Pour son premier match du XV de France vécu comme président de la FFR, Bernard Laporte a assisté à une défaite des Bleus contre l’Angleterre, samedi à Twickenham pour l’entrée en lice des Bleus dans le Tournoi des VI Nations. Au micro de RMC Sport, l’ex-manager de Toulon est revenu ce lundi sur la prestation des joueurs de Guy Novès.

Bernard Laporte, comment avez-vous vécu ce premier match du XV de France contre l’Angleterre en tant que président de la FFR ?

Avec beaucoup d’émotions. J’ai voulu les rompre en allant près des sportifs. C’est pour cette raison que j’ai tenu à montrer tout mon soutien à Guy Novès, son staff et à tous les joueurs. J’ai souhaité participer au déjeuner d’avant-match et aller au stade avec eux. Ça m’a permis de me replonger dans le sportif et d’évacuer le reste. J’ai ensuite foulé la pelouse, serré la main d’Eddie Jones et de certains joueurs anglais. Après je suis monté dans la tribune et j’ai regardé le match à ma place. J’ai essayé d’oublier que j’étais le président mais aussi de me le rappeler car il faut parfois être prudent, faire attention à ce que l’on dit. C’est une nouvelle fonction qui ne m’a pas déplu mais c’était particulier pour moi.

Le terrain ne vous a pas trop démangé ?

Non. Quand le match a commencé, je l’ai vécu comme tous les supporters français. Je ne suis plus sélectionneur mais président. Je suis impuissant quand le match démarre. Ce n’était pas désagréable. Le XV de France a fait une belle performance. Elle a été dangereuse. Jusqu’à dix minutes de la fin, elle pouvait l’emporter. C’était un match de haut niveau et très agréable à regarder.

Avez-vous eu un mot pour les joueurs avant ou après le match ?

Non, je n’ai pas voulu faire d’ingérence dans ce qui ne me regarde pas. Je leur ai parlé vendredi soir, loin du match. On a fixé ensemble les objectifs. On a défini le fait qu’on est sur le même bateau, qu’on forme une même équipe. Après, je les laisse faire. Je n’ai pas à aller dans les vestiaires à la mi-temps ou à faire un discours après le match. C’est le travail du sélectionneur et du staff, même si j’ai pu discuter avec certains joueurs. On fera un bilan après le Tournoi.

Vous avez peut-être davantage discuté avec Guy Novès, que finalement vous ne vous connaissez pas bien…

Bien sûr. En réalité, on ne se connait pas. Plus on va évoluer ensemble et plus on se connaîtra. Là, on est ensemble. On va apprendre à se connaître. On va se voir plus souvent. C’est un plaisir d’être à ses côtés. Je connais son rôle, sa mission. A moi de lui apporter une réelle valeur ajoutée, pas comme technicien mais comme président de la FFR.

Le XV de France a encore bien joué mais a encore perdu. Il y en a marre des défaites encourageantes, non ?

Pour moi, ça démarre là. Ce qu’il s’est passé avant, je l’ai regardé, mais moi j’ai vu beaucoup de points positifs dans ce match. Contre l’Australie et la Nouvelle-Zélande, on n’a pas joué face à ces deux équipes au meilleur de leur forme. C’est toujours comme ça en novembre. Les Blacks étaient timorés. Mais là, ce n’est pas pareil. Il y a une victoire en jeu dans le Tournoi. Les Anglais n’avaient pas le droit de perdre ce premier match à domicile, sinon c’était quasiment une défaite dans le Tournoi. Il y avait un réel enjeu. On a vu une belle performance française dans l’engagement.

Les joueurs étaient abattus après le match…

Oui, il va falloir confirmer dès dimanche contre l’Ecosse. Mais il y a beaucoup de points positifs notamment l’état d’esprit affiché. Après, il faudra gagner contre une équipe d’Ecosse qui a fait une belle performance contre l’Irlande. Pour moi, le véritable révélateur, c’est toujours le Tournoi, pas les matches de novembre. Le Tournoi, il faut le gagner.

Source: rmcsport.com