Fabien Galthié est en train de se mettre tout le monde du rugby Français à dos !

Fabien Galthié est en train de se mettre tout le monde du rugby Français à dos !

9 février 2024 - 10:48

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La débâcle face à l’Irlande, deuxième immense déconvenue en un peu moins de quatre mois après l’élimination en quart de finale de la Coupe du monde, a de nouveau mis Fabien Galthié sous le feu des critiques. Après une lune de miel de quatre ans entre 2019 et 2023, le sélectionneur des Bleus semble de moins en moins intouchable. Avec, notamment, une communication qui interroge.

La nouvelle est tombée au lendemain de la cruelle élimination en quart de finale de la Coupe du monde. En ce lundi 16 octobre 2023, la France du rugby est encore sonnée. Le dénouement du match au sommet face aux Sud-Africains, tombeurs des Bleus au terme d’une rencontre étouffante (29-28), a laissé tout le monde sous le choc. Le début de semaine est pénible. Plus que pénible. C’est à ce moment-là, alors qu’une sorte de gueule de bois générale s’est emparée de tout le pays, que Florian Grill monte au créneau.

« Fabien Galthié est la bonne personne pour les années à venir. Ce n’est pas le résultat d’un soir qui doit effacer quatre années exceptionnelles », tranche le patron de la Fédération française de rugby. Comme pour être sûr de maîtriser l’incendie avant que le souffle de la contestation n’attise les braises sur lesquelles le sélectionneur du XV de France, sous contrat jusqu’en 2028, s’apprête à marcher.

Loué pour sa capacité à avoir transformé le visage des Bleus depuis sa prise de fonction en 2019, Galthié a vécu lors de cette Coupe du monde 2023 un véritable coup d’arrêt. Alors que ce quart de finale face aux Springboks était incontestablement le match le plus important de son mandat – et peut-être même la mission de sa vie – l’ancien de mêlée est tombé de haut.

Les quatre dernières années avaient pourtant été sans fausse note. Le travail effectué à la tête des Bleus depuis son intronisation à l’issue de la Coupe du monde 2019 est unanimement salué par les observateurs du XV de France. Grâce à un Grand Chelem au Tournoi des VI Nations 2022 et une série de 14 victoires consécutives entre le 6 novembre 2021 et le 11 février 2023, un record dans l’histoire du XV de France, le natif de Cahors a de nouveau rendu la France fière de son équipe de rugby. Avec ses épaisses lunettes noires, il a vu sa cote de popularité exploser, au point d’être souvent autant acclamé qu’Antoine Dupont lors de la présentation des équipes. Mais la lune de miel semble finie.

Comme dans toute histoire d’amour, celle entre Galthié et le public français a connu une première secousse au soir de cette élimination contre l’Afrique du Sud. Si un torrent de critiques s’est d’abord abattu contre l’arbitrage de Ben O’Keeffe, le sélectionneur a rapidement été pointé du doigt, notamment à cause de son coaching en fin de match. Un premier agacement à l’encontre du technicien s’est fait ressentir dans les semaines qui ont suivi, Galthié préférant rester silencieux jusqu’au 8 novembre. Mais sa première prise de parole, trois semaines après la fin de l’aventure au Mondial, n’a pas réellement convaincu. Galthié se voit alors reproché sa langue de bois et son absence de remise en question.

L’une des premières banderilles est envoyée par Richard Dourthe, ancien international français. « Je pense qu’il prend les gens pour des cons. Il ne fait que parler. Il gère sa conférence de presse, c’est tout en communication, peste l’ancien international français (31 sélections entre 1995 et 2001), sur Canal+. Il reste calme, c’est très bien, tous les gens l’adorent, c’est parfait. Mais il élude tous les points qui nous chagrinent, nous les connaisseurs du rugby: pourquoi on a perdu, quelle a été la gestion du groupe, pourquoi y a-t-il eu autant de blessés… Il enfume tout le monde avec ses datas et ce n’est pas respecter les gens qui aiment le rugby. »

La communication du sélectionneur ne passe plus. Pire, elle agace. « Je suis halluciné, je suis épuisé. Il m’épuise maintenant. Je rentre dans une phase où je ne le supporte plus, lance Denis Charvet dans le Super Moscato Show, sur RMC, fin novembre. On sort d’un échec à la Coupe du monde. Ce n’est pas une victoire, c’est un échec! Et cet échec, il faut l’expliquer. Il y avait tous les journalistes du monde en train d’attendre ses explications, des explications qu’il ne nous a toujours pas données. »

Pierre Berbizier fustige lui aussi la communication minimaliste de Galthié (« Il n’y a pas eu de vrai bilan, au contraire, il y a même eu une forme de provocation avec cette fameuse phrase: ‘si c’était à refaire, je referais la même chose…' »).

Mais l’ancien capitaine et sélectionneur des Bleus s’interroge également sur la gestion de certains dossiers. « Qu’on nous explique le cas Bastien Chalureau, la gestion d’Antoine Dupont, pourquoi Julien Marchand (blessé lors du match d’ouverture face à la Nouvelle-Zélande et absent tout le reste de la Coupe du monde, NDLR), qui n’a toujours pas rejoué, est resté avec le groupe plutôt que de le remplacer par une force vive? À toutes ces questions, je n’ai pas de réponses, déplore Berbiziers dans Le Parisien. « Quid de la préparation de cette Coupe du monde? », ajoute-t-il. « Un an avant, les entraîneurs de l’attaque et de la touche (Laurent Labit et Karim Ghezal) annoncent qu’ils partent, le prépa physique (Thibault Giroud) annonce qu’il part, le manager (Raphaël Ibanez) a disparu des radars… Pourquoi ces gens-là n’ont pensé qu’à une seule chose, se casser? (…) Quelle était l’ambiance au niveau du staff, quelle a été sa vie en interne? Est-ce que c’est une des raisons de l’échec? Je n’en sais rien mais je pose la question. Tu attends de ton staff qu’il soit focus à 100 % sur l’objectif suprême, non? »

Remis en question par une partie du rugby français, Galthié a l’opportunité de rapidement rebondir avec le Tournoi des VI Nations. L’édition 2024 (2 février-16 mars) et la première journée face à l’Irlande arrivent au moment opportun. Pour le patron des Bleus, l’occasion de refermer la cicatrice de la Coupe du monde et de mettre fin à tous les doutes autour de sa légitimité est trop belle. À l’inverse, la débâcle vécue face au XV du Trèfle sur la pelouse du Stade de France vendredi 2 février (première jourrnée, 17-38) ne fait qu’ébranler encore un peu plus le sélectionneur tricolore. Face à l’Irlande, les Bleus concèdent leur plus lourde défaite depuis le début du mandat de Fabien Galthié et le deuxième plus large revers à domicile de toute leur histoire dans le Tournoi des VI Nations.

Les chiffres sont accablants. Mais, en conférence de presse, Galthié ne se montre une nouvelle fois pas très loquace. « On en revient au fait que la communication est la même depuis des mois et cela continue. À un moment donné, Fabien il faut qu’il redevienne quelqu’un de simple et que l’on comprenne, estime Denis Charvet dans le Super Moscato Show, quatre jours après ce triste France-Irlande. ll y a un peu, pas de la paranoïa, mais presque, en disant: ‘Nous on a des convictions, des certitudes et on va aller au bout’. Cela ne marche pas! Je ne dis rien de mal, je dis juste que le danger c’est de se persuader que tu as raison aujourd’hui alors qu’il ne nous apporte pas de solutions », poursuit le consultant RMC Sport.

Avec cette nouvelle grosse déconvenue, la deuxième en un peu moins de quatre mois, les langues se délient. Connu pour être un manager très exigeant, parfois cassant, Galthié n’est désormais plus protégé par ses résultats. Et les critiques fusent. « On va se retrouver avec le Fabien Galthié que j’ai connu à Toulon, lâche Mourad Boudjellal, interrogé par Sud-Ouest en début de semaine. C’est-à-dire un garçon qui, en règle générale, se met le vestiaire assez vite à dos. Qui emploie le ‘je’ et le ‘sur je’, dans tout ce qu’il dit et tout ce qu’il pense. Qui est sûrement un grand technicien mais pas un meneur d’hommes. »

À Toulon, Mourad Boudjellal confie avoir le souvenir d’un entraîneur « complètement dépassé » après un quart de finale de Top 14 contre Lyon, un technicien qui « a du mal à se renouveler” lorsqu’il est en pleine tempête. Le principal intéressé a désormais un déplacement périlleux à négocier sur la pelouse de l’Ecosse, ce samedi 10 février à l’occasion de la deuxième journée des VI Nations (15h15), pour s’offrir une petite accalmie.

Via RMC Sport

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11 Commentaires

  1. marc 9 février 2024 at 11h- Répondre

    Si le rugby français se résume à pour la plupart des has been qui vocifèrent à la télé ou à la radio, ça va…

    • Jojo la Taloche 9 février 2024 at 11h- Répondre

      Je n’ai pas l’impression que les entraîneurs du TOP 14 soient tous à fond derrière lui non plus…

      • PREVOT 9 février 2024 at 17h- Répondre

        J’ai le sentiment que, comme pour le foot, nous faisons supporter nos frustrations à l’entraîneur, et qu’en cas de défaite(s), c’est forcément sa tête qui est réclamée. Pensez-vous sérieusement que les autres nations majeures n’ont que des victoires sur le long terme ? L’Afrique du Sud, l’Angleterre, la Nouvelle Zelande n’ont jamais perdu ? Facile de toujours incriminer l’entraîneur, et même comique pour certains : Verbier est-il l’exemple du grand communiquant oréolé de magnifiques réussites, quant aux autres, Charvet, par exemple, ils n’ont jamais entraîné.

        • Jojo la Taloche 9 février 2024 at 21h- Répondre

          Afrique du Sud, quatre fois championne du monde ; Nouvelle-Zélande, trois fois champion du monde ; Angleterre, une fois championne du monde. Galthié avait dit qu’avec lui la France serait championne. Il est responsable.

  2. JM 9 février 2024 at 11h- Répondre

    Tout le monde semble avoir oublié que le succès de FB s’est construit sur une génération dorée portée par une charnière Dupont-Ntamak , les deux arbres qui ont contribués à cacher la forêt.

    • Farondan 9 février 2024 at 15h- Répondre

      14 victoires… Tous les petits roquets ont rongés leurs freins, ravalé leur fiel !
      Maintenant avec une bérésina de deux défaites, ils retrouvent du souffle, ils pérorent devant les micros et caméras !
      Il est manifeste qu’ils règlent leurs comptes avec FG, ils se sentent pousser des ailes…
      Ce n’est pas constructif, c’est pas glorieux !

  3. Ligure 9 février 2024 at 11h- Répondre

    Tout ça pour deux matches perdus!!
    Les hyènes sont toujours prêtes à surgir!

  4. Jojo la Taloche 9 février 2024 at 12h- Répondre

    Il y a plein d’incompréhensions à tous les niveaux. La com’, c’est juste un aspect révélateur de quelqu’un qui s’enferme, qui n’est plus ouvert et qui, après avoir brillé, peu à peu, baisse de niveau. Comme toutes les équipes évoluent en permanence, il faut se remettre en question en permanence, sinon tu es dépassé. Le match d’ouverture de la CdM était un piège. Tu bats les Blacks d’entrée, tu te dis, c’est bon, William, fais chauffer la coupe, on est champions. Mais les autres, ils ont un plan. Le match d’ouverture, quand tu sais que tu as toutes les chances de sortir de la poule, tu le laisses au pays hôte. Tu fais ton haka, tu perds, tout le monde est content. Sauf qu’après, tu es en finale et les Français te regardent à la télé. Galthié s’est planté, parce qu’il n’avait qu’une seule idée et pas de plan B quand son idée s’est cassée la gueule avec les blessures de Ntamack et puis de Dupont. C’était au pire moment, d’accord, mais ça arrive. Quand tu te plantes, tu acceptes et tu le dis : Je me suis planté, si vous voulez que je parte, je m’en vais, je comprends, c’est normal. Mais lui, non. Il a dit qu’il avait raison, il a parlé de data, de trucs lunaires et il a dit : de toute façon, je m’en fous, j’ai un contrat pour 4 ans. Le mépris total. Après, comme si ça ne suffisait pas, en ouverture du T6N, tu prends une branlée face aux Irlandais. Et là non plus, tu ne dis pas que tu t’es planté, tu dis que tu as été heureux de débriefer le match. Genre soirée diapos avec pépé. Aucun respect pour personne. Il se fout de la gueule du monde? C’est toujours moi, moi, moi. Quand tu gagnes, tu peux un peu te le permettre, mais quand tu perds, c’est super risqué. Je peux me tromper, mais je pense qu’il a cramé le XV de Francde. Et que, comme il ne partira pas et que la fédé n’a pas les moyens de payer ses indemnités de rupture de contrat, les prochaines années vont être pénibles à supporter…

  5. RAPIDO 9 février 2024 at 15h- Répondre

    « la débâcle vécue face au XV du Trèfle sur la pelouse du Stade de France vendredi 2 février  »
    Quand je lis cet article je comprend pourquoi galthié ne répond pas aux spécialistes en effet il a du mal à analyser un résultat de match qui se déroulait à marseille … l’ubiquité et autre pouvoir ne sont pas consultable avec des datas
    Fabrice Landreau est comme souvent à la recherche d’un boulot et fait le mariole en affirmant que tout le monde se trompe sauf son champion galthié qui n’a jamais rien eu à se reprocher dans sa carrière de coach …. une petite place dans le staff se mérite !!!

  6. PREVOT 9 février 2024 at 17h- Répondre

    J’ai le sentiment que, comme pour le foot, nous faisons supporter nos frustrations à l’entraîneur, et qu’en cas de défaite(s), c’est forcément sa tête qui est réclamée. Pensez-vous sérieusement que les autres nations majeures n’ont que des victoires sur le long terme ? L’Afrique du Sud, l’Angleterre, la Nouvelle Zelande n’ont jamais perdu ? Facile de toujours incriminer l’entraîneur, et même comique pour certains : Berbizier est-il l’exemple du grand communiquant oréolé de magnifiques réussites, quant aux autres, Charvet, par exemple, ils n’ont jamais entraîné.

  7. Bougnatix 9 février 2024 at 20h- Répondre

    Aaaaah je n’avais pas compris , Galthié est un « stratège » … pour se mettre tout le monde à dos . C’est çaaaa.