C’est officiel depuis dimanche : le deuxième ligne international Sud-Africain Eben Etzebeth ne respectera pas son contrat jusqu’à son terme puisqu’il quittera le club Varois dès la fin de la saison actuelle, soit deux avant la fin de son bail (juin 2024).

Les supporters du RCT ne s’attendaient pas à un tel départ et forcément, la déception a été grande.

Dans son communiqué, le Rugby Club Toulonnais explique qu’Eben Etzebeth a pris la décision de quitter Toulon et de rentrer en Afrique du Sud dès la fin de la saison pour des « raisons personnelles ».

Lors d’un entretien accordé au journal L’équipe, le Springbok en dit davantage.

Dans un premier temps, il rappelle que la crise liée au Covid n’existait pas encore lorsqu’il a signé en faveur du RCT. Extrait:

« Quand j’ai eu l’opportunité d’aller jouer à l’étranger, la situation sanitaire et le Covid n’existaient pas (il est arrivé à Toulon le 28 novembre 2019, après la victoire des Springboks en Coupe du monde). Je vous avoue qu’être loin des miens a été parfois difficile pour moi. Personne ne pouvait venir me voir. Et je n’ai pas pu retourner régulièrement dans mon pays. C’est une fois loin d’eux qu’on mesure vraiment à quel point on est attaché aux siens. »

Sa famille lui manque énormément et en raison de la crise sanitaire, il ne peut pas forcément effectuer les allers – retours comme il le souhaite. Cela représente un véritable problème pour lui. Extrait:

« Je réalise aujourd’hui que je suis bien plus « famille » que la moyenne des gars. J’ai un tas de potes à qui ça ne manquait pas. Moi c’est différent. J’ai grandi dans un environnement familial dans lequel on était tous très proches les uns des autres. Ma famille, ce n’est pas uniquement ceux qui m’ont donné la vie, ce sont ceux qui ont contribué à faire de moi l’homme que je suis. Plus jeune, mon père et mon grand frère m’emmenaient au terrain pour m’entraîner au rugby. Ils m’ont énormément aidé. Et puis je suis très proche de ma mère, c’est un être à part. Ma famille, c’est mon logiciel et, plus encore, mon âme. »

Dans la foulée, Eben Etzebeth confirme que son papa est désormais atteint d’un cancer. Il ne veut d’ailleurs pas trop s’attarder sur ce sujet. Extrait:

« Je préfère ne pas trop m’étendre sur ça, mais être loin à l’étranger en sachant que mon père n’était pas au mieux, ce n’est pas une situation que j’ai aimée. Pour un père, la présence de sa famille autour de lui dans cette période difficile contribue à des moments de bonheur qui influent positivement sur sa thérapie et sa guérison.

Quand tu es jeune, tu ne penses qu’à ta carrière mais, avec le temps, tu comprends les choses autrement : aujourd’hui mes parents sont âgés et j’ai envie de profiter d’un maximum de moments avec eux. D’un côté, il y a le rugby, et puis de l’autre, il y a la vie, les gens qu’on aime.

Mon père qui était policier m’a toujours soutenu, quoi que je fasse. Maintenant c’est à moi d’être auprès de lui. Il en a besoin et j’en ai besoin. Ma passion pour le rugby, les contrats, tout ça passe après. Je pense que n’importe qui dans la même situation est capable de comprendre ça. »

Vous l’avez compris, Eben Etzebeth n’est plus pleinement heureux en France et sent le besoin de retourner dans son pays, auprès des siens.