Interrogé par Var Matin, Mourad Boudjellal, Sébastien Bruno, Joe Van Niekerk, Mickaël Ivaldi, Yvan Roux et Gilles Panzani parlent de Bakkies Botha.

Mourad Boudjellal : « C’est un mix entre Robert Mitchum dans la Nuit du Chasseur et Jack Nicholson dans Shinning. Botha, c’est un mec en liberté qui ne devrait pas l’être. C’est Hannibal Lecter. On ne devrait le sortir que pour les matchs de rugby et l’enfermer de nouveau ensuite quand c’est terminé. Si tu veux être champion de France, il te faut ce genre de mec dans une équipe. Il a un côté rustre mais il est très impliqué dans le club. Après la finale perdue face à Toulouse, il est allé voir Bernard Laporte pour débriefer le match et dire ce qui, selon lui, n’avait pas fonctionné. On sent qu’il veut gagner quelque chose avec le RCT. »

Sébastien Bruno : « Il est craint par ses adversaires. C’est Botha, quand même, et il a toujours une réputation de méchant. Du coup, les mecs font attention. Il est rare de voir un gars avec un physique comme le sien être aussi agressif. Il est vraiment à la limite mais il se contrôle. Il est bon en tout. Il plaque, saute, va vite et fait des passes. C’est le meilleur avec qui j’ai joué. C’est un Monsieur du rugby. Il amène beaucoup d’agressivité et fait un boulot énorme dans les rucks. A lui seul, il monopolise deux ou trois mecs. Sur chaque impact, on voit qu’il refuse de subir et cherche toujours à avancer. C’est un joueur qui nous manquait. En plus, il est vraiment bonnard et ne se prend pas la tête. Il raconte toujours des conneries et il n’est pas du genre à rester dans son coin. Il discute volontiers avec les gens. »

Mickaël Ivaldi : « C’est avant tout un grand combattant. Il a ça dans l’âme. Il met toute son agressivité dans les rucks et les nettoyages. C’est un sacré joueur. Il est très physique comme doit l’être un deuxième ligne mais pas tout le monde n’a sa technique de plaquage. Il y a meilleur que lui en touche, mais au poste de numéro 4, c’est l’un des meilleurs du monde. »

Joe Van Niekerk : « Pour moi, c’est le meilleur exécuteur du Top 14. Parfois, en Afrique du Sud il était trop agressif. Ici, il a trouvé le bon équilibre entre agressivité et discipline. Ses adversaires veulent le faire disjoncter mais il se recule en souriant. C’est énorme. Bakkies est un compétiteur hors pair. Il ne recule jamais. Pour nous les troisième ligne, il est facile de jouer après lui car il fait tout le travail de merde. Il insuffle un esprit à l’équipe. Dans notre pays, le clivage entre les Blancs et les Noirs fait qu’on a pas une bonne histoire. L’attitude de de Bakkies, c’est aussi celle d’un peuple qui refuse de mourrir. Et puis, il aime la viande et tuer la viande. Il mange des entrecôtes pour deux personnes (rires)« 

Gilles Panzani : « Il impressionne tout ses adversaires qui ont la sensation qu’il va leur en coller une. Bakkies, il a l’air naturellement méchant. C’est un pince-sans-rire. Mais sur le terrain, il ne rigole pas. »

Yvan Roux : « S’il me ressemble ? C’est vrai que lorsque je le vois provoquer ses adversaires, je me revois dans certaines situations que j’ai également vécues.  En tout cas, c’est un honneur d’être comparé à lui. C’est la référence à son poste depuis 10 ans et un grand monsieur. J’aurais aimé le croiser sur un terrain ou lui tenir les épaules avant d’entrée en mêlée. Alors oui, Botha a l’identité d’un vrai Toulonnais. Le muguet lui va bien. »