Frédéric Michalak se sent « Comme un petit nouveau »

Frédéric Michalak se sent « Comme un petit nouveau »

6 juin 2012 - 15:17

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Plus de deux ans après sa dernière apparition chez les Bleus, le futur toulonnais est de retour pour la tournée estivale, avec un enthousiasme de débutant. Ce soir, il sera le dix du Quinze du Président.
Comme un bourlingueur de retour d’exil, Frédéric Michalak affiche la « zen attitude » de ceux qui ont connu le meilleur mais qui ont eu aussi le cuir et le cœur tannés par leur lot de déconvenues. Face aux médias, il est ouvert, disponible, mais garde un œil aux aguets. La vigilance d’un néo capé. « Je suis comme un petit nouveau », sourit-il. Dans quelques minutes, la séance de vidéo va commencer et ce n’est pas parce qu’il compte 54 sélections sur son CV qu’il va s’autoriser une entorse à la ponctualité.

Samedi après-midi, il était à Johannesburg pour affronter les Lions avec les Natal Sharks. Après une escale à Paris, il a rallié lundi le château de Brindos à Anglet pour y retrouver les deux tiers du groupe France qui partira dimanche en tournée en Argentine. Ce soir, à Biarritz, c’est lui qui débutera au poste de demi d’ouverture au sein du Quinze du Président qui affrontera la sélection de Serge Betsen. Le rendez-vous est moins anecdotique qu’il n’y parait.

Une bonne énergie

Philippe Saint-André, le patron des Bleus, a d’emblée placé assez haut son niveau d’exigence. En l’absence d’une partie des cadres habituels du Quinze de France, il compte sur Michalak pour transmettre son vécu à des lignes arrière largement rajeunies.

À 29 ans, l’ancien Toulousain fait figure de doyen. « C’est important d’avoir des joueurs comme lui qui ont du charisme », affirme « PSA ». « Je l’ai suivi dans le Super 15, et je l’ai vu réaliser des choses très intéressantes dans l’animation offensive à l’ouverture, notamment lors de son avant-dernier match (NDLR chez les Cheetahs). On voit qu’il est très bien physiquement dans des rencontres qui se disputent sur un rythme élevé. Et puis, je l’ai eu au téléphone et je l’ai senti enthousiaste. » Michalak ne dément pas. « Je découvre de nouvelles têtes, un nouveau staff. Je ressens une bonne énergie », confie-t-il.

On l’interroge sur l’éternel débat autour de sa polyvalence, neuf – dix, que Saint-André a évoqué comme un atout supplémentaire. « Je peux pallier à la mêlée mais je me considère d’abord comme un dix », tranche-t-il. « C’est là que je joue en club. »

Oublié pour la Coupe du monde, il revient chez les Bleus après deux ans d’absence, sans esprit de revanche. « Non, je n’ai rien à prouver, estime-t-il. En faire une question individuelle ne serait pas la bonne manière d’aborder cette tournée. Je viens pour aider l’équipe de France à mettre un jeu en place. » Et dans cette démarche, sa double expérience sud africaine peut compter. « Cela a été très enrichissant, raconte-t-il. En peu de mois, cela m’a fait prendre des années. La manière de travailler est différente. Les joueurs s’investissent beaucoup dans la préparation des rencontres, s’autocritiquent aussi mais pour avancer. Mon deuxième séjour m’a permis d’apprendre encore plus. Comme je parle anglais, j’ai beaucoup plus participé à l’analyse technique, à l’élaboration des stratégies. »

Pour l’heure, Michalak ne souhaite pas se projeter beaucoup plus loin que cette tournée. En rentrant, il lui faudra repartir à Durban pour y disputer les deux dernières journées du Super 15, en ayant fait auparavant un petit crochet par Toulon pour y signer son contrat. « J’aurais pu y aller là, mais ils sont en pleine préparation de la finale. »

Une finale qui ne peut évidemment pas le laisser indifférent, lui le Toulousain et futur Toulonnais. Difficile de s’exprimer sur le sujet. Il s’en sort avec un art de l’esquive consommé. « Je connais tous les joueurs de Toulouse et je serai déçu pour eux s’ils perdent. Mais je serai content si Toulon gagne. »

Source: sudouest.fr

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