L’investisseur Français Bernard Lemaître est entré dans le capital du Rugby Club Toulonnais l’été dernier à hauteur de 25%.

Lors d’un long entretien accordé au quotidien L’équipe, ce-dernier a expliqué avoir assez de « millions » pour ne pas mettre sa famille en péril avec cette aventure Toulonnaise.

Ce qu’il souhaite en rejoignant le RCT: que le club Varois puissent bénéficier de belles infrastructures. Extrait:

« Premièrement, il faut en avoir suffisamment (des millions) pour que ce ne soit pas déterminant dans la vie d’une famille, ce qui est le cas. Deuxièmement, je suis un passionné de rugby. J’ai été président de Mérignac entre 1971 et 1978. Toulon est mon club de cœur, même si je n’ai pas toujours habité dans la région. Voir le RCT empêtré dans certaines contradictions que je voyais dans la presse avec, d’un côté, ses ambitions légitimes compte tenu de son palmarès récent et, de l’autre côté, ses moyens, ça me choquait vraiment. J’ai fait une proposition d’investissement pour que le club se donne des moyens matériels au niveau de la formation, de la qualité des infrastructures, qui soient plus en conformité avec la réputation du club. Quand on voit les installations de La Rochelle, du Racing, ou de Toulouse, on a un train de retard. »

A son arrivée au RCT, Bernard Lemaître a souhaité faire un grand nettoyage afin de repartir sur des bases saines et solides. Comme il le dit lui-même: il a réalisé un grand nettoyage. Extrait:

« Ce que j’ai découvert à Toulon, pas seulement au club mais chez les supporters, les élus municipaux, c’est cette passion pour le club. Ça m’a frappé. Dans la gestion du club, j’essaie d’apporter de la modération, de la rationalité, des méthodes de gestion qui n’existaient pas vraiment, et, surtout, une organisation. On est sur un plan de développement de cinq ans ; le but est de redonner à Toulon le niveau qu’il a eu, mais avec des structures et une organisation différentes qui, au-delà de Mourad Boudjellal et de Bernard Lemaître, lui permettront de continuer. J’ai souhaité qu’on fasse un grand nettoyage, qu’on remette tout à niveau : les comptes, les façons de faire. Je ne sais pas travailler autrement que dans la clarté et la transparence. Ce nettoyage coûte cher. Ça nécessite une recapitalisation, dont on reparlera ce jeudi soir, qui va très au-delà du nouveau centre de formation. »

Pour conclure, Bernard Lemaître explique avoir les moyens de faire comme certains présidents de Top 14, à savoir injecter de nombreux millions quitte à être en déficit chaque saison.

Mais ce n’est clairement pas sa vision des choses. Ce qu’il souhaite ? Mettre en place une bonne politique qui puisse assurer la pérennité du club. Extrait:

« Le cœur des comptes d’un club de rugby, ce sont les salaires des joueurs. Là, il faut faire attention. Aujourd’hui, c’est un gros problème dans le rugby français. On voit arriver des propriétaires de club avec des moyens très importants, qui ont des recettes de ­25-26 millions par an et des budgets de 35. Ça veut dire quoi ? Qu’à la fin de la saison, les 10 millions d’écart doivent être remis au pot. Moyennant quoi, la DNACG est tranquille, il n’y aura pas de faillite, pas de rétrogradation du club. J’ai les moyens de faire pareil que ces deux-trois présidents de club ; mais, premièrement, ça m’obligerait à prendre la majorité du RCT, ce que je ne veux pas ; et, deuxièmement, c’est quelque chose que j’exècre en termes de mode de gestion. J’exècre ça ! Toulon a les moyens, avec une bonne politique, de faire face au maximum de dépenses autorisé dans le rugby français. Sur une saison, il peut y avoir une perte de 500 000 euros, un million, ça se comble naturellement la saison suivante par un relais bancaire ; mais on ne peut pas aller au-delà. »