Le président du RCT a beaucoup élargi le staff varois cette saison. Vu de l’extérieur, cela ne semble pas forcément très clair…

Trois moins un, plus un, plus un, moins un — en fait non –, encore un… Mourad Boudjellal a le mérite d’éviter à tout le monde la routine, mais il finirait presque par nous perdre… Dimanche dernier, le président du RCT a en effet officialisé l’arrivée du coach anglais Mike Ford pour gérer les trois-quarts, et élargi ainsi un peu plus le staff varois.

Depuis le départ de Bernard Laporte en fin de saison dernière, Mourad Boudjellal l’a non seulement remplacé par Diego Dominguez, mais a aussi recruté Marc Dal Maso pour la mêlée, tout en conservant Jacques Delmas du côté des avants, et donc fait venir Ford, sans même que Steve Meehan, en charge des arrières jusque-là, ne s’en aille.

Cet après-midi, c’est donc avec ses cinq entraîneurs que Toulon reçoit Montpellier au Stade-Vélodrome à Marseille. Cinq coachs, auxquels on peut ajouter les piges de Jonny Wilkinson ou celles de Grant Doorey. Ce qui commence à faire beaucoup. Trop ? « Pour moi, trois personnes, c’est la limite, estimait il y a peu l’ancien sélectionneur des Bleus Pierre Villepreux dans les colonnes de Midi olympique. Au-delà, je trouve que l’on sépare trop les choses et, si on les sépare, on découpe le rugby en tranches et il perd de son unité. » Pour finir par perdre les joueurs.

Cinq entraîneurs, c’est cinq fois plus d’idées, mais c’est également cinq avis parfois différents sur le rugby. « Chacun a des qualités et des défauts, il faut donc se servir de ça pour que l’équipe soit meilleure, assure pourtant l’ouvreur toulonnais François Trinh-Duc. Trop d’interlocuteurs, cela peut brouiller le message, oui, mais on a des coachs compétents qui peuvent travailler ensemble. »

Pour Jean-Pierre Elissalde, ancien joueur et entraîneur, l’essentiel est de savoir qui commande : « A Béziers, on a déjà fait tourner l’équipe à deux : un préparateur physique et moi-même. On dit souvent que plus on est de fous, plus on rit, mais parfois, plus on est de fous, et plus c’est risible. Il peut y avoir des tensions, des frustrations. Mais le nombre n’est pas le plus gênant. Ça peut fonctionner à cinq ou six, on a aussi vu des groupes en autogestion. Ce qui est vraiment important, c’est la clarté : il faut un chef bien défini, un chef qui décide de ce qui est important et urgent. »

Y en a-t-il toujours un à Toulon ? « La hiérarchie est établie, c’est Diego le manageur en chef, et tout le monde respecte ça », lâche Trinh-Duc. Sauf que le principal intéressé, régulièrement tancé par Boudjellal, semble surtout subir les atermoiements de son président. Il n’avait initialement pas validé la venue de Dal Maso, et s’il a approuvé celle de Ford, il ne l’avait pas non plus demandée. « Il n’y a pas eu besoin d’en parler, c’est clair, glisse juste Dominguez au sujet de la répartition des rôles. C’est très clair. » De l’extérieur, ça ne l’est pas tant que ça.

Source: leparisien.fr