Lors d’un entretien accordé à un site Anglophone, le pilier Toulonnais Carl Hayman évoque sa situation au sein du Rugby Club Toulonnais. Il explique se sentir bien en France, il évoque sa bonne entente avec Jacques Delmas ou encore son envie de remporter encore des trophées. Extrait:

Tout d’abord, félicitations pour ce capitanat cette saison à Toulon. Même après tout ce que vous avez vécu, vous devez toujours être excité et fier de trucs comme ça ?

Ouais c’est un grand honneur d’être capitaine de Toulon avec l’histoire du club. Être nommé capitaine est quelque chose de très spécial pour moi.

Toulon est une équipe avec de grands noms, mais tout le monde sait que ce n’est pas une garantie de succès. Donc, pour réaliser ce que Toulon a fait, le travail réalisé est-il le plus performant que vous ayez connu ?

Oui, nous avons une équipe avec des joueurs internationaux, mais il n’y a pas vraiment de secret derrière cela. Les gars qui sont ici travaillent fort. Ils ont mis le temps et ils savent ce qu’ils doivent faire pour être bons. De toute évidence avoir l’expérience de tous ces gars-là aide beaucoup aussi. Je pense que cette année, si nous pouvons garder la même attitude et continuer à travailler dur, nous arriverons à gagner un trophée à la fin de l’année.

Et personnellement, maintenant que vous êtes un peu plus vieux, quel est votre enthousiasme à aller à l’entraînement quotidiennement ? Vous pouvez être honnête, personne en France ne verra ça ! (ou pas ;))

Mon enthousiasme change de semaine en semaine pour être honnête. Lorsque vous vieillissez, vous devez être un peu plus intelligent et essayer de vous gérer beaucoup mieux.  Après un match le samedi et en arrivant le lundi matin à l’entraînement, réaliser une séance de sport de mammouth ou une grande séance de cardio… c’est probablement terminé pour moi. C’est plus de la conservation désormais. Il y a des moments où vous avez besoin de vous remettre en condition physique, mais tout au long de la saison, il faut penser à garder votre corps à 100% et tout donner sur le terrain. Certainement parce que vous vieillissez, il est plus difficile de sortir du lit le dimanche matin.

 Il doit être plus facile de jouer dans le sud ensoleillé de la France qu’à Newcastle…

Oui, il est certainement plus facile de vivre sur la Côte d’Azur. Le soleil, c’est bon pour l’arthrite et des problèmes articulatoires.

Comment travaillez-vous avec Jacques Delmas? Diriez-vous qu’il est le modèle d’un entraîneur français de rugby ?

Oui. C’est un bon entraîneur et il nous entraîne bien ici et je crois qu’il comprend la façon de parler avec les gars étrangers. Je pense qu’en France, au plus fort vous criez aux gens, aux plus vite ils courent, et mieux ils vont faire les choses. Mais je pense qu’avec les joueurs étrangers, c’est un peu une histoire différente et je pense que Jacques le comprend. Il ne crie que quand il a besoin. Il est très bon techniquement. Donc oui il nous fait bien travailler.

Vous sentez-vous installé dans le sud de la France ou vous commencez à ressentir un manque de la Nouvelle-Zélande ? Avez-vous commencé à tremper le pain au chocolat au petit déjeuner ?

Je me sens installé en France, c’est ma cinquième saison ici, donc je me suis bien intégré et j’ai une bonne compréhension de la langue, ce qui aide vraiment. Donc oui, je suis très heureux ici en ce moment. Évidemment, vous oubliez votre famille et vos amis qui sont en Nouvelle-Zélande, mais pour le moment je profite de la possibilité de jouer au rugby dans une belle partie du monde, pour une bonne équipe. Pas de plans réels pour repartir encore, mais nous allons voir ce qui se passe.