Absent depuis la fin du mois de janvier suite à une fracture du radius contractée contre Brive, le deuxième ligne Toulonnais Bakkies Botha est désormais apte pour faire son retour à la compétition.

Interrogé dans les colonnes de Var-matin, le géant Sud-Africain affirme se sentir prêt et fort, mais il ne souhaite pas faire n’importe quoi sur le terrain et écoper d’un carton. Il rend également hommage à Jocelino Suta pour la belle fin de saison qu’il a fait. Extrait:

« Je me sens prêt et fort mais pas affamé. J’ai juste envie d’être le meilleur possible dans le respect des règles pour faire gagner l’équipe car si je prends un carton, ça peut coûter le match. C’était très frustrant pour moi de voir l’équipe aussi bien jouer sans pouvoir en faire partie. J’espère me faire une place dans l’équipe car les autres joueurs de 2ème ligne pratiquent un bon rugby et Suta est incroyable. Je sais que c’est un bon joueur. Il fallait juste lui donner la chance de s’exprimer sur la durée et le mettre en confiance. Depuis ma blessure et celle d’Ali, Suta joue presque tous les matches et il est toujours bon. Je serai très surpris qu’il ne soit pas rappelé en équipe de France. Il a joué des deuxième ligne de classe mondiale comme Paul O’Connel et face au Munster il a fait l’un de ses meilleurs matches de la saison. Il a prouvé qu’il pouvait évoluer à un très haut niveau. J’en suis très heureux pour lui. »

Bakkies Botha ne cache rien et explique qu’il pourra jouer entre 30 et 40 minutes à un bon niveau contre le Racing-Métro 92. Extrait:

« Il ne me reste plus que trois matches de très haut niveau. A l’instant où je vous parle, je pense faire 30 à 40 minutes d’un bon niveau et faire la différence sur le terrain. Je cours et je saute beaucoup, je travaille dur depuis plusieurs semaines afin d’être prêt. Bernard prendra la meilleure décision pour l’équipe. Tous les joueurs veulent disputer les play-offs mais si tu es sur le terrain, sur le banc ou en tribune, chacun a le même rôle à jouer: insuffler une bonne énergie à l’équipe pour qu’elle joue le mieux possible les trois derniers matches de la saison. »

Par ailleurs, le Sud-Africain revient sur la période assez compliquée qu’a connu le RCT avec des défaites éprouvantes à Oyonnax, Brive ou encore Cardiff, sans oublier le revers à domicile contre Grenoble. Extrait:

« Après la défaite à Brive, on a travaillé très dur. Si je prends l’exemple de la deuxième ligne, Ali et moi étions blessés, Danie jouait avec des douleurs à une hanche. On a connu de grandes difficultés. Tout cela montre une chose: le caractère de ce groupe. La réponse a été collective et non individuelle. Il y a trois mois, beaucoup de monde disait: « Votre saison est cuite. Vous êtes là pour l’argent et le soleil. » Les joueurs se sont resserrés, ils ont bossé, et aujourd’hui regardez le résultat: on est en finale de H-Cup et en demie de Top 14. On a vécu ça l’an dernier et on sait ce qu’il faut pour gagner les deux titres. La récupération est primordiale et les entraînements doivent être faits intelligemment, selon le degré de fatigue des mecs. »

Comparé au Super 15, Bakkies Botha avoue que le Top 14 est une compétition interminable et très compliquée étant donné que toutes les équipes ont un niveau quasi similaire. Extrait:

« Le Top 14 est une compétition interminable qui demande une régularité permanente. En Super 15, l’écart de niveau entre les équipe est plus important. En France, jusqu’à la dernière journée, tout est encore possible. Tu vas jouer à Brive ou à Oyonnax en pensant que ça va être facile, mais en fait, tu vas à la guerre. Chaque week-end tu dois être à ton meilleur niveau physique et mental. Je ne sais pas si je suis trop vieux aujourd’hui mais c’est difficile de tenir le rythme. »

L’ancien Springbok se rappelle de la défaite à Cardiff lors de la phase de poule de la Coupe d’Europe. Selon lui, c’est suite à cette défaite que le groupe a changé d’état d’esprit et a enclenché la marche avant. Extrait:

« Ce jour-là, il pleuvait beaucoup et nous n’avions pas été bons. Après ce match, des leaders comme Jonny Wilkinson et Matt Giteau ont dit aux joueurs les plus vieux qu’ils n’en avaient rien à faire de notre âge mais qu’ils voulaient qu’on continue à montrer qu’on était encore les meilleurs à nos postes respectifs. C’est la leçon de cette défaite et c’est cette envie d’être le meilleur possible sur le terrain qui nous pousse depuis. C’est la différence entre les autres équipes et Toulon. Ici, on veut être meilleur week-end après week-end, et si on perd, on arrive le lundi à l’entraînement avec la volonté de travailler encore plus dur. Désormais, les défaites face à Oyonnax, Grenoble, Cardiff et Brive sont derrière nous. Tout ce qui nous intéresse ce sont les trois derniers matches. Ces trois semaines sont les plus importantes de la vie des joueurs car si on ramène une nouvelle H-Cup ou le Brennus, on validera tout le travail effectué durant la saison et on rendra les Toulonnais heureux. On veut conserver notre titre européen et ramener le Bouclier à Toulon ! Je vais tous les jours à l’entraînement en ne pensant qu’à ça. On ne se contente pas de participer à une compétition, on veut la gagner. Ce serait énorme de faire le doublé, mais pour l’heure on ne pense qu’à la demi-finale du Top 14. »

Pour conclure, bien que frustré d’avoir raté une partie de la saison, il avoue vouloir tout donner lors des derniers matches pour rapporter des trophées à Toulon. Extrait:

« Je reste sur la frustration de ne pas avoir joué depuis trois mois. Ça fait partie du rugby et puis comme mon rôle est d’écraser tout ce qui passe à côté de moi, je n’ai pas été surpris d’avoir une fracture. Maintenant, je sais qu’il ne me reste plus que ces trois matches et une dernière saison pour finir ma carrière en beauté. »