Le président du Rugby Club Toulonnais, Bernard Lemaître s’est confié en conférence de presse, ce jeudi après-midi, pour évoquer la situation très délicate dans laquelle se trouve actuellement le club Varois.

Ce-dernier a dans un premier temps indiqué qu’il parlait uniquement quand cela était nécessaire, et pas du tout pour montrer qu’il est le patron. Extrait:

« Quelqu’un a dit que Lemaître allait parler car il ne peut plus faire comme si de rien n’était. J’ai adoré. Je me suis dit que je prenais cela pour une insulte, quelqu’un qui ne me connait pas. Mais je m’adapte. En fait, je ne parle pas pour exister. Je ne parle pas non plus pour montrer que je suis le patron. Je parle quand je pense qu’il faut le faire. »

Il précise comprendre totalement la frustration et la déception des supporters Toulonnais étant donné le début de saison très poussif de l’équipe. Extrait:

« Premier point : j’entends bien et nous partageons tous ici le mécontentement des supporters, c’est clair ! On les comprend. Je pense qu’ils ont raison de ne pas être content. Il y a beaucoup de passion au RCT et quand un contexte est passionnel, il est clair que l’on s’exprime dans les gammes hautes et les gammes basses. C’est normal nous sommes à Toulon. Cette passion, ce n’est pas quelque chose qui est particulier aux supporters car nous la partageons tous. Je partage moi-même cette passion pour le club. C’est ce qui me fait m’investir ainsi que mes collaborateurs à 100%, 7j/7 pour ce club, à dépenser beaucoup beaucoup beaucoup beaucoup d’argent sans espoir de retour car ce n’est pas une affaire commerciale. »

Il confirme que ce début de saison est très en-dessous de ce qu’il espérait. Extrait:

« C’est vrai que les résultats ne sont pas satisfaisants. Ils sont aujourd’hui, après cinq journées, loin de nos ambitions. Alors qu’au mois d’août quand on s’entrainait, on espérait faire un début de saison beaucoup plus fracassant. Je l’ai dit et je le répète : je n’accepterai pas une saison identique à celle de l’an passé, c’est-à-dire une saison qui se termine en queue de poisson, par une non-qualification. Je confirme. »

Il rappelle dans la foulée que l’effectif du RCT est totalement chamboulé à cause notamment des nombreuses blessures. Extrait:

« Après ça, il faut être réaliste et factuel. Il se trouve qu’en ce début de saison, on a un effectif qui est totalement chamboulé comme vous pouvez le voir lors des annonces des compositions d’équipes. Je vais revenir là-dessus car c’est un deuxième sujet que je veux traiter. Néanmoins, il faut redresser la barre et montrer un autre visage. On a des objectifs de victoire et pas seulement à court terme. L’objectif de qualification est maintenu. Je rappelle que nous sommes à la cinquième journée et nous allons jouer la sixième dans deux jours. On fait quoi dans ce genre de situation ? On se mobilise à fond à court terme. A court terme c’est Brive puis le Racing, deux matches à Mayol. C’est particulièrement crucial pour ce que j’appellerais le public Toulonnais. Après, on va à La Rochelle et ensuite on fera un bilan. J’espère qu’il sera positif. »

Bernard Lemaître se demande également si le groupe Toulonnais est vraiment sûr à 100%. Extrait:

« Maintenant, c’est ma deuxième partie de mon intervention : est-ce que l’on ne fait pas la guerre avec des troupes dont nous ne sommes pas sûrs à 100% ? C’est grave ce que je dis là et je suis sûr que ce sera exploité par la presse. Cela veut dire que j’ai conscience qu’il y a un problème, que tout le monde a déjà situé au niveau de l’entraineur en chef. J’ai remarqué dans Var-matin une phrase d’un entraineur de foot, un ancien international. Il a dit par rapport à une situation que je ne connais pas dans son club : « tu fais tout péter ou alors tu affrontes le problème ». Ma méthode, c’est la seconde : j’ai décidé d’affronter le problème. Ce problème se révèle être un problème. »

Il prend pour exemple la déclaration de Swan Rebbadj. Extrait:

« Je vais faire une seconde citation : celle d’un de nos joueurs, un des joueurs sur lesquels on peut vraiment compter : Swan Rebbadj. Il a dit à l’issue du match contre Castres, c’était à chaud : « On joue à l’envers. Ce n’est pas la faute des coaches ni du système de jeu, mais c’est de la faute à nous, les joueurs ». Je ne sais pas si vous mesurez la portée d’une déclaration comme ça dans le microcosme d’un effectif, d’une équipe. Cela veut dire qu’au sein de l’équipe, des joueurs ne sont pas satisfaits de la façon dont ils jouent. Ils ne mettent pas en cause le staff ni les systèmes de jeu qui sont recommandés. La façon dont les consignes sont appliquées, c’est quelque chose qui appartient aux joueurs, sur le terrain, et notamment à ceux que l’on appelle les leaders. »

Enfin, quand il entend que certains joueurs seraient lassés de la situation, il explique qu’ils ne sont surtout pas lassés de leurs salaires.

Il va même plus loin et explique que c’est peut-être le club qui est lassé de certains joueurs. Extrait:

« Une autre citation sur RMC Sport maintenant : « les joueurs seraient lassés de la situation ». Il est indiqué d’une manière subliminale que ce serait suivant des informations recueillies en interne. Moi, je pose la question : lassés de qui ? Lassés de quoi ? Une chose est sûre : ils ne sont pas lassés de leurs salaires. Est-ce qu’ils sont lassés de la situation ? Je me dis qui est-ce qui est sur le terrain ? Lassés de leur staff ? De leurs coaches ? Interrogation ! Et si c’était l’inverse ? Si c’était le club qui est lassé de certains d’entre eux ?