Découvrez la préparation de La Rochelle pour affronter Toulon
Découvrez la préparation de La Rochelle pour affronter Toulon
Le samedi 25 avril 2015 à 12:27 par David Demri
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Avant la réception de Toulon, nous avons assisté hier à la séance à huis clos des joueurs de La Rochelle, où Uini Atonio, dit « Gros », joue un rôle prépondérant.
Sireli Bobo installe les chaises par rang de six, avec une méticulosité touchante. Autour du Fidjien, dans la salle de vie, les joueurs du Stade Rochelais prennent un café, regardent la télé dans un des six canapés, discutent… Bobo n’entend rien, ne voit personne, plongé dans sa routine. Il cale un ultime siège. Ses coéquipiers s’assoient. 11 h 15 à la pendule, Patrice Collazo interroge : « C’est bon ? » Silence. Michele Colosio, le préparateur physique italien, prend le relais : « Demain (aujourd’hui), vous aurez deux repas avant le match : le petit déjeuner et celui pris au stade à 11 heures. Un des deux doit être copieux, à vous de choisir. » Il évoque également le dîner d’hier : « Pas de charcuterie ni de viande rouge. » « Pour les repas, ça va ? Hein, Vincent ? », questionne Collazo. Vincent Pelo, le pilier néo-calédonien, peut grossir très rapidement. À Montpellier, lâché un long week-end de quatre jours, il était revenu avec huit kilos supplémentaires. Pour lui, pour les autres aussi, le manager recommande de ne pas trop traîner sur le port de La Rochelle où Romain Sazy et Arnaud Dorier, deux joueurs, ont ouvert une affaire de yaourts glacés, la semaine dernière.
Collazo, encore : « J’ai préparé la vidéo de l’équipe de Toulon avec Xavier (Garbajosa, son adjoint). On se demande si ça sert à quelque chose de vous la montrer… Pourtant, ça nous a pris du temps, on s’est fait mal à la tête. Mais on va plutôt se concentrer sur nous. » Sur l’écran, il dévoile tout de même la (bonne) composition probable du RCT. « C’est bon ? La nôtre maintenant. » Habituellement, les joueurs la connaissent dès le mardi. Pas pour la réception du champion de France et d’Europe. « Mais ils se doutent bien de qui va jouer », avait-il confié plus tôt, vers 8 h 30, dans la tribune Atlantique.
COLLAZO : « UN MATCH POUR EXISTER »
Collazo et Garbajosa, qui habitent sur l’île de Ré, empruntent très tôt le matin le pont de trois kilomètres qui mène à La Rochelle. À 7 heures, ils se retrouvent dans un bistrot proche du stade Marcel-Deflandre : café et lecture de la presse. « Je lis tout ce qui nous concerne dans les journaux, soupire Collazo. Heureusement, je ne suis pas réseaux sociaux. » Mais ciseaux et colle, oui, pour découper des articles et les afficher dans la salle de vie. Hier, il y en avait un, pas loin du baby-foot et du jeu de fléchettes, avec un passage surligné car jugé motivant par le staff… On retrouvait le même papier dans le couloir des vestiaires, en face du panneau garni de vingt-cinq feuilles contenant les principes de jeu et la stratégie face à Toulon. Depuis lundi, chacun s’en imprègne. « On a aussi la vidéo en libre service sur les ordinateurs dans la salle de vie, on y passe deux ou trois heures », explique le pilier des Bleus Uini Atonio.
Collazo égrène à présent les prénoms ou surnoms des titulaires et des remplaçants dans un grand silence. Il termine d’un grave : « C’est l’équipe qui aura la responsabilité de gagner le match. Gros, tu veux ajouter quelque chose ? » Gros, c’est Atonio. Ici, ce n’est plus l’impact player des Bleus mais le patron : on se regroupe autour de ses 140 kg, sa barbe et son sourire sympa. Gros ne dit rien. Alors Collazo insiste : « Kevin (Gourdon) ? Loann (Goujon) ? Saz (Romain Sazy) ? » Le manager interpelle à nouveau Atonio : « Gros, tu prends la mise en place. Autonomie. Commencez à y penser. Demain, à 11 heures (ce matin), il sera trop tard. »
Garbajosa s’assoit à gauche, au pied des poteaux, devant la tribune Jackson. Collazo est agenouillé à l’opposé, dans les 22 mètres, côté tribune SPAM où les fans déguisés en bagnards s’installeront tout à l’heure. Au centre du terrain, tandis que des employés nettoient les tribunes, un cercle de chasubles noires et vertes. Le ciel est devenu bleu sur la mer, il fait 15 °C. Atonio prononce quelques mots, puis la séance débute. « Je ne parle qu’en français, confie le capitaine néo-zélandais. Si un mec ne comprend pas, il y a toujours un coéquipier pour lui expliquer. » Quelques touches, sans sauter. Des passes, des arrêts, des cris des leaders de jeu.« J’explique ce qu’on va faire en mêlée et en touche, reprend Atonio. Audy et Fortassin, les gars de la charnière, m’aident. »
11 h 50, stop ! La mise en place a duré exactement trente minutes. « C’est toujours aussi court , confie Atonio. La saison dernière, elle durait quarante-cinq minutes, une heure… On s’est parfois rendu compte qu’on était fatigués en cours de match. On en a discuté avec Patrice. » Ce dernier avoue : « On a regardé les GPS, les gars avaient parfois parcouru des kilomètres et des kilomètres la veille de match. On a raccourci. » Sans couper le petit mot d’au revoir, dans un dernier cercle beaucoup plus serré que le premier. Les joueurs s’écartent. C’est fini. « Je leur ai dit que c’était un match important pour le club, un match pour exister. Dans quinze jours, au LOU, ce sera un match pour survivre. » Une autre histoire.
Source: lequipe.fr
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