Guilhem Guirado: « Je n’étais pas trop invité et j’ai dû cravacher »

Guilhem Guirado: « Je n’étais pas trop invité et j’ai dû cravacher »

24 juillet 2015 - 10:16

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guiradoLors du Mondial 2011, le talonneur Toulonnais Guilhem Guirado avait participé à la préparation physique sans pour autant entrer réellement dans les plans de jeu du sélectionneur de l’équipe, à l’époque Marc Lièvremont.

Interrogé dans les colonnes du Midi Olympique, le Varois explique avoir passé un moment difficile, mais il ne le qualifie pas pour autant de mauvais souvenir. Extrait:

« Ce n’est pas un mauvais souvenir. Mais voilà, je n’avais pas trop joué. Il est là le point négatif… Quand on a pour habitude d’être sur le terrain tous les week-ends et quand, pendant deux mois de Mondial, on ne joue plus, il est certain que ça devient désolant. L’essentiel est que le groupe en soit sorti vainqueur. On va dire que, durant les années qui ont suivi, je m’en suis servi et cela m’a permis de relativiser, de chercher à travailler plus dur encore. Mais c’était il y a quatre ans. Et même si ça passe vite, il y a beaucoup de boulot derrière pour revenir et pour s’accrocher car la vie au niveau international n’a pas été simple. Disons que la ligne n’a jamais été droite pour moi… »

Lorsque les journalistes lui demandent s’il se sent actuellement comme le talonneur numéro un de l’équipe de France, Guilhem Guirado semble gêné. Pour lui, il n’y a pas de numéro un. Extrait:

« Je n’aime pas trop parler de ça. Numéro un, ça veut dire quoi ? Dans ma conception, il y a juste un talonneur qui débute et doit tenir la conquête. Et un autre qui va apporter en cours de deuxième période et faire gagner le match. Je le vois dans ce sens. L’équipe de France, cela a toujours été délicat pour moi. Il y a deux ans, cela l’était encore. Je n’y prenais pas vraiment goût car je n’étais pas dans les papiers. Je n’étais pas trop invité et j’ai dû cravacher pour gagner un peu de confiance et dès que j’ai eu mon opportunité, j’ai essayé de la saisir et de montrer que j’avais le niveau pour m’imposer chez les Bleus. Le destin a juste bien fait les choses en me donnant ma chance. La seule différence, elle est là. Avant l’Australie, je n’avais eu que des bouts de match et on ne me portait pas trop de confiance. On va dire que j’ai toujours été là pour faire le troisième et pour boucher les trous. Que ce soit avec Marc
Lièvremont ou durant les premières années de Philippe André, je n’ai jamais vraiment eu l’occasion de prouver. La seule que j’ai eue, c’est la tournée où j’ai pu jouer et enchaîner. »

Par ailleurs, Guilhem Guirado précise que le fait d’évoluer à Toulon l’a grandement aidé. Extrait:

« Au niveau du rugby, il est certain que le fait d’avoir rejoint Toulon, d’y vivre une année pleine, de toucher la Coupe d’Europe, ça offre de l’expérience. »

Pour conclure, il explique avoir aujourd’hui plus de confiance pour pouvoir apporter ses remarques au sein du jeu des Bleus. Auparavant, il ne pensait pas en avoir la légitimité. Extrait:

« Malheureusement, quand tu n’as pas ta chance, tu peux continuer à t’entraîner, à travailler… Mais ça, les gens ne le voient pas ça. Ils ne voient que le terrain, là où seule la prestation compte. Moi, je n’y étais pas sur le terrain. C’est délicat mais ça ne m’a pas empêché ni de vivre, ni de continuer à m’accrocher. Dans la vie, je suis discret. À mes yeux, je n’avais pas la légitimité à m’affirmer au sein du groupe tant que je n’avais pas prouvé ou qu’on ne m’avait pas accordé de confiance. Pour moi, ça marche comme ça. On a pu l’interpréter comme un excès de réserve mais c’est juste mon caractère. Ma place est forcément différente aujourd’hui. C’est toujours plus difficile de s’exprimer quand on joue peu. Désormais, je me sens plus légitime pour communiquer et apporter ma remarque, mon analyse. Voilà, c’est ça, quand tu ne joues pas beaucoup, dans ma vision des choses, tu n’es pas légitime pour le faire.  Cette Coupe du monde arrive à point nommé, dans la continuité de ce qui m’arrive. Enfin, c’est l’avenir qui nous le dira…»

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1 Commentaire

  1. bison25 24 juillet 2015 at 10h- Répondre

    Quelle Humilité !.. Et quel bosseur surtout , ce garçon . :yes: GUILHEM , nous t’apprécions grandement ..