Baptiste Serin : « J’étais en voiture quand ils m’ont appelé, il a fallu que je m’arrête »
Baptiste Serin : « J’étais en voiture quand ils m’ont appelé, il a fallu que je m’arrête »
Le mardi 8 août 2023 à 19:39 par David Demri
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Le groupe France prépare actuellement la Coupe du monde.
Le 21 août prochain, le sélectionneur Français Fabien Galthié dévoilera la liste des 33 joueurs retenus pour le Mondial.
Et le Toulonnais Baptiste Serin est actuellement en mission pour intégrer cette liste.
Si Antoine Dupont et Maxime Lucu semblent indétrônables, la troisième place se jouera entre Baptiste Couilloud et Baptiste Serin.
Baptiste Serin s’est confié dans les colonnes du journal Sud-Ouest.
Le joueur Varois explique avoir réellement envie de participer au Mondial. Extrait:
« C’est un objectif pour n’importe quel joueur de rugby. Il y a toujours beaucoup d’attentes avant une Coupe du monde, mais il y en a encore plus cette année. L’équipe a traversé plein de choses ultra positives depuis quatre ans. J’ai envie d’y participer parce que je sens qu’elle est capable d’aller chercher quelque chose d’incroyable. »
Il indique s’être préparé pour ce Mondial depuis quatre ans. Extrait:
« Je me suis préparé pour ça pendant quatre ans, tu l’as toujours dans un coin de la tête. J’ai connu des galères. Je me suis fait opérer (NDLR, à l’épaule à l’été 2021). Après, ça a été difficile de revenir dans le groupe parce que certains ont pris la place et que j’étais moins performant. En ce qui me concerne, ça a été un fil rouge en dents de scie (sourire). Mais je ne l’ai jamais perdu de vue. Je suis content d’être là avec vous pour en parler (rires). »
Non appelé en équipe de France depuis le mois de mars 2021, Baptiste Serin ne cache pas que le temps a été long. Extrait:
« Déjà, j’avais besoin de me faire opérer de l’épaule. Physiquement, j’étais arrivé au bout. Il a fallu que je digère ça, ça a été long. J’ai mis cinq mois à revenir. J’ai ensuite dû batailler pour revenir en club et en équipe de France.
Avec Toulon, on était dans le ventre mou. On était capable de faire de très belles choses mais aussi de moins bonnes. C’était exactement pareil pour moi. C’était difficile de revenir sans constance. Pour autant, j’en avais envie. Mais il fallait d’abord que je sois bon en club. C’est arrivé seulement sur la dernière des quatre années, mais je n’ai jamais désespéré. »
Il précise n’avoir jamais coupé le contact avec le sélectionneur Fabien Galthié. Extrait:
« Oui. Pendant tout ce temps, j’ai eu des contacts avec Fabien (Galthié). Il a toujours été transparent avec moi. Quand les coachs sont venus en club – que ce soient Lolo (Labit), William (Servat) ou Karim (Ghezal) – ils l’ont été tout autant. Je savais ce qu’il fallait que je bosse. Il fallait que je retrouve de la spontanéité, que je me pose moins de questions et que je redevienne le joueur que j’étais auparavant. Pierre (Mignoni) et Franck (Azéma) m’ont également poussé dans cette direction à Toulon, c’est ce qui fait que je suis de retour ici. »
Questionné sur son absence dans le groupe France, il est conscient que ses performances n’étaient pas au niveau. Extrait:
« Le ranking était là, tout le monde a été clair avec moi : mes performances n’étaient pas suffisantes pour revenir. Pour bousculer une hiérarchie, il faut du temps et de la régularité. Si je suis là aujourd’hui, c’est parce que j’ai répondu à certaines attentes. Il est clair que je me suis retrouvé cette année.
Je me posais trop de questions collectivement. Il pouvait m’arriver de ralentir des ballons pour qu’on reste dans le cadre alors que ce n’est pas moi. Mais j’avais tellement peur de perdre le fil collectivement, qu’individuellement, je perdais ce qui faisait ma force. Je me suis dit cette année que c’était sans doute ma dernière chance de retrouver l’équipe de France et qu’il fallait que je joue sur mes qualités. »
Lorsqu’il a appris qu’il allait intégrer le groupe France, il s’est arrêté de rouler en voiture. Extrait:
« Il a fallu que je le digère. J’étais en voiture quand ils m’ont appelé, je vous avoue qu’il a fallu que je m’arrête (sourire). Même si c’était un objectif, j’ai eu l’impression que c’était comme ma première sélection. Je n’arrive pas trop à décrire ce que j’ai ressenti. Ça a été un vrai booster. Ça a multiplié ma motivation. Ça m’a mis dans un engrenage ultra positif.
Je ne lâche rien, je m’accroche à un petit bout de viande. Je sentais que quelque chose arrivait, je me suis accroché à ça. Quand Will Servat m’a appelé pour m’annoncer ma convocation, ça m’a fait un effet « ouf ». Le fait d’être parti et de revenir fait qu’on apprécie encore plus les choses.
J’en parle avec Louis Bielle-Biarrey et Emilien Gailleton. Je leur dis, prenez ce qu’il y a à prendre. Je suis bien placé pour en parler. Au début, je ne regardais presque plus les listes parce que je savais que je serais pris. Et après, j’attendais tout le temps mon nom… Il faut profiter un max. »
Il espère désormais être dans les trois demi-de-mêlée qui seront appelés dans le groupe. Extrait:
« On est quatre aujourd’hui, mais il y en a effectivement deux qui se dégagent parce qu’ils ont été là les années précédentes (NDLR, Antoine Dupont et Maxime Lucu). Avec Baptiste (Couilloud), on a envie d’y être. Mais ça n’entache pas notre relation. Une hiérarchie sera établie, mais une Coupe du monde, c’est long. Tout peut se passer. J’ai déjà envie de faire partie de ce groupe. Et vous savez, lorsque j’étais hors groupe en 2019, je n’ai à aucun moment râlé. Je m’étais juste dit qu’il fallait que je réponde présent dès que j’aurais une occasion. »
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