Ça va cogner entre Bordeaux-Bègles et Toulon !
Ça va cogner entre Bordeaux-Bègles et Toulon !
Le samedi 13 février 2016 à 12:15 par David Demri
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Malgré deux succès en trois ans, staff et joueurs de l’UBB ne veulent pas banaliser l’ampleur de la tâche face au triple champion d’Europe. Dont ils devront canaliser la puissance.
D’un côté, Bordeaux-Bègles, actuel huitième de Top 14, son axe 8-9-10 de 22 ans de moyenne d’âge. De l’autre, Toulon, triple champion d’Europe, neuf victoires sur ses 10 derniers matchs, son ossature d’internationaux éprouvés. Pas photo ? Trop facile. On la refait. Sur la droite, l’UBB, surmotivée pour un tournant de sa saison devant près de 40 000 personnes. Sur la gauche, le RCT, de retour de vacances mercredi après un mois de janvier éreintant et qui ne joue pas vraiment sa vie au Matmut Atlantique. Pas photo ?
La vérité du premier rendez-vous de la saison entre les deux équipes, demain, est sans doute entre les deux postulats. Décryptage.
Faut-il banaliser Toulon ?
Le demi de mêlée Baptiste Serin relativise le contexte. « C’est une rencontre que l’on doit gagner à domicile, comme les autres. » Sauf lorsqu’il s’agit d’évoquer l’adversaire. « Ils ont encore plus de stars que l’année dernière. »
Excepté en 2010-2011 pour ses débuts en Top 14, l’UBB n’a jamais dépareillé face aux Varois. Deux succès (41-0 en 2013 et 28-23 en 2015) pour une courte défaite à domicile (20-22 en 2014), des prestations plus qu’honorables à Mayol. Staff et joueurs se gardent toutefois bien de banaliser le rival.
« Le palmarès parle, dit le centre Julien Rey. Ils arrivent à faire jouer les stars entre elles, ce qui n’est pas évident : le Racing a galéré pendant des années pour y arriver. Au-delà du talent, ça démontre un état d’esprit. » « Un Toulon à 80 % est suffisamment maître de son destin pour pouvoir rivaliser avec n’importe qui en Europe, souligne l’entraîneur des trois-quarts Émile Ntamack. Qu’est ce que ça va donner quand ils seront à plein régime ? »
Le pilier Sébastien Taofifenua, qui affrontera son frère aîné pour la deuxième fois de sa vie, a lui mené son enquête. « J’ai eu Romain au téléphone plus souvent que d’habitude cette semaine. Je ne sais pas si c’est de l’intox, mais ils viennent pour gagner. »
« Contre eux, il faut faire un peu plus de tout dans la semaine : être plus précis à l’entraînement, faire plus de vidéo, dit l’ailier Blair Connor. Si vous n’êtes pas à 100 %, vous pouvez en prendre 50. »
Pourquoi Toulon est si fort ?
Un « rouleau-compresseur », dit le centre Félix Le Bourhis, parmi les déçus des choix du staff (lire page suivante). « Si tu ne fais que défendre contre eux, tu t’épuises et, à la fin, tu sais toujours qu’un Mitchell, Habana, Tuisova va trouver un espace » dit le troisième ligne Matthew Clarkin.
Les conquêtes du RCT, c’est d’abord cette puissance sur la ligne d’avantage qui a fini par user Bath et les Wasps en janvier. Avec les Springboks Duane Vermeulen et Juan Smith en troisième ligne, les « bulldozzers » Mathieu Bastareaud et Ma’a Nonu au centre, décrit leur vis-à-vis Julien Rey. « Physiquement, ils usent. Ils ont un paquet d’avants qui fait un boulot monstre, en mêlée, sur les ballons portés où ils marquent énormément » dit Sébastien Taofifenua.
Le reste, c’est le talent individuel – « ils sont très précis techniquement » pour le pilier Gomez Kodela – et l’expérience. » « Ils savent gagner. Ils ont confiance en eux, savent être patients et appuyer dans les moments clés » résume Matthew Clarkin. Surtout quand ils l’ont décidé.
Comment battre Toulon ?
Les deux victoires de l’UBB contre le RCT ont un point commun : la domination dans les airs, sur les duels et en touche. La donnée a été au cœur de la composition du pack où le staff a voulu s’armer en puissance sans perdre la qualité de son alignement. « Il faut qu’on ait l’initiative. Je ne parle pas seulement de jeu, mais aussi de défense, de les agresser, d’être en avance sur eux et d’être précis » pointe Francisco Gomez Kodela.
L’UBB cherchera à « rivaliser physiquement mais aussi trouver d’autres alternatives » pointe Sébastien Taofifenua. En juin, en demi-finale, le Stade Français avait misé sur le mouvement et la largeur. Avec le choix de Baptiste Serin en 9 pour débuter et au vu des conditions météo annoncées (grêle, rafales de vent), les Girondins devraient aussi s’appuyer sur le pied de pression à la sortie d’une semaine où montées défensives et rucks ont été au cœur du travail. Ça devrait cogner.
Source: sudouest.fr
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