Fini les tournées d’été disputées avec une équipe remaniée : à partir de juillet, le XV de France entre dans une nouvelle ère.

Avec l’arrivée du Championnat des nations, une compétition mondiale qui remplace les traditionnels tests estivaux et automnaux, les Bleus vont se retrouver face à un défi inédit : jouer leurs matchs les plus intenses… en pleine période estivale, et sans pouvoir se passer de leurs cadres.

Une compétition mondiale qui bouleverse tout

Le Championnat des nations, révélée ce lundi, opposera tous les deux ans les nations européennes (France, Angleterre, Irlande, Écosse, pays de Galles, Italie) à celles du Sud (Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud, Australie, Argentine, Japon, Fidji).

Cet été, les Bleus devront se rendre en Nouvelle-Zélande, en Australie et au Japon, avant de recevoir les Fidji, les Springboks et l’Argentine en novembre.

Le système reprend une logique simple :

• Juillet : les équipes du Nord voyagent dans l’hémisphère Sud
• Novembre : elles reçoivent les nations qu’elles n’ont pas affrontées
• Fin novembre : match final à Londres entre le 1er du Nord et le 1er du Sud
• Le tout répété tous les deux ans, hors années Coupe du monde.

« C’était important de la créer, car des Fédérations sont en souffrance avec le système actuel de tournées », explique Abdelatif Benazzi via L’équipe. Et la nouvelle manne financière ne fait aucun doute : finale 2028 prévue au Qatar, droits TV déjà acquis par TF1, et recettes billetterie espérées en forte hausse.

Un enjeu majeur… que la France ne peut pas galvauder

Contrairement à l’image d’une tournée “light”, cette compétition sera déterminante pour le classement World Rugby — donc pour les tirages au sort des prochaines Coupes du monde, notamment celle de 2031.

La France ne pourra donc plus envoyer une équipe bis comme elle le faisait souvent en juillet. Et un autre danger plane :

À partir de 2030, une relégation en 2e division sera possible.

« Si on n’est pas à 100 % dans ces compétitions, ça devient un risque… On ne peut pas prendre la compétition à la légère », prévient Benazzi.

Un casse-tête inédit pour les Bleus

Le premier match de cette nouvelle compétition sera… un France–Nouvelle-Zélande le 4 juillet, soit une semaine seulement après la finale du Top 14. Impossible dans ces conditions d’aligner immédiatement les joueurs qui auront joué la finale.

Les Bleus espéraient débuter par le Japon pour gagner du temps. Refusé.

Ils devront même voyager au Japon le 18 juillet, alors qu’un match en Océanie était envisagé pour limiter le décalage et la fatigue.

Résultat : les “prémiums” seront sollicités comme jamais. Une saison complète, un nouveau tournoi, une finale en novembre… le calendrier devient surhumain.

Philippe Saint-André tire la sonnette d’alarme :

« Ça va être compliqué pour le rugby français… Il va falloir être compétitifs 11 mois sur 12 ». Et d’ajouter : « Nous, on est un sport de contact, nos joueurs ont besoin de se régénérer… »