L’ailier Sud-Africain Bryan Habana s’est confié dans les colonnes du Midi Olympique à l’issue de la victoire du RCT contre les Saracens.

Il est évoqué sur l’essai marqué par Matt Giteau, sur les sensations de remporter une H-Cup, ainsi que sur sa décision de rejoindre le RCT. Il relève également les grandes qualités de son compatriote Juanne Smith. Extrait:

Comment avez-vous vécu votre premier titre avec le RCT ?

C’est quelque chose d’indescriptible. Si j’ai choisi Toulon, c’est surtout pour vivre des moments comme ça. Le jour où j’ai annoncé mon départ en France, les gens en Afrique du Sud étaient pourtant assez sceptiques. Ils me disaient que j’allais m’enterrer dans une équipe de mercenaires, que je courrais simplement derrière une retraite dorée… Un an plus tard, je suis champion d’Europe et je rêve même de quelque chose d’encore plus grand. J’espère donc avoir donné tort à tout le monde.

Quelle était votre stratégie face aux Saracens ?

Leur défense agressive allait nous poser de gros problèmes, c’était une certitude. Les Sarries montent à une vitesse phénoménale. À peine as-tu reçu la balle que tu as déjà deux mecs sur toi ! Nous avions donc misé sur du jeu au pied court derrière leur premier rideau, afin de les surprendre et de les faire reculer.

À quel moment cela a-t-il fonctionné ?

En fin de première mi-temps, le génie de « Gits » (Giteau) nous a permis de nous libérer. Il a vu l’espace derrière Brad Barritt et Chris Ashton. Matt a alors tapé une merveille de coup de pied dans leur dos. Et le ballon a atterri dans les mains de son meilleur pote, Drew Mitchell ! C’est une belle histoire, non ? Ces deux-là ont en tout cas fait beaucoup de mal aux Saracens.

Steffon Armitage a, quant à lui, récolté son quatrième titre d’homme du match en Coupe d’Europe cette saison. Quelle opinion avez-vous de lui ?

Je vais être tout à fait sincère avec vous : je trouve Stuart Lancaster (le sélectionneur du XV de la Rose) incroyablement courageux de se priver d’un mec comme Steffon. Armitage. Ce dernier serait titulaire dans toutes les équipes nationales de la planète ! Il a du feu dans les jambes, une explosivité naturelle incroyable et l’agilité d’un demi de mêlée balle en mains. Quant à ses qualités de gratteur au sol, je ne vous en parle même pas. Combien de ballons a-t-il dérobé aux Saracens ? Trois ? Quatre ?

Quatre, pour être précis. Mais votre compatriote Juan Smith l’a aussi beaucoup aidé par la qualité de ses plaquages. Comment vit-il son retour au plus haut niveau ?

En Afrique du Sud, tout le monde donnait Juan perdu pour le rugby il y a encore quelques mois. On revient difficilement d’une opération à un tendon d’Achille. Alors de deux ! Juan Smith reste pourtant le joueur que j’avais côtoyé lors du Mondial 2007 : un troisième ligne intraitable sur l’homme et surpuissant balle en mains. Il dit souvent vivre un rêve à Toulon. Il parle même de miracle quand il évoque son aventure ici. Moi, je crois surtout qu’il ne doit sa réussite qu’à sa force de caractère. Juan est un guerrier.