L‘ASM est rentrée en Auvergne vers 2 h 30 du matin, dans la nuit de samedi à dimanche, quelques heures après sa désillusion en finale de Coupe d’Europe face à Toulon (18-24). L’atmosphère était lourde. « T’as les bonbons (sic) ! Tu prépares des finales pour les gagner », regrettait hier, au téléphone, Franck Azéma. Le coach des Jaunards avait déjà pris la peine de revoir le match. Et de pointer les manquements de son équipe, rejetant toute idée de malédiction en finale.

« Vos impressions d’après-match sont-elles confirmées par la vidéo que vous venez de visionner ?

– On a des temps forts au départ, deux opportunités dans les premières minutes et on ne les met pas. On est quand même capables de mener 11-3 (à la 25e) et, derrière, il y a ces petites fautes qui leur permettent de remonter au score jusqu’à ce qu’on sorte mal de notre camp (avant la mi-temps) et qu’ils repassent devant nous (11-16). Ces petites erreurs, sur une finale, tu les paies cash ! C’est certainement notre plus mauvais match de Coupe d’Europe de la saison ! On n’a pas été assez précis dans tous ces petits gestes. Et on a été dominés dans la dimension physique. C’est à cause de la qualité de Toulon mais aussi parce qu’on n’a pas été constants dans la maîtrise d’une finale. On n’a pas été capables de cadenasser jusqu’à la mi-temps. Je suis déçu et en colère par rapport à ça.

Vous attendiez-vous à voir Toulon prendre l’ascendant à ce point physiquement ?

– On a été dominés dans les impacts, en mêlée, dans les un-contre-un avec ou sans ballon… Ils ont fait un travail d’usure et exercé un gros pressing. Mais malgré ça, à la 70e minute, t’es un point derrière (18-19)… C’est ce qui me fait râler. Et quand j’entends que c’est la fatalité (*), ça me fait bien sourire ! C’est des conneries, ça ! Tu fais ton job, tu maîtrises tes temps forts, tu ne fais pas de faute… Ça, c’est maîtriser une finale !

« TOULON A SU SE SUBLIMER AU BON MOMENT, C’EST LA FORCE DES GRANDS »

Ces erreurs de vos joueurs sont-elles dues à la pression ou à l’inexpérience ?

– Un peu des deux. Si tu prends les deux équipes homme à homme, le vécu de chaque joueur en termes de niveau international ou de références sur des matches éliminatoires, on est en déficit. Et sur le terrain, dans chaque performance individuelle, dans chaque duel, on a été en dedans, à un ou deux joueurs près. Toulon a su se sublimer au bon moment, c’est la force des grands. Tu sais pourquoi Mourad Boudjellal recrute ces joueurs-là, à ces postes-là ! Ça fait beaucoup de bruit, oui, mais force est de constater que ces garçons sont au rendez-vous. Et nous, on n’a pas su l’être. Il faut qu’on réfléchisse là-dessus.

Samedi, vous vous déplacez à Grenoble, en Top 14, où la pression sur votre deuxième place s’est accrue, après trois défaites de rang. Comment comptez-vous remobiliser votre groupe sur cet objectif ?

– On a la chance de faire un sport où on joue deux compétitions. Une vient de se terminer, on a perdu en finale, mais il y a un paquet d’autres équipes qui voudraient être là ! Mais on ne va pas se contenter de ça. J’ai envie de gagner des titres… On a trois matches, deux déplacements (à Grenoble et Montpellier) et une réception (Toulon). On va vite voir si on est capables de basculer ou si on va rester dans nos petits souliers. Soit on se comporte en grands, on assume le fait d’avoir perdu et on repart sur autre chose, soit on pleurniche et on n’avance pas. »

Source: lequipe.fr