La cinquantaine est souvent le moment venu pour se lancer dans des projets audacieux. Le Barbarian rugby club (BRC) qui fêtera vendredi soir au stade Mayol la cinquantième rencontre de son existence, n’échappe pas à la règle.

Pour marquer ce cap symbolique d’une pierre blanche, le BRC a décidé de coréaliser avec Eurosport un superbe documentaire de 52 minutes permettant de percer les secrets de ce dernier bastion de l’amateurisme. Ce reportage intitulé Des hommes libres sera diffusé avant le
test-match contre la Namibie et nous plongera dans les coulisses des tournées en Argentine et au Japon mais aussi des dernières rencontres disputées sur le sol national, au Havre et à Clermont.

« Ce sera Les yeux dans les Bleus puissance 1000, prophétise l’instigateur du projet, le directeur général des Baa-Baas, Denis Charvet. Les téléspectateurs pénétreront véritablement dans l’intimité des Barbarians. Ce qui les aidera à comprendre ce qui attire les joueurs chez les Baa-Baas et pourquoi cette magie opère toujours. »

LE BOURHIS ANNULE SES VACANCES

Trente-cinq ans après leur naissance, les Barbarians continuent de séduire les joueurs de tous horizons et de l’ensemble des clubs du Top 14. Dernier exemple en date : la sélection du centre girondin Félix le Bourhis, convié pour pallier l’absence du Bayonnais Scott Spedding appelé en renfort chez les Bleus.

« Quand j’appelle les joueurs, cela me rassure de voir qu’ils sont toujours animés du même enthousiasme, confie Charvet.
Le Bourhis a préféré annuler au dernier moment ses vacances en Islande avec sa femme pour venir jouer avec nous. Aucune convention n’oblige non plus les entraîneurs et les présidents des clubs de nous libérer leurs joueurs. Et pourtant ils jouent le jeu en acceptant de prendre le risque le cas échéant de les récupérer blessés. »

Le BRC a, en guise de remerciement, convié l’ensemble des patrons du Top 14 à assister à la rencontre. Ce test face à la Namibie constitue surtout l’occasion pour les Barbarians de remettre le bleu de chauffe un an après leur dernière sortie officielle face aux Samoa à Clermont-Ferrand. Ils avaient été contraints, en juin dernier, d’annuler leur tournée prévue en Ukraine et en Russie en raison du conflit entre les deux pays. À l’image de Charvet, les membres de la grande famille Baa- Baas ont du mal à masquer leur impatience.

« Après le contretemps du printemps dernier, les joueurs ont hâte de renouer le fil. C’est un besoin vital pour le BRC de garder cette visibilité et de jouer à la fois des rencontres aux mois de juin et de novembre. »

CHAVANCY, CAPITAINE

Pour ce nouvel opus de leur saga riche de trentecinq années, les Baa-Baas ont choisi de rendre hommage au monde amateur en faisant appel au capitaine de l’équipe de France du même nom. Le troisième ligne de l’Union sportive seynoise, Julien Capdeillayre sera ainsi le premier joueur amateur depuis le passage au professionnalisme à disputer un match sous la tunique des Barbarians. Une idée soufflée par le président du comité Côte d’Azur Henry Mondino et accueilli avec enthousiasme par les dirigeants du BRC. Ce choix apparemment incongru s’inscrit dans la tradition barbarian consistant à révéler des talents jusque-là inconnus.

« Les Baa-Baas ont toujours lancé des joueurs qui n’étaient pas internationaux, rappelle Charvet. Quand je prends Hugo Bonneval au Japon en 2012, il n’avait alors que trois matchs de Top 14 à son compteur. Thomas Castaignède avait 18 ans pour sa première chez les Barbarians. »

L’honneur de mener les Baa- Baas au combat dans l’arène torride de Mayol reviendra au Racingman Henry Chavancy. Comme une évidence aux yeux du président Jean-Pierre Rives et de sa troupe. « Chavancy s’est détaché naturellement car il est le joueur qui incarne le mieux l’esprit des Baa-Baas », explique Charvet. Cette mentalité empreinte de noblesse et de liberté faisant des Barbarians une équipe à part dans le Landerneau du rugby français.

Source: Midi Olympique