Les Gallois ont besoin d’argent pour assurer l’accord qu’ils ont signé avec leurs quatre franchises professionnelles. Pour protéger son équipe nationale, la WRU doit donner 8,7 millions de livres par an (10,9 millions d’euros) au quatuor Dragons, Blues, Scarlets, Ospreys et ce, pendant six ans. En échange, elle aura le droit d’avoir un noyau de douze joueurs sous contrat direct et de les ménager comme elle l’entend
tout au long de la saison.

Dans ces conditions, on comprend pourquoi la fédération tient absolument à programmer un quatrième test automnal contre une nation majeure susceptible de remplir le Millennium. Et tant pis s’il est hors fenêtre internationale et que cela risque de poser problème avec les internationaux gallois basés à l’étranger. Ils sont dix sur les trente-quatre sélectionnés par Warren Gatland, dont cinq pensionnaires du Top 14 : Halfpenny (Toulon), Jonathan Davies (Clermont), Roberts, Philipps et Charteris (Racing-Metro). Seront-ils présents le 29 novembre à Cardiff pour affronter les Springboks ?

ACCORD À L’AMIABLE AVEC GATLAND

Pour quatre d’entre eux la réponse sera oui. Jonathan Davies, Leigh Halfpenny et Jamie Roberts ont mis une clause spéciale dans leur contrat pour être disponible pour l’équipe nationale quoiqu’il arrive. Le cas des deux autres Parisiens est plus tangent. En fait Mike Phillips et Luke Charteris ne sont pas « protégés ». Mais le staff du Racing a négocié à l’amiable avec Warren Gatland. Laurent Travers et Laurent Labit ont demandé à conserver Luke Charteris pour le match Racing-Bayonne, ce qui lui a fait manquer Galles-Australie. Il postulera pour Galles-Afrique du Sud. Mike Phillips lui, n’en sera pas. Il pourrait jouer contre Castres le 29 novembre avec les Ciel et Blanc. Il ne devrait pas y avoir de problème avec les clubs français. Avec les clubs anglais en revanche, la question est loin d’être réglée. George North a lui aussi une clause spéciale dans son contrat avec Northampton. Ça n’a pas empêché PRL (l’organisme qui chapeaute les clubs professionnels) d’infliger une
amende de 60 000 livres (75 000 €) aux Saints l’an passé quand le joueur avait joué avec Galles contre l’Australie dans les mêmes conditions. Une sanction que le club a acceptée comme un mal nécessaire pour avoir un élément aussi doué dans ses rangs. PRL considère que cette libération hors fenêtre va contre l’intérêt de ses clubs. Cette année, PRL a pris les devants en annonçant qu’elle ne libérerait pas les exilés en Angleterre (soit Bradley Davies, des Wasps, Paul James de Bath, Richard Hibbard de Gloucester et North).

La WRU a essayé de négocier en rappelant que PRL avait autorisé des internationaux américains à rejoindre leur équipe nationale pour jouer contre les All Blacks à Chicago, le 29 octobre. Mais Mike McCafferty n’a pas accepté cet argument : « On ne comparera pas ces deux nations. Le match supplémentaire des Gallois est fait pour des raisons financières. Les caisses de la WRU , ce n’est pas notre problème. » Il est vrai que le week end du 29-30 novembre, l’Angleterre aussi jouera un match hors fenêtre contre l’Australie. Et les clubs anglais jouent une journée de championnat. Ils ne veulent pas être ponctionnés par deux équipes nationales en même temps. Leur généreux accord avec la RFU ne leur donne pas voix au chapitre en ce qui concerne les internationaux anglais. Ils se vengent sur les Gallois, à moins qu’ils ne changent d’avis dans les jours qui viennent. « Même si nous essayons toujours de négocier, je me dis qu’ils nous ont finalement rendu un grand service. Comme ça, ils dissuaderont nos joueurs qui seraient tentés de rejoindre leur championnat dans l’avenir », a confié Gatland. Les Gallois se consoleront en se disant que les Springboks aussi seront handicapés. Leurs cinq joueurs qui évoluent en France ne seront pas là. Ça concerne Habana, Botha, Vermaak, Morné Steyn et Steenkamp.

Source: Midi Olympique