Arrivés à Toulouse pour se relancer après leur passage à La Rochelle, Teddy Thomas et Georges-Henri Colombe s’apprêtent à retrouver leur ancienne maison dimanche soir lors du Boxing Day.

Six mois après leur transfert, l’heure des premiers bilans approche – et les trajectoires des deux recrues ne sont pas aussi flamboyantes qu’espéré.

Thomas, précieux mais discret

À 32 ans, Thomas ne débarquait pas en inconnu. 28 sélections en Bleu, des saisons marquantes au Racing, puis un passage mitigé à La Rochelle où il avait progressivement glissé de l’aile au centre. À Toulouse, beaucoup se demandaient : aura-t-il de la place dans un effectif déjà saturé de talents ?

Pour l’instant, la réponse est nuancée. Neuf matchs disputés, quatre titularisations, de la polyvalence et un rôle de rotation qui semble lui convenir. Pas d’exubérance, peu d’éclats, mais du sérieux. Il a inscrit un doublé contre Montauban puis un essai face aux Sharks, plutôt sur des actions de finition que sur des éclairs de génie.

Lui se dit revigoré par l’environnement, via L’équipe :

« La chance que l’on a ici, à Toulouse, c’est qu’on ne joue qu’avec des internationaux… Ça me redonne un élan de motivation… Je ne vais pas dire que j’ai retrouvé une seconde jeunesse, mais en tout cas, c’est un souffle frais qui me fait beaucoup de bien. »

Et même si le public attend toujours le Teddy Thomas capable de traverser un terrain entier, l’intéressé promet encore de belles cartouches :

« J’ai 32 ans, mais depuis que je suis ici, j’ai rebattu plusieurs records de vitesse… Je suis remonté à 37 km/h assez facilement. »

Les bases sont là. Reste à exploser.

---

Colombe, lui, avance au rythme des secousses

Pour Georges-Henri Colombe, l’accueil toulousain ressemble davantage à un parcours entre accélérations et coups d’arrêt.

Dès son premier ballon à Bayonne, il renverse trois défenseurs et marque. Puis, quelques semaines plus tard, c’est l’image glaçante : sortie sur civière, minerve autour du cou contre Toulon. Entre ces deux instantanés, une irrégularité logique après une saison précédente déjà perturbée par les blessures.

Le pilier est venu à Toulouse pour un nouveau départ.

Il l’avait dit avant de signer :

« Quand tu as un club comme Toulouse qui te veut dans ses rangs, c’est gratifiant… C’est la deuxième fois que Toulouse me sollicite… Ça va être une autre aventure. »

Une aventure encore freinée.

Cinq matchs seulement, une seule titularisation, la concurrence est rude. Mais le joueur garde l’envie, et chaque entrée rappelle qu’il n’a rien perdu de son explosivité. « Les derniers mois ont été compliqués pour moi… J’avais besoin de retrouver de la confiance. »

Chez lui, la question n’est pas le talent — mais la continuité.

---

Un match qui vaut plus qu’un simple rendez-vous

Ce Toulouse – La Rochelle, dimanche, sonne comme un point de bascule pour les deux anciens Maritimes. Pour Thomas, l’occasion de prouver qu’il peut être plus qu’un joker de luxe. Pour Colombe, celle d’enfin enchaîner, physique et temps de jeu à l’appui.

Ronan O’Gara en avait résumé le potentiel mieux que personne :

« Si ça ne marche pas ici, ça marchera à Toulouse. Et si ça ne marche pas à Toulouse, ça marchera à Toulon, à Castres, au Racing ou à Bordeaux. Il a toutes les cartes. »