Castres – Toulon: La fausse remake des deux dernières finales du Top 14
Castres – Toulon: La fausse remake des deux dernières finales du Top 14
Le samedi 8 novembre 2014 à 10:27 par David Demri
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Du match suprême au choc des extrêmes. Cinq mois et huit jours après la lutte finale face à Toulon, que reste-t-il du Castres olympique champion en titre et finaliste, à l’heure des retrouvailles avec le RCT ?
Sur le papier, le cancre provisoire du Top 14 présentera un XV de départ fortement remanié, sous les contraintes du calendrier, des départs et des indisponibilités. Entre les partants (Dulin, Claassen), les sélectionnés (Herrera, Gray, Kockott, Tales et Faasalele) et les blessures (Forestier et Lamerat), seulement six titulaires du Stade de France (Mach, Capo Ortega, Caballero, Grosso, Cabannes, Evans) fouleront la pelouse de Pierre-Antoine, ce samedi, aux côtés de Julien Dumora, promu ouvreur, de Yoann Montes, seul survivant à droite, ou de Cédric Garcia.
Sur la forme du moment et le fond de la question, la dissemblance entre la troupe du printemps et le groupe de maintenant s’avère plus profonde. Lors des phases finales, le Castres olympique avait affiché une maîtrise rassurante, dans son organisation et sa conduite du jeu, mais aussi et surtout de précieux équilibres, au niveau de son rapport vitesse-puissance comme de son alternance. Depuis le début de saison, tous ces accords se sont déréglés, particulièrement en première ligne et derrière. Fragilisé en ses fondations comme dans la finition, le château de cartes s’en trouve ébranlé. Et avec ses confiances et ses certitudes.
QUE RESTE-T-IL ? LA TOUCHE, CAPO ORTEGA, LE VÉCU…
Comment analyser cette chute ? La première des explications est, sans nul doute, à trouver du côté des absences. Quand des maîtres vous manquent, tout semble fragilisé. La sélection surprise de Ramiro Herrera, les chemins de croix de Karena Wihongi et de Yannick Forestier, à l’infirmerie, ou encore la blessure de Sitiveni Sivivatu ont privé le CO de ses poutres de mêlée et du monsieur plus de sa ligne d’attaque. Cette semaine, au-delà des neuf internationaux, le vice-champion doit composer sans la majorité de ses piliers, Lamerat ou Kirkpatrick. On ne peut pour autant imputer l’entière responsabilité du déclin tarnais à ce mauvais oeil. Le recrutement et les promotions internes n’ont aussi, jusqu’à présent, pas rencontré le succès escompté : en première ligne, la doublette Fa’anunu-Montes, numéros 3 et 4 dans la hiérarchie, a affiché ses limites ; à l’arrière, le successeur de Brice Dulin, le talentueux Geoffrey Palis, a commis un flagrant faux départ à Béziers et laissé le doute s’installer ; en troisième ligne, John Beattie, amené à remplacer Antonie Claassen, a tenu son rang mais son intégration a été sévèrement contrariée par une suspension et des pépins physiques. Garante de la stabilité du projet et du maintien de la colonne vertébrale, la charnière, composée de Rory Kockott, mister match-winner, et Rémi Tales, assurances tous risques, n’a ni répondu aux attentes ni ralenti la chute.
À l’heure des retrouvailles avec Toulon, que reste-t-il donc du vice-champion de France ? À travers le brouillard, des lueurs pointent
timidement, augurant de lendemains plus cléments. Il reste une touche royale, une des meilleures du Top 14 (88 % de lancers assurés
; 25,4 % de ballons volés à l’adversaire) ; un gardien du temple et un phare dans la tempête en la personne de Capo Ortega ; des valeurs sûres du haut niveau, à l’image de Mach, Samson, Diarra, Bornman ou Martial ; ou encore des promesses par dizaines, des premiers pas de Sivivatu à l’avènement de Palis et de Grosso en passant par le retour au premier plan de Lamerat. Dans le vestiaire castrais, on croit aussi et surtout à la force collective et à la fameuse cohésion forgées à travers toutes les épopées. On mise dans le même temps sur l’effet Pierre-Antoine dont les occupants entendent conserver l’invincibilité en Top 14. Si le CO du 8 novembre ne ressemble pas ou si peu à son prédécesseur du 31 mai dernier, il devra au moins tenir ces quelques promesses. Sous peine de voir les dernières lueurs s’éteindre progressivement. Et sa chute s’accélérer…
Source: Midi Olympique
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