La révélation d’Alexi Balès sur sa décision d’arrêter le rugby : « J’ai eu une vraie prise de conscience ! »

La révélation d’Alexi Balès sur sa décision d’arrêter le rugby : « J’ai eu une vraie prise de conscience ! »

3 août 2022 - 0:22

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Il y a quelques jours, le demi-de-mêlée du Stade-Toulousain, Alexi Balès a annoncé la fin de sa carrière sportive un an avant le terme de son contrat avec le club de la Ville Rose.

Via les réseaux sociaux, ce-dernier avait notamment indiqué avoir mal vécu cette dernière saison avec Toulouse où son temps de jeu avait totalement fondu.

Ce n’est pas tout.

Lors d’un entretien accordé à Actu Rugby, Alexi Balès évoque également le problème des commotions cérébrales.

Il l’affirme : les commotions cérébrales représentent un critère qui l’a poussé à raccrocher les crampons plus rapidement que prévu. Extrait:

« Physiquement, je me sens encore bien, même si j’ai subi une grosse opération à l’épaule la saison dernière. Le seul truc qui m’a freiné, ce sont les commotions cérébrales. Depuis un certain temps, je jouais beaucoup moins à Toulouse, donc je n’en ai pas trop fait. Mais j’ai quand même subi de nombreuses commotions durant ma carrière et au final, je le ressens dans ma vie quotidienne.

 Souvent, ma femme m’interpelle et me dit : « Ça va ? Tu es avec nous là ou pas ? », car j’ai parfois quelques absences.

J’ai eu une vraie prise de conscience, car je ne voulais pas me retrouver dans 5 ans avec la maladie d’Alzheimer (…) Je me suis dit qu’il était temps d’arrêter tant que j’étais en bonne santé et que j’avais encore toute ma tête pour profiter de mon enfant et de ma famille. Cela a été un critère qui m’a poussé à raccrocher les crampons, avant que ce ne soit trop tard. »

Il précise avoir pris sa décision assez tôt. Extrait:

« Je l’ai prise assez tôt. Pour moi, c’était très clair. Quand j’ai débarqué au Stade Toulousain en 2020, je venais d’être trentenaire donc je savais que le rugby de haut niveau n’allait pas durer éternellement. Je m’étais dit que si je gagnais un titre avec Toulouse, j’aurais bouclé ma carrière et vécu des moments magiques.

Il me manquait juste un trophée, remporté en 2021, avec ce doublé fabuleux Top 14/Coupe d’Europe. Je voulais aller au bout de mon contrat avec le Stade Toulousain (2023), mais ça s’est arrêté un an plus tôt que prévu. »

Sur le plan sportif, il ne se voyait pas non plus enchaîner une nouvelle saison sans temps de jeu. Extrait:

« C’est sûr que cette décision a étonné énormément de monde, même autour de moi. Même si mes proches étaient au courant, beaucoup de personnes étaient surprises que j’arrête déjà, puisque j’étais sous contrat jusqu’en juin 2023 avec Toulouse. Je savais qu’après mon aventure avec le Stade Toulousain, ce serait fini. Sauf que la saison dernière, j’ai joué 2 matchs et demi (11 en Top 14 et 1 en Champions Cup, NDLR), avec 6 derniers mois où je n’ai pas du tout joué. J’ai longuement discuté avec le président Didier Lacroix et Jérôme Cazalbou (manager du haut niveau) et j’ai compris que la saison 2022-2023 serait encore compliquée pour moi, car le staff compte plus sur les jeunes, notamment Paul Graou (25 ans) qui arrive d’Agen.

Je ne me voyais pas refaire une saison blanche. Cela n’aurait pas été simple pour moi et pour l’équipe, car quand tu t’entraînes dur et que tu ne joues pas le week-end, à un moment, tu exploses et ça peut rejaillir sur le groupe. »

Questionné sur son avenir, Alexi Balès explique qu’il ne jouera plus jamais au rugby. Extrait:

« En tant que joueur, certainement pas ! Même si j’ai l’habitude de ne jamais dire jamais, je suis vraiment décidé à raccrocher les crampons. Après, c’est sûr que cela va être difficile de sortir du monde de rugby, car je n’ai connu que ça depuis l’âge de 5 ans et que ma famille y baigne aussi dedans. Je donnerais peut-être un coup de main sur des entraînements spécifiques comme les skills (technique individuelle), mais plutôt auprès d’équipes de jeunes, aux alentours d’Agen ou au centre de formation du SUA.

J’ai un fils de 2 ans qui devrait faire du rugby plus tard, vu son tempérament, donc je pense que je serai pas loin de lui. Et je vais également devenir consultant pour une radio locale, 47 FM, donc je resterai proche du monde du rugby, mais en dehors des terrains. »

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5 Commentaires

  1. ST 3 août 2022 at 09h- Répondre

    C’est une vraie question… En observant les anciens joueurs, quelques cas ont des soucis mais est-ce vraiment lié au sport, à la génétique, ou les deux? Difficile de se faire une opinion…

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  2. Félix 3 août 2022 at 09h- Répondre

    Il y a bien longtemps que l’on ne se pose plus la question.les commotion sont a l’origine de ces troubles. On a des études déjà ancienne avec la boxe et le football américain qui sont très documenté et qui prouve le lien.

  3. Isidore 3 août 2022 at 10h- Répondre

    Effectivement, quand on prend la peine de se documenter ,en lisant les synthèses d’études scientifiques à ce sujet , qui sont lisibles pour tout un chacun, on s’aperçoit que ce n’est pas un hasard!!!!!
    Il existe même un protocole à l’intention des jeunes très peu diffusé.
    Faire la politique de l’autruche n’a jamais été une bonne solution.

  4. Isidore 3 août 2022 at 10h- Répondre

    Lire l’article étayé par des études, du site Kinesport «  la commotion cérébrale chez le jeune joueur de rugby » pour commencer!!!

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  5. Larade 3 août 2022 at 11h- Répondre

    Eh oui ! Une vrai question que celle des commotions. Mais comme le rugby est avant tout un spectacle pour les spectateurs et téléspectateurs, où plus il y a d’impacts plus c’est porteur pour tous les diffuseurs (et plus il y a de monnaie à prendre…). Alors on laisse les joueurs monter en puissance et on ne recrute plus que des mastodontes pour les jeux du cirque du week-end (j’exagère à peine).
    Dans les années 60/70 un 3eme ligne aile type faisait en moyenne 1.82m pour 85kg, de nos jours c’est 10cm de plus minimum et 30kg… La muscu de ces années se limitait à remuer de la barbaque dans les mauls, maintenant les joueurs sont connectés à des ordis pour contrôler les charges levées, la progression, la performance… Bref le rugby 2.0
    Dans les années 70 le joueur risquait de finir avec du cholestérol ou des gamma GT, de nos jours on parle de démence précoce…
    Les dérives d’une société qui en veut toujours plus…