À écouter attentivement les membres de l’effectif toulonnais se succédant samedi soir au parloir, le RCT se satisfait amplement de ce point de bonus défensif pris à Montpellier. C’est dire combien les Toulonnais ont dû trimer pour ne pas rentrer bredouilles un deuxième week-end d’affilée. Régulièrement concassés en mêlée fermée et sur les ballons portés, ils se sont surtout appliqués à « limiter la casse » en mettant beaucoup d’engagement, de détermination et de courage en défense. C’est dire combien les joueurs de Bernard Laporte ont été particulièrement dominés par des Héraultais habités par une rage de vaincre supérieure.

Privés de munitions pour attaquer en raison de leur conquête approximative, les Rouge et Noir ont passé le plus clair de leur temps à courir après le ballon. Pas question pour autant dans le camp varois de tirer la sonnette d’alarme. Ni même de s’attarder sur ce deuxième revers de rang. Une première pourtant pour la formation varoise depuis… le 3 janvier 2014. On réfutait toute idée de départ d’incendie. Après tout, depuis que Mourad Boudjellal est seul maître à bord, le Père Noël ne s’est jamais montré bien généreux durant la période des fêtes envers les turbulents enfants de la Rade.

Le revers à Montpellier confirme une certaine lassitude dans les rangs des doubles champions d’Europe et de France. À l’image de Mathieu Bastareaud fondant en larmes après la fessée reçue au Stade français, les Toulonnais connaissent un vrai coup de mou sur le plan physique. À force d’accumuler les succès, le RCT a mal habitué ses supporters tant il a souvent ressemblé à un rouleau-compresseur écrasant tout sur son passage. Eh bien, cette machine à broyer des équipes adverses entières est en panne. Si ce n’est d’efficacité du moins d’essence. Après l’essai de Tulou encaissé à la 54e minute, les Rouge et Noir n’ont ainsi pas su (pu) trouver les ressources suffisantes pour éviter une nouvelle sortie de route. Ils ont terminé la rencontre sur les rotules.

UN MOIS DE JANVIER DÉTERMINANT

La décision prise sous le coup de la colère par Laporte après le Stade français, de sucrer deux jours de repos était-elle judicieuse ? Voyant ses joueurs tirer la langue contre Lyon, c’était bien lui qui leur avait octroyé du rab. « J’ai terminé le match totalement éreinté, nous confiait le régional de l’étape, le demi de mêlée Éric Escande formé au MHR. Il faut dire qu’Anthony (Tuitavake, N.D.L.R.) ne m’a pas loupé. En le plaquant à pleine vitesse, j’ai reçu une décharge électrique dans l’épaule. Comme notre effectif a très peu tourné ces dernières semaines, je ne suis pas le seul joueur crevé ».

À leur décharge, les Toulonnais doivent composer avec de nombreux blessés. Les retours programmés de Matt Giteau à l’ouverture, de Juan Martin Fernandez Lobbe en troisième-ligne, de Sébastien Tillous- Borde à la mêlée ou encore d’Alexandre Menini à gauche de la mêlée en janvier, devraient redonner un coup de fouet à des Toulonnais exténués.

Le RCT va en avoir bien besoin au regard de son copieux calendrier du restant du mois de janvier. Les Rouge et Noir vont enchaîner sur un bloc de quatre rencontres à spirale en recevant tout d’abord le Racing-Metro et Bayonne en Top 14 avant d’accueillir l’Ulster puis de se déplacer chez les Gallois des Scarlets en Champions Cup. Le signal envoyé par Laporte à son groupe immédiatement après le match est clair : la saison toulonnaise dépendra en grande partie de l’issue de ces matchs.

Le RCT sera en effet fixé sur ses chances de terminer dans les deux premiers en championnat et de recevoir un quart de finale européen à Mayol. Pour passer sans encombres ces écueils, il sera impératif pour Toulon de retrouver un physique digne d’un champion.

Source: Midi Olympique