L’ancien Toulonnais Camille Traversa s’exprime à propos du rugby professionnel

L’ancien Toulonnais Camille Traversa s’exprime à propos du rugby professionnel

12 novembre 2013 - 22:38

2 Commentaires

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nm_223643_px_640_L’ancien talonneur du RCT a débuté sa carrière à l’US Seynoise puis a joué en Pro D2 et en Top 14 à Toulon pendant six ans avant de passer deux saisons à Montauban. Il a ainsi connu les frissons que procurent les matches de H-Cup avant de revenir dans le Var. Il s’est alors lancé dans la vente de coquillages mais joue toujours à la Seyne-sur-mer.

Tu a joué à différents niveaux et dans différents clubs… ça avait été difficile de quitter le Var ? 

J’ai vécu ma passion, ce n’est pas donné à tout le monde, je suis un privilégié. Il y a le côté amateur à la Seyne qui a marqué le début de ma carrière, et que j’ai retrouvé ensuite. Et le côté pro à Toulon et à Montauban. J’ai quitter Toulon quand le club redescendait en Pro D2, après avoir connu la montée deux ans avant. Montauban m’avait fait une proposition intéressante, qui me permettait d’évoluer avec un bel objectif. Je suis parti pour faire avancer ma vie professionnelle. La première année à Montauban, on a fait un bon championnat, cela nous a permis de nous qualifier pour la H-Cup la saison suivante. C’était une bonne expérience, au niveau rugbystique et au niveau humain.

Et tu continues donc à jouer aujourd’hui, pour le challenge, pour le plaisir, qu’est ce qui t’animes ?

Tout. Tant que je serai passionné et que ma vie professionnel me le permettra, je jouerai au rugby et aussi pour transmettre ce qu’on m’a appris. Plusieurs joueurs m’ont pris sous leur aile quand j’ai débuté et tout au long de ma carrière. C’est aujourd’hui à moi de le faire avec les jeunes du club et d’essayer de transmettre tout ce qu’on m’a enseigné depuis mes 17 ans. Mais je ne veux pas faire le professeur. Je leur raconte mon expérience, je conseille parfois les plus jeunes qui s’entraînent avec nous. De temps en temps aussi, on fait des ateliers avec les plus petits. J’espère que cet esprit du rugby perdurera.

Tu as gardé des contacts avec tes anciens partenaires ?

Bien sûr. On est tous restés amis, c’est ce qui fait la beauté de ce sport. Même si on ne se voit pas tous très souvent, on essaie au moins de faire un repas par an, avec Gérald Orsoni, Michel Perrier, toute l’équipe de cette époque et aussi certains de Montauban comme Karim Guézal ou Sylvain Jonnet. Même avec Laurent Labit et Laurent Travers, on arrive à se voir parfois, quand ils viennent dans le Var notamment.

Tu parlais de l’esprit du rugby, quel est ton avis sur le rugby aujourd’hui ? 

On est entré dans un système professionnel, un système que je comprends: faire venir du monde, des joueurs du monde entier a permis une expansion énorme des clubs et du rugby. Bien sûr, jouer avec d’autres joueurs apporte un plus au niveau de la technique, c’est sûrement le côté qui me manque le plus. Mais j’ai eu la chance de rencontrer pas mal de joueurs également au cours de ma carrière. C’est vrai qu’aujourd’hui, le rugby a évolué, ça va très vite, les impacts sont plus forts. Je ne regarde pas tous les matches, mais parfois j’arrive à en voir un dans le week-end.

Le championnat, tu en penses quoi ? 

C’est pas mal, il y a beaucoup de surprises, on a vu des gros en difficultés, des équipes plus petites faire de belles prestations, comme Oyonnax qui fait tomber Toulon ou Clermont par exemple. Je prends plaisir à regarder les matches quand je peux. Le championnat se nivelle, ça les rend attractif et ça laisse plus de suspens.

Et la H-Cup ? Toulon va défendre son titre cette année !

Le RCT a envie de titres. Je pense qu’ils vont aborder cette H-Cup comme ils ont abordé la précédente, ils vont se battre pour garder leur titre. C’est une belle compétition, ils sont attendus, les autres équipes vont se débrouiller pour tenter de faire tomber le champion d’Europe, comme ça risque de se passer aussi en championnat. Tous vont essayer de grappiller des points sur cette équipe de Toulon. En H-Cup, ça reste du niveau international. Quand tu arrives en phases finales, tu rencontres de super équipes. Je me rappelle avec Montauban, on avait joué contre le Munster, dans l’effectif il y avait quasiment toute l’équipe nationale d’Irlande ! Je me suis régalé, c’est un autre niveau, ça permet de voir ce que tu vaux et te mesurer aux meilleurs. Je n’ai que de bons souvenirs.

Tu es talonneur, les nouvelles règles en mêlée, qu’est ce que tu en penses ?

Ils changent les règles pour tenter d’améliorer la compréhension, mais est ce que tout le monde est suffisamment compétent pour comprendre réellement cette phase de jeu ? La vraie réalité est celle du terrain. Après, au niveau de la sécurité, il y a toujours une part de chance, c’est un affrontement, tu n’es pas à l’abri d’une blessure, c’est vrai, mais comme à chaque poste de l’équipe. Tu peux te faire mal à tout moment lors d’un match.

Certains espèrent un stade plus grand. Ce serait une bonne chose non ? 

Ce serait bien d’agrandir oui, il y a beaucoup de demandes, les gens veulent venir au stade Mayol. Mais il ne faut pas changer de stade, ou en construire un autre ! Mayol c’est une ambiance spéciale. Je comprends que d’aller jouer à Nice ou a Marseille fait partie de ce système professionnel et que cela fait rentrer de l’argent. Mais Mayol, ça reste Mayol !

L’ambiance, les associations de supporters, tu as un avis ?

Il faut garder les clubs de supporters, cette convivialité, ce partage, c’est important. Et prendre du plaisir à partager aussi avec les supporters adverses. L’ambiance reste belle à Mayol, c’est différent, le système a évolué, je ne suis et je ne veux pas être aigri. Aujourd’hui, c’est un show, un spectacle et je comprends que les supporters puissent être déçus parfois. C’est comme quand tu vas à un concert, si le chanteur n’a pas de voix, tu n’es pas content. Mais il ne faut tout de même pas oublier que le rugby, ça n’est pas écrit.

Propos recueillis par Rugby Infos Toulon.

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2 Commentaires

  1. Aurélien 13 novembre 2013 at 09h- Répondre

    Waw, ça fait bizarre, dans ma tête Camille Traversa c’est l’éternel espoir du centre prometteur 😀

  2. scuderia ferrari 13 novembre 2013 at 13h- Répondre

    un tres bon joueur !!! vaillant et amoureux du maillot un des meilleur lanceur en touche