En novembre 2012, Jocelino Suta faisait ses premiers pas en équipe de France. Aujourd’hui, le deuxième-ligne se bat pour retrouver sa place au RCT.

« Je suis un peu nostalgique de l’équipe de France… » Jocelino Suta ne cache pas que les matches de novembre ont fait res­surgir quelques bons souvenirs. Il y a un an, fort d’un début de saison tonitruant avec Toulon, il ­fêtait sa première sélection en bleu face à l’Australie (victoire 33-6). Deux semaines plus tard, après deux sélections supplémentaires et autant de victoires (Argentine et Samoa), il bouclait une tournée idyllique pour lui et le quinze de France. De retour à Toulon, le deuxième-ligne s’imposait en patron aux côtés de l’indébou­lonnable Bakkies Botha. Mais ça, c’était avant. En 2013, changement de cap et de statut. Appelé pour le début du Tournoi, il paie la défaite au Stade de France face au pays de Galles (6-16) et celle en Angleterre quinze jours plus tard (23-13). De retour en club, il a aussi perdu sa place de titulaire au profit de Nick Kennedy. « C’est frustrant, mais je ne peux en vouloir qu’à moi-même, confie Suta. J’étais au top, j’enchaînais les matches, mais une fatigue physique et mentale s’est installée. Inconsciemment, je me suis relâché. La fraîcheur n’était plus là. Je suis passé à côté de certains matches, et la concurrence a pris ma place. C’est normal, juge-t-il. On veut jouer tous les matches, mais c’est impossible. À un moment, tu n’es plus lucide et tu ne fais plus ton boulot. » Il a vécu la fin de saison dans la peau d’un remplaçant.

SUTA : « L’OCCASION DE RELANCER MA SAISON 

À l’intersaison, Kennedy a quitté le club. Suta ne s’est pas fait prier pour reprendre sa place au sein du pack varois. Cinq matches et quatre titularisations, son début de saison était idéal pour repartir du bon pied. Mais le natif du ­Vanuatu a été stoppé net dans son élan mi-septembre. Une ­déchirure au mollet droit et un mois d’arrêt. Entre-temps, le champion du monde 2011 Ali Williams a débarqué sur la Rade pour former avec Botha une deuxième ligne de gala. « Je ne me plains pas. Je suis content de jouer aux côtés des deux meilleurs deuxième-ligne du monde estime Suta. J’apprends beaucoup à leur contact. J’ai ­gagné en expérience et en maturité. » Suta a profité de la trêve internationale pour se ­refaire une santé physique et rattraper son retard. « Je ne suis pas parti en vacances. J’ai bossé », sourit « José », qui vient de fêter ses trente et un ans. Et, coup de pouce du destin, il va pro­fiter du retour inattendu de Botha avec les Springboks pour être aligné face à Perpignan ce soir. «  C’est un match important, pour moi. C’est l’occasion rêvée pour relancer ma saison. Seule la vérité du terrain va compter. Je dois répondre présent et prouver que je suis au ­niveau pour jouer dans cette équi­pe. » Car, au-delà du RCT, ­Jocelino Suta n’a pas tiré un trait sur le quin­ze de France et la Coupe du monde qui se profile en 2015 : « C’est dans un petit coin de ma tête. J’espère que le meilleur est à venir. Ma priorité est de bien ­revenir en club et de réaliser des performances de très haut ­niveau. Je me sens bien. Il me tarde de jouer ! »

Source: lequipe.fr