Julien Bonnaire et Vern Cotter, le coach de l’ASM, battus sur le fil (16-15) par Toulon en finale de H Cup à Dublin, considèrent cette défaite amère et la façon de se concentrer sur leur demi-finale de Top 14 face à Castres, samedi.

Décidément, elle ne passe pas, cette défaite. Il est vrai que mener 15-6 avant l’heure de jeu et finir par perdre d’un point après avoir fait presque tout le jeu a de quoi laisser amer Julien Bonnaire. « Nous avons été un peu trop pénalisés et avec un gars comme Jonny (Wilkinson), ça fait trois points à chaque fois. Nous, en revanche, nous n’avons pas été récompensés sur nos temps forts. Les Toulonnais ne se sont pas mis la faute, tant mieux pour eux. Mais nous aurions du appuyer un peu plus. C’est là-dessus que se joue la match. Nous avions les moyens de passer. On a deux ou trois ballons qu’on négocie mal, on doit sortir de notre camp. On commet deux ou trois erreurs d’affilée qu’on ne doit pas faire à ce niveau-là pour gagner. Parce qu’on avait largement les moyens de l’emporter. On a produit beaucoup de jeu pour pas grand chose, finalement. C’est ce qui est rageant. »

Vern Cotter, le coach clermontois, ne veut pas réagir à chaud. « Je vais devoir regarder la vidéo avant de porter un jugement. » Avant d’ajouter : « Nous n’avons pas été bons à partir de la deuxième moitié de la seconde période. Il aurait fallu taper dans la balle et aller dans le camp toulonnais. C’est malheureusement sur une de nos initiatives que le match a basculé par un essai toulonnais. Nous avions d’autres options mais ce sont les joueurs qui choisissent, sur le terrain, ce qu’il faut faire. Il y a un en-avant toulonnais, l’arbitre laisse jouer l’avantage et nous jouons le coup. Nous perdons le ballon sur le ruck suivant alors qu’il fallait taper à ce moment-là. Nous sommes battus sur une phase de jeu que nous ne maîtrisons pas. Pendant cinq minutes, nous avons laissé Toulon reprendre confiance. »

Cinq minutes, ce fut assez, samedi, à l’Aviva stadium de Dublin pour que Jonny Wilkinson et ses coéquipiers remontent de 6-15 à 16-15, avec un but et un essai de Delon Armitage, transformé. Julien Bonnaire acquiesce : « Il faut parler d’un manque de maîtrise de notre part, certainement. Je me souviens de plusieurs en-avants. On se précipite alors qu’on doit être plus patients. Toulon reculait, nous avions la possession. Il aurait fallu cinq ou six temps de jeu supplémentaires pour les mettre à la faute… » Et le troisième ligne aile international de préciser : « Nous avons eu l’occasion de tuer le match et nous ne l’avons pas fait. Nous avons commis des erreurs un peu bêtes qui ne nous ont pas permis de distancer Toulon. Malgré tout, nous parvenons à revenir dans le camp adverse, à réaliser des actions pour les faire reculer mais nous prenons des pénalités. C’est décevant parce que nous avons dépensé beaucoup d’énergie. »

Reste qu’il y a pour les Clermontois, samedi prochain, une demi-finale de Top 14, contre Castres, à Nantes. Le match de trop ou l’occasion de relancer la machine ? « Pour le moment, je ne pense pas au week-end prochain, lâche Bonnaire. Je dois éliminer la frustration. L’avantage c’est que nous avons quelque chose pour rebondir,  une chance à saisir. Il va falloir se remettre samedi au boulot, et d’abord se remettre la tête à l’endroit pour viser le Bouclier. On sait qu’on peut mieux faire. Il faut gagner quelque chose. La saison est belle quand il y a quelque chose au bout. Et là, pour l’instant, il n’y rien du tout. »

Source: lequipe.fr