Jonny Wilkinson: « Durant ma carrière de joueur, je ne souriais pas beaucoup »
Jonny Wilkinson: « Durant ma carrière de joueur, je ne souriais pas beaucoup »
Le mardi 22 juillet 2014 à 10:13 par David Demri
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Lors d’un entretien accordé à La Provence, le nouvel entraîneur Toulonnais du jeu au pied et du skill, Jonny Wilkinson a évoqué ce qui l’a poussé à entrer dans le staff Varois.
Selon lui, il était impensable, pour lui, de ne pas inculquer à d’autres tout ce qu’il a appris durant de très nombreux entraînements tout au long de sa carrière. Il explique également pourquoi il ne souriait pas beaucoup lorsqu’il était joueur. Extrait:
« Après tout ce que j’ai appris et fait durant les milliards d’entraînement au cours de ma carrière, je savais que ne pas utiliser ces choses, ne pas les transmettre aurait été une très grande erreur de ma part. Je le faisais déjà au RCT, pendant mes trois dernières années de joueur, mais le plaisir, c’était d’abord d’être performant pour l’équipe et de gagner. Quand tout se passait bien, je me disais: ’Ok, c’est fait, merci’. C’était tout. Durant ma carrière de joueur, vous avez pu constater que je ne souriais pas beaucoup. En définitive, j’étais comme ce gars qui fait tourner des assiettes au bout de ses doigts et qui n’a jamais l’occasion de dire que tout est parfait, car il doit toujours surveiller une assiette pour qu’elle ne tombe pas. En revanche, maintenant, je suis capable de m’accorder un moment dans la journée sans avoir l’obligation de faire quelque chose. »
Par ailleurs, Jonny Wilkinson avoue qu’après la victoire en Coupe du monde en 2003, il s’est mis énormément de pression pour la suite de sa carrière. Il explique que tout cela représentait énormément de stress. Il aurait aimé garder le plaisir de ses débuts. Extrait:
« Après la victoire à la Coupe du monde 2003, je me suis mis beaucoup plus de pression vis-à-vis de moi et de mes coéquipiers. C’était devenu quelque chose de nécessaire; ce n’était pas du plaisir. J’ai créé l’image de quelqu’un qui, arrivé au milieu d’une montagne, regardait vers le sommet avec plaisir mais aussi vers le bas avec la peur de tomber et de me faire mal. Je ne sais pas pourquoi j’étais comme ça, mais si j’avais pu, alors, changer une seule chose dans ma vie, cela aurait été de me dire, étant jeune: ’Garde ce plaisir, ce côté ouvert et spontané.’ Car, en fait, j’ai trop pensé aux autres et aux résultats. C’était bien, mais j’avais trop de stress, en somme. »
Jonny Wilkinson accumulait tellement de stress qu’il ne pouvait même pas décompresser en dehors des jours d’entraînements et de matches. Il avoue même avoir jalousé Frédéric Michalak et Matt Giteau, deux très bons joueurs qui savent concilier travail et détente. Extrait:
« Elle se compose de deux parties: une période avant la Coupe du monde 2003 et une autre après ce Mondial-là où, en plus de la pression dont je vous parlais, les blessures ne m’ont pas épargné. Tout ça m’a atteint et changé. Je me suis accroché, mais chaque fois que quelque chose n’allait pas, j’avais le sentiment de tomber. Ces dernières années, par exemple, j’observais Fred (Michalak) ou Matt Giteau. J’étais assez jaloux des mecs comme ça. Ils s’entraînent parfaitement bien, ils accomplissent de grands matches, mais à côté de ça, ils se consacrent à des activités ludiques avec des amis, en toute détente. Or, moi, je m’enfermais dans ma maison et je me préparais pour l’entraînement du lendemain matin. Ceci étant, si je n’avais pas été comme ça, peut-être que je n’aurais pas fait la carrière que j’ai eue… En tout cas, quand je regarde en arrière, j’estime que cette période-là est une perte dans ma vie. Plus jeune, quand je jouais à Newcastle (1997-2009), c’était vraiment moi, en revanche. Par la suite, j’ai essayé de redevenir moi-même, mais c’était impossible compte tenu de tout ce que j’ai subi en terme de blessures notamment. Le Bouddhisme aurait pu m’apaiser, mais chaque match était trop important pour moi et pour l’équipe. C’était impossible de s’échapper de cette petite bulle. »
Voilà la marque d’un très grand professionnel qui est passé par de nombreuses années de stress et de travail pour réussir une énorme carrière.
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6 Commentaires
Que dire de plus ,maintenant ses tourments sont termines ,c’est vraiment ce qu’il laisse transparaitre dans son livre ,pas de droit a l’erreur ,toujours la perfection ,un sacré type ,une mentalité rare de nos jours .Merci a lui pour ce qu,il a apporte au rugby et surtout a Toulon !!!!!
On t aime quand meme jonny 🙂
Et quand tu prends une photo avec tes fans,tu as TOUJOURS le sourire…et c’est là le plus important. 😉
Mais quand il souriait quel bonheur :rotfl: :-* :chic: !!!
Bonjour , hors sujet
Quelqu un a t il une explication ?
Pour le match RCT / LA ROCHELLE
On peut pas choisir ses places ? ( rang et siège )
Pas de réponse sur le site officiel !!!
Bonne journée à tous !
Salut Phil,
c’est le système qui est ainsi… parfois ils laissent le choix, parfois non. La raison, je la connais pas désolé…
le grand spécialiste SKRELA qui croit donner des leçons ferait bien de prendre exemple sur l’humilité de Wilko.
Qui est le vrai spécialiste? et surtout le modèle? le Français ou l’ Anglais!!