Pierre Mignoni et Franck Azéma vont-ils réussir à cohabiter au sein du Rugby Club Toulonnais lors des quatre prochaines saisons ?

C’est la question que tout le monde se pose sur le bord de la Rade.

En effet, les deux techniciens Français vont former un duo dès l’été prochain pour essayer de refaire du RCT une machine à gagner.

Mais les deux hommes ont chacun un gros caractère et certains se demandent s’ils arriveront à fonctionner ensemble dans la durée comme le souhaite vraiment le président Toulonnais Bernard Lemaître.

Interrogé à ce sujet via Rugbyrama, l’ancien troisième ligne du XV de France, Imanol Harinordoquy s’est montré sceptique sur le sujet.

Selon lui, l’arrivée de Pierre Mignoni à Toulon va forcément mettre Franck Azéma en porte-à-faux. Extrait:

« Ca me fait penser un peu quand Fabien Galthié a intégré l’équipe de France pour la Coupe du monde au Japon avec Jacques Brunel. Pour les joueurs c’est particuliers car tu dois obéir aux ordres du boss actuel en sachant que dans quelques temps ça ne sera plus lui. Il va y avoir un double discours. Ca peut mettre Franck Azéma en porte-à-faux. Des joueurs vont se relancer car ils vont vouloir se montrer avec l’arrivée d’un nouveau coach. Ca va apporter une stimulation et émulation au sein du groupe. Pour les joueurs qui étaient très content de travailler avec Azéma vont devoir refaire leurs preuves et tisser des liens avec Pierre Mignoni. C’est toujours particulier, ce sont des situations pas très claires pour les joueurs. A voir si ça amène un petit coup d’électrochoc. »

Il rappelle que Pierre Mignoni est un caractériel qui prend énormément de place. Extrait:

« Connaissant Pierre Mignoni qui est un caractériel qui déteste la défaite, qui a le souci du détail et qui est un acharné du travail, qui est très exigeant envers ses joueurs, ça va être compliqué. Quand il y a Pierre Mignoni dans un vestiaire, il n’y a pas trop de place pour d’autres. C’est un vrai professionnel. »

Il estime également que ce n’est pas parce qu’on accumule les compétences dans un staff que les résultats suivent forcément. Extrait:

« Les rôles sont à déterminer. Je ne connais pas Bernard Lemaître mais je pense qu’il ne connait pas les rôles à définir. Ce n’est pas parce que tu fais un mille feuilles de compétences que tu as des résultats. Il faut que le cadre soit bien défini pour tout le monde.

Quand tu gagnes, tout va bien, mais quand tu commences à perdre, toutes les différences entre les joueurs sont exacerbés et envenimés par les journalistes qui parlent des salaires. Forcément, tu rentres dans une spirale négative et qui devient très compliquée. A Toulon, un garçon comme Pierre Mignoni est en capacité de mettre tout à plat et de dire les choses aux joueurs, de les mettre devant leurs responsabilités, de dire aux joueurs qui perçoivent de gros salaires qu’ils ont des responsabilités et qu’ils doivent assumer. »

Pour conclure, Imanol Harinordoquy affirme que cette cohabitation ne devrait pas durer dans le temps. Extrait:

Mais c’est une cohabitation qui ne va pas durer. »

Pour sa part, le journaliste Simon Valzer veut croire à ce duo mais émet tout de même quelques doutes. Extrait:

« Dans l’organigramme d’un club, il y a toujours ce poste un peu bizarre que les Anglais appellent « directeur du rugby ». C’est le mec un peu au-dessus du manager et qui s’occupe de la transversalité du rugby dans toutes les catégories. Je ne sais pas si Mignoni va vraiment arriver dans cette position de directeur du rugby. Je crois qu’il va falloir collaborer. Sur le jeu ils peuvent s’entendre car ce sont deux techniciens qui prônent les mêmes valeurs. Ce sont deux mecs super droits et leur relation peut-être saine. Mais est-ce qu’ils pourront cohabiter dans le même espace ? J’ai envie d’y croire mais bon…

Patrice Collazo a initié quelque chose, il a recruté, il a fait un recrutement inégal car il est allé chercher des joueurs de Pro D2. Je ne trouve pas que ce soit un problème car il y a un gros vivier en Pro D2. Mais on a des différentiels énormes dans cet effectif, il y a des trous béants. Certains gagnent dix fois plus que d’autres et il n’y a pas de continuité sportive. Franck Azéma doit tout reconstruire pour reprendre un nouveau départ avec l’arrivée de Pierre Mignoni. C’est un chantier sans fin, c’est terrible. »