Critiqué pour sa nonchalance, Louis Le Brun se défend avant de défier Toulon à Mayol
Critiqué pour sa nonchalance, Louis Le Brun se défend avant de défier Toulon à Mayol
Le vendredi 13 juin 2025 à 23:51 par David Demri
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À 23 ans, Louis Le Brun s’apprête à vivre un moment à part dans sa jeune carrière. L’ouvreur du Castres Olympique disputera, ce samedi soir, son tout premier match de phases finales du Top 14. Et pas n’importe où : au stade Mayol, dans son Var natal, face au Rugby Club Toulonnais (21h05).
Une coïncidence qui résonne profondément chez le joueur. « Je le vois comme un signe du destin », confie-t-il, sourire aux lèvres.
De Hyères à Castres, un parcours façonné par le Sud-Est
Né à Toulon, Le Brun a grandi à Hyères, là où son père, ancien rugbyman, lui a transmis le virus du ballon ovale. C’est d’ailleurs dans ce club varois qu’il a fait ses premiers pas.
« Même si je suis né à Toulon, j’ai grandi et débuté à Hyères. Mon père y a joué, et je me suis dirigé naturellement vers ce club. D’ailleurs, si je dois finir ma carrière quelque part, ce sera là-bas », explique-t-il via La Dépêche, avec la nostalgie assumée des origines.
Pour cette soirée si particulière, le clan familial sera présent. Sa mère et plusieurs cousins seront dans les tribunes. Son père, lui, suivra le match à l’écart. « Il m’a dit qu’il serait dans les environs de Mayol afin de ressentir l’atmosphère, mais irait dans un bar pour suivre le match. En fait, il n’aime pas trop s’il y a des sifflets et autres… il s’énerve vite ! »
L’aveu glisse dans un éclat de rire, mais révèle la pudeur d’une relation père-fils forgée autour du sport, exigeante et bienveillante.
Sous les projecteurs, mais souvent mal perçu
Longtemps, Louis Le Brun a été jugé sur des apparences. Son style de jeu et son attitude ont nourri des idées reçues. « Quand on me voit de l’extérieur, qu’on me regarde jouer, peut-être que tu te dis que… Et je le comprends au fond, on me l’a toujours fait remarquer. Mais je suis comme ça, un gars du Sud-Est », se défend-il.
Dans un milieu où l’assurance est souvent confondue avec de l’arrogance, Le Brun s’explique : « J’ai une carapace, je suis timide. Alors c’est vrai que cette carapace peut laisser transparaître quelque chose de désagréable… Mais ce n’est pas le cas. » Ce tempérament discret lui a parfois coûté cher. « Quand je suis arrivé, j’avais un peu de mal à être performant. Parce que j’ai besoin d’un temps d’adaptation, de connaître mon environnement, savoir avec qui je suis… »
Naturel, franchise et autodérision comme boussole
Aujourd’hui, le demi d’ouverture s’affirme, sans se renier. Sur le terrain, il enchaîne les prestations solides. En dehors, il cherche à rester fidèle à lui-même. « Trop réfléchir à une réponse, ce n’est pas naturel, et ça ne me plaît pas. Je n’ai pas envie de faire semblant », lâche-t-il, lucide sur les exigences du haut niveau et les pièges des réseaux sociaux. « Si tu dis un truc de travers tu es foutu, et ça peut te briser », poursuit-il. Une lucidité rare à son âge.
Son modèle ? Des sportifs comme Ibrahima Konaté ou Gaël Monfils, capables de répondre à la critique avec humour. « Il a raison, c’est comme ça qu’il faut faire. Mieux vaut se moquer et avoir de l’autodérision que balancer de grand discours », observe-t-il, inspiré.
Mayol, l’arène d’un nouveau départ
Samedi soir, Louis Le Brun n’aura pas seulement l’occasion de qualifier Castres pour les demi-finales. Il reviendra sur ses terres, devant les siens, pour affirmer une identité de joueur encore trop méconnue. Dans un stade chargé de souvenirs et d’émotions, il tentera de transformer ce symbole du destin en tremplin sportif.
Et qui sait, écrire là le premier grand chapitre d’une carrière promise à bien plus que des clichés.
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Oui tu seras bien avec nous
Comment enerver un mec , juste avant un match capital , attention au revers de la medaille …