Lors d’un entretien accordé au Midi Olympique, l’ex-ouvreur du RCT et désormais entraîneur du skill et du jeu au pied, Jonny Wilkinson a évoqué son ressenti à moins d’un mois du début de la saison 2014 / 2015.

Selon lui, l’équipe va encore évoluer avec les grands joueurs recrutés. De plus, il pense que le jeu Toulonnais sera un réel plaisir à regarder. Interview à lire ci-dessous:

Toulon effectue sa rentrée. Sans vous, pour la première fois depuis six saisons. Après le doublé réalisé, le jeune retraité que vous êtes est-il inquiet de la capacité de son ancienne équipe à rebondir ?

Pas du tout ! Lors de ces derniers mois, mon obsession a longtemps été de laisser l’équipe dans le meilleur état possible à mon départ et je crois que c’est le cas. Avec les joueurs qui sont là, les Chris Masoe, Matt Giteau, Fred Michalak, Sébastien Tillous-Borde, Juan Martin Fernandez Lobbe, Mathieu Bastareaud, l’équipe est particulièrement bien pourvue en termes de talent comme de leadership… (rires) Je vous ai cité une longue liste de joueurs mais franchement, j’aurais pu parler de tout le monde. En termes d’éthique de travail, de valeurs, chacun apporte son envie à l’équipe. Le potentiel de Toulon est énorme. Et je suis certain qu’à regarder évoluer cette équipe, depuis le bord de la touche, je vais prendre beaucoup de plaisir. 

Votre retraite va néanmoins laisser un grand vide à l’ouverture, qu’il faudra bien combler. Or vos successeurs désignés, Frédéric Michalak, Matt Giteau ou James O’Connor, présentent des profils de joueur assez différents du vôtre…

Oui, c’est une évidence. Avec des joueurs comme ceux que vous avez cités, le style de jeu de Toulon va forcément évoluer et je suis sûr que l’équipe va encore s’améliorer. Le recrutement qui a été effectué à l’intersaison va apporter encore plus de profondeur à l’effectif, et le niveau de jeu va encore augmenter, j’en suis convaincu. Et pour revenir aux ouvreurs, chacun d’entre eux présente des qualités d’attaquant incroyables. Ils ont beaucoup à offrir au public, à l’équipe, et la tirer plus encore vers le haut. Je le répète, ce devrait être un plaisir de voir jouer Toulon l’an prochain. L’avenir est entre les mains des jeunes. Les voir éclore, progresser et s’affirmer : c’est cela qui est intéressant.

Votre départ laissait aussi un trou au sujet des tirs au but. En la matière, Toulon a recruté la crème, Leigh Halfpenny, qui avoue s’être énormément inspiré de vous quant à son obsession du travail. Pouvait-on rêver meilleur successeur ?

Ce n’est pas lui qui s’est inspiré de moi, probablement moi qui me suis le plus inspiré de lui ces dernières saisons. (sourire) Je le regardais jouer devant ma télévision sous le maillot du pays de Galles, des Lions, et il m’impressionnait, tellement son pourcentage de réussite était toujours de cent pour cent, ou presque… Je sais que c’est quelqu’un qui travaille très dur, qui veut s’entraîner à chaque fois qu’il a un peu de temps devant lui. Pour les jeunes joueurs de Toulon, il sera un bon exemple.

Vous étiez, aussi et surtout, le capitaine du RCT, qui a tenu le bateau à bout de bras lorsqu’il tanguait durant l’hiver, et su le remobiliser dans la quête du doublé. Pour vous succéder dans ce rôle, Bernard Laporte et son staff vous ont-ils demandé votre avis ?

Le staff n’a pas besoin de me consulter pour prendre sa décision. Des leaders, il y en a beaucoup au sein de cette équipe : Juan Martin Fernandez Lobbe, Chris Masoe, Ali Williams, Carl Hayman, Sébastien Tillous-Borde, Matt Giteau, Delon Armitage… Franchement, l’an dernier, mon travail de capitaine n’était pas très dur car tout le monde se comportait en capitaine, et cela insufflait beaucoup d’énergie positive au groupe. Et je suis sûr que cela va perdurer.