Interrogé par La Provence, Sébastien Bruno explique que jusqu’au bout, il n’était pas certain de pouvoir disputer cette finale de H Cup face à Clermont (16-15) : « Avant le match, je ne savais pas si j’allais pouvoir jouer. En plus, j’ai été malade durant la semaine. Ce fut donc compliqué pour moi de préparer cette grande échéance. J’étais dans le doute, mais compte tenu de mon expérience des matchs internationaux, je suis progressivement parvenu à ne pas me mettre trop de pression. Et puis, j’étais tellement motivé. Après coup, c’est fou ; j’ai joué avec un biceps déchiré. Ce n’est pas normal. Mais j’avais tellement envie de me sacrifier pour l’équipe, pour mon sport et pour moi. Dans ces moments-là, le cœur est plus fort que tout. Ce n’est ni physique, ni mental ; ça ne s’explique pas. »

Le talonneur Toulonnais est évidemment heureux d’avoir marqué l’histoire du club et à son âge, d’être parvenu à remporter la prestigieuse coupe d’Europe : « Au moment de soulever la coupe, j’étais surtout heureux d’être champion d’Europe et d’avoir réussi à marquer l’histoire de ce club. Mais c’est vrai qu’avec le recul, je me dis : ‘C’est super ce que tu as fait. A ton âge, être encore dans le coup et remporter la H Cup, c’est fort.’ C’est sur que c’est assez incroyable. »

Après avoir connu la défaite en finale de Top 14 (2012) et de Challenge Européen (2010 et 2012), l’ancien international Français est enfin dans le camp des vainqueurs sous le maillot Rouge et Noir. Un soulagement : « Ça commençait à faire beaucoup. Et là, on a enfin concrétisé tout les espoirs qui animaient chacun d’entre nous quand nous sommes arrivés dans ce club à tour de rôle. Savourer le devoir accompli, c’est ça le bonheur. Cette victoire en H Cup, c’était d’abord une victoire partagée par tout le groupe. Arriver à ce que l’on voulait, c’est énorme après tout ces échecs même si on avait quand même accompli de belles choses. »

Désormais, place à la demi-finale de Top 14 face à Toulouse : « Après notre victoire en H Cup, on a lâché un peu d’influx. Mais on est redescendu de notre nuage. De toute façon, on a pas le choix car vendredi, il faudra être au top. »