Bernard Laporte explique pourquoi il ne va pas démissionner !
Bernard Laporte explique pourquoi il ne va pas démissionner !
Le dimanche 18 décembre 2022 à 11:01 par David Demri
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Dans un entretien accordé au JDD, Bernard Laporte aborde sa condamnation mardi à deux ans de prison avec sursis pour corruption. Prié de quitter ses fonctions de président de la FFR par une partie importante du monde du rugby, l’ancien manager du XV de France assure qu’il ne compte pas partir.
Le président de la Fédération française de rugby (FFR) Bernard Laporte, condamné mardi à deux ans de prison avec sursis pour corruption et de plus en plus isolé, ne « voit pas pourquoi (il) devrait » quitter son poste, compte tenu qu’il a fait appel de la décision, affirme-t-il dans un entretien au Journal du Dimanche.
« Je suis légaliste: je ne vois pas pourquoi je devrais m’en aller. Cela voudrait dire que je reconnais les faits que l’on me reproche. Impossible », rétorque notamment Bernard Laporte dans l’hebdomadaire à ceux qui le poussent à quitter ses fonctions à la tête de la FFR. En poste depuis fin 2016, le président de la Fédération, réélu en 2020 pour un mandat de quatre ans, a été reconnu coupable de cinq des six infractions pour lesquelles il était poursuivi, dont corruption passive et trafic d’influence.
Sa défense reste la même que celle qu’il utilisait avant le procès : « Sur le fond, si on m’avait dit : « un, tu as volé un centime à la fédération ; deux, tu as mal dépensé son argent », ça m’aurait fait réfléchir. Mais ce n’est pas le cas. Chacun reconnaît qu’elle est bien gérée et qu’elle se développe. J’ai refusé cinq ans de contrat à 1,12 million d’euros par an à Montpellier, présidé par Mohed Altrad, pour être président bénévole de la FFR. On vient ensuite m’accuser d’être corrompu, pour avoir touché 150 000 euros de la même personne. C’est une incohérence. »
Puisqu’il a fait appel de la décision du tribunal correctionnel de Paris, sa peine de prison avec sursis, ainsi que l’interdiction d’exercer l’activité de président de la FFR pour une durée de deux ans, ne sont pas immédiatement exécutoires. Mais depuis le jugement, de nombreuses voix se sont élevées pour lui demander de partir, parmi lesquelles la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera, la Ligue nationale de rugby (LNR) ou bien encore le Comité fédéral d’éthique et de déontologie de la FFR.
« Ils ont le droit de dire ce qu’ils veulent, moi je suis certain d’être innocent »
A tous, Bernard Laporte, 58 ans, oppose une fin de non-recevoir, dans son entretien au JDD. « Ils ont le droit de dire ce qu’ils veulent, moi je suis certain d’être innocent. En outre, il y a des statuts, donc on les respecte. Si 30% des clubs et des voix demandent une assemblée générale extraordinaire, et que deux tiers des inscrits votent pour la démission du comité directeur, alors il peut y avoir de nouvelles élections », estime-t-il.
Interrogé sur l’entretien qu’il doit avoir prochainement avec la ministre, Bernard Laporte répond qu’il la connait « un peu » et qu’il n’a « rien contre elle ». « Je l’ai eue au téléphone, je vais aller la voir et on va discuter. En tout état de cause, elle ne m’empêche pas de me présenter à nouveau à des élections », affirme-t-il.
Vendredi, dans un courrier de trois pages, le comité fédéral d’éthique et de déontologie de la Fédération a demandé à l’ancien sélectionneur du XV de France de « se mettre en retrait provisoirement, à titre conservatoire jusqu’à décision pénale définitive ». « Je prends évidemment en considération sa décision, laquelle sera soumise au bureau fédéral aussi rapidement que nous pourrons le convoquer », répond M. Laporte, interrogé sur cet avis.
Selon les informations de l’AFP, ce bureau fédéral doit se tenir d’ici les fêtes de fin d’année.
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