-préparateur physique du club) t’expliquerait que plus on est vieux, plus on est endurant. À quarante ans, je ferai peut-être plus que 80 minutes, va savoir… (rires).

Source: lamontagne.fr