La paire de centres française a réalisé un match correct face à l’Ecosse pour l’entrée du XV de France dans le Tournoi des 6 Nations. Si Mathieu Bastareaud et Wesley Fofana ont tous deux plaqué à tour de bras, le Toulonnais a davantage brillé que son compère dans son registre de perforateur.

Wesley Fofana ne s’est pas vraiment régalé ce samedi au stade de France. Surveillé comme le lait sur le feu par les trois-quarts dirigés par Vern Cotter, son ancien coach à Clermont, le puncheur de l’équipe de France a livré une copie moyenne très en deçà de son potentiel.

Fofana bien pris

Il faut dire que la complémentarité du duo qu’il forme avec le colosse Mathieu Bastareaud ne saute pas aux yeux. Si le numéro 13 toulonnais a de nouveau effectué une prestation solide dans une rencontre plus faite pour lui, le Clermontois n’a jamais trouvé les intervalles gagnants dans l’arrière-garde venue des Highlands. Une première tentative de percée de Fofana laissait pourtant entrevoir des possibilités d’attaquer en première main (5e). Dans la foulée, Bastareaud servait Fofana mais la France ne parvenait pas à trouver la faille.

Les deux hommes allaient se distinguer sur la première belle offensive tricolore, à la fin du premier quart d’heure : Bastareaud en chargeant furieusement au cœur de la défense écossaise, Fofana en assurant la continuité du jeu, les Français récoltant une pénalité au terme de l’action. Le Clermontois se mettait de nouveau en évidence quelques minutes plus tard en venant au soutien de Teddy Thomas, mais la défense bleue marine veillait au grain (20e).

Bastareaud le buldozer

Guère servis dans de bonnes conditions (manque de vitesse, problèmes de timing), les deux centres tentaient néanmoins de rester présents dans les fondamentaux. A la 29e, sur un chaude alerte adverse, un superbe conteste du joueur formé à Massy permettait aux Bleus de récupérer le ballon dans leurs 22 m et à Lopez de dégager son camp. Mais juste après, une passe risquée de Fofana était interceptée par Dunbar pour une contre-attaque écossaise qui faisait passer un frisson dans les travées du SDF.

Souvent utilisé en attaque comme perce-muraille, Bastareaud persévérait dans sa volonté de créer des brèches, Auteur d’un énorme plaquage à la 35e, il se retrouvait quelques secondes plus tard au soutien de Teddy Thomas pour assurer la continuité du jeu. Au bout de l’action, la France récupérera une pénalité face aux perches pour porter le score à 9-3.

Peu complémentaires

La seconde période ne changeait rien au niveau stratégique. En l’absence d’Alexandre Dumoulin, le centre du Racing-Métro, auteur de très bonnes parties en novembre, le tandem 12-13 peinait à mettre sur orbite le trio de derrière, Huget, Thomas, Speeding. A la 44e, servi par Huget, Fofana naviguait dans la défense adverse avant de servir son compère du centre dans le couloir. Bastareaud transmettait bien à Thomas mais l’action avortait.

Tout au long du second acte, les deux joueurs ont beaucoup plaqué mais ils ont davantage défendu qu’ils ne se sont mis en évidence dans le jeu stéréotypé des Bleus. La défense écossaise n’a jamais été prise en défaut par un Bastareaud aux appels trop téléphonés ni par un Fofana plutôt décevant au final, et en tous cas très loin de l’artiste qui avait enflammé Twickenham il y a deux ans. A la différence de son comparse surpuissant qui a assuré l’essentiel, le Clermontois n’a pas marqué de points.

L’œil de Fabien Galthié

« Mathieu Bastareaud est un perce-murailles, quelqu’un qui est capable de faire mal à la défense », a confié notre consultant. « Il a usé les ressources adverses. Si le match a tourné à notre avantage, c’est que Mathieu a su se montrer surpuissant ».

« Wesley Fofana a souvent essayé de faire exploser cette défense avec son punch, mais les Ecossais étaient vigilants », a poursuivi Fabien Galthié. « Vern Cotter le connaît très bien et il a su mettre en place une défense particulière autour de lui. Les Ecossais ont réussi à inhiber (sic) ses tentatives ».

« En face d’eux, ils avaient une paire de centres très complémentaire, qui joue ensemble à Glasgow (Alex Dunbar et Mark Bennett, NDLR). Ces deux joueurs ont réussi à poser beaucoup de problèmes à la paire française. Bastareaud-Fofana, c’est une paire de centres qui n’a pas les mêmes aptitudes que quand il y a Alexandre Dumoulin qui est davantage un régulateur. Si je devais les noter ? Je mettrai un 7,5/10 à Bastareaud et un 7/10 à Fofana ».

Source: francetvsport.fr