Dans une seconde période étincelante, l’ASM Clermont a infligé une correction au Stade Français (55-20) ce samedi, portée par un Baptiste Jauneau en état de grâce.

Le jeune demi de mêlée, propulsé titulaire de dernière minute, a transformé chaque ballon en opportunité et réveillé un public au bord de l’extase.

Alors que Paris menait logiquement 17-6 à la pause, la rencontre a basculé à la reprise. Clermont a inscrit 49 points en 40 minutes, et six des sept essais auvergnats ont porté la patte d’un seul homme : Baptiste Jauneau.

Le joueur de 21 ans, capitaine et meneur d’allure, a renversé le match avec culot, vision et précision. L’action qui résume le mieux sa performance ? Une dernière inspiration à deux minutes de la fin : coup de pied par-dessus pour lui-même, passe décisive pour Pierre Fouyssac, et célébration bras levés au centre du terrain sous les acclamations d’un stade en fusion.

Jauneau a tout fait : accélérations tranchantes, passes millimétrées, jeu au pied millimétré — notamment cette offrande pour Raka dans le dos de la défense parisienne — ou encore une passe bras roulé pour Sowakula après une échappée en solitaire.

Le feu d’artifice offensif a été salué par son ancien mentor, aujourd’hui entraîneur du Stade Français, Morgan Parra :

« Le petit Jauneau a fait un énorme match. Il a bonifié tous les ballons « difficiles » de Clermont. Il les a remis dans l’avancée, remis en confiance. »

Une prestation d’autant plus impressionnante qu’elle fut improvisée : Sébastien Bézy, initialement prévu titulaire, a dû déclarer forfait lors de l’échauffement. Qu’importe, Jauneau a saisi sa chance.

« J’avais peur de la chaleur mais ça a été et je me suis régalé. J’ai tenté, c’est passé. » confiait-il via L’équipe, lucide et rafraîchissant après le match.

Malgré l’ampleur du score et les éloges, le principal intéressé refuse les superlatifs. « Il y a des choses dont je suis moins content, des jeux au pied quand je suis dans mes 22, parfois un peu lent… »

Preuve d’un perfectionnisme qui ne manquera pas d’intéresser le staff du XV de France, à l’heure où se profile la tournée d’été en Nouvelle-Zélande.

Dans un Marcel-Michelin marqué par les adieux de Fritz Lee et Benjamin Urdapilleta, c’est un symbole de renouveau qui a émergé.

À une semaine d’un déplacement capital à Montpellier, Clermont garde espoir pour le Top 6 — et peut, plus que jamais, compter sur la classe d’un jeune chef d’orchestre promis à un grand avenir.