Le président de l’Union Bordeaux-Bègles, Laurent Marti s’est confié dans l’émission Top Rugby pour évoquer divers sujets.

Concernant l’élection à la présidence de la Ligue Nationale de Rugby, le patron de l’UBB a indiqué avoir trouvé le comportement de la Fédération Française de Rugby très peu élégant.

Il peste contre le fait que la FFR ait totalement refusé de repousser les élections à la LNR au mois de juillet. Extrait:

« Ce que je voudrais dire c’est que j’ai trouvé que la Fédération a vraiment manqué d’élégance parce que tous les clubs ont signé un courrier pour demander à la Fédération de bien vouloir voter le fait qu’on puisse reporter cette élection en juillet alors qu’on est dans un bazar incroyable et ils ont refusé. Ce n’est pas très élégant surtout quand vous savez comment on aide la Fédération et l’équipe de France au niveau des clubs, donc ce n’est vraiment pas élégant et pas du tout rugby, ça n’a pas été assez souligné je trouve. Ils ont prétexté des problèmes d’assemblée générale mais quand on veut on peut. C’était certainement dirigée contre Paul Goze parce qu’il y a un énorme conflit qui a dépassé le conflit professionnel et je crois qu’ils ont souhaité qu’il ne puisse même pas finir son mandat jusqu’au mois de juillet mais ça nous met dans l’embarras parce qu’alors qu’on est en plein chaos il faut en plus qu’on parte sur une campagne. »

Pour sa part, il ne sait pas pour quel candidat il votera. Ce qui l’importe, ce n’est pas l’homme mais le programme. Extrait:

« On sait qu’officiellement Alain Tingaud est candidat, on sait que Jean-François Fonteneau vu ses déclarations va être candidat. Mais je n’ai pas lu de déclarations de Vincent Merling officialisant qu’il était candidat donc je n’en sais pas plus. Ce que j’ai envie de vous dire surtout c’est que derrière le choix de l’homme qu’on peut faire parce qu’ils sont tous de qualité, moi ce qui m’intéresse c’est le programme. Je veux savoir parmi les prétendants au titre de président de la Ligue ce qu’ils veulent faire du Salary Cap, ce qu’ils veulent faire de la règle JIFF et des dizaines de points que nous avons listé pour savoir comment on veut faire évoluer le rugby professionnel : Top 16, Top 14, Top 12, qu’est ce qu’on fait de la Pro D2 et de la compétition espoir. Tout ça ce sont des informations très importantes et il faut dépasser le cadre du choix de l’homme. Il faut le choix d’un programme. »

Il estime que la priorité du rugby Français est le développement géographique du rugby Français. Il explique pourquoi. Extrait:

« Il y a un point qui me tient à cœur depuis de nombreuses années c’est le développement géographique du rugby Français. On n’en parle pas assez. On a besoin d’un grand club à Nantes ou à Rennes, à Lille, à Strasbourg où ce sera plus dur. A Nantes il y a du bon travail qui est fait, à Rennes, Vannes. Ce que fait Vannes, c’est exceptionnel pour le rugby Français. C’est capital parce que ça va faire venir beaucoup plus de jeunes joueurs au rugby. Si dans une région vous êtes fort vous avez un club professionnel, vous recruter de nouveaux jeunes qui viennent jouer au rugby et c’est important pour la qualité de notre travail. Sur le plan économique tout le monde s’y retrouvera parce que si demain vous dites à un annonceur télé que vous êtes très fort sur le nord de la France et qu’il va gagner des abonnés, vous négocierez mieux vos droits télé. »

Concernant un éventuel passage à un Top 12, il n’en est pas très favorable. Il explique pourquoi. Extrait:

« Je ne suis pas forcément favorable à un Top 12. Je dis juste que c’est un débat peut-être à ouvrir car on souffre d’un problème de doublons et puis un point aussi qu’on n’ose pas assez abordé parce que c’est peut-être pas l’intérêt des présidents mais est-ce que les joueurs ne jouent pas trop et est-ce que les saisons ne sont pas trop longues ? Est-ce que l’excès de quantité ne nuit pas à la qualité ? C’est pour ça que je dis que le débat sur le Top 12, il faut l’ouvrir. Mais en même temps par rapport à ce que je viens de vous dire, il y a une situation qui ne colle pas. Si on réduit le Top 14 de deux clubs c’est deux vies en moins. Si on devait aller sur un Top 12, peut-être faut-il élargir la Pro D2 et faire deux poules de 12 pour avoir beaucoup plus de clubs de la deuxième partie nord de la France qui soient représentés. »

Pour conclure, Laurent Marti estime que les conflits entre la LNR et la FFR, c’est la faute de la Fédération Française de Rugby. Il ne manque pas de recadrer la FFR et Bernard Laporte. Extrait:

« Moi je dis que c’est la faute de la Fédération et en plus on a quand même Bernard Laporte, un mec qui est passionné de rugby. Je ne comprends pas qu’on en arrive à ces conflits. Puis il a prouvé ses compétences mais je ne comprends pas qu’on en arrive à ces conflits. Quand ils sont arrivés ils ont agressé la Ligue Nationale de Rugby. Ils ont demandé la tête de Paul Goze, la tête d’Emmanuel Eschalier puis ça s’est arrangé. On donne plus de 10 millions d’euros par an à la FFR pour payer les internationaux, pour participer à l’ embauche et pour autant, on a l’impression d’être agressés toujours un petit peu plus. Je crois qu’il va falloir arriver à se mettre autour d’une table et cette élection à la Ligue peut-être le permettre, et leur demander mais qu’est ce que vous voulez ? Parce que si vous voulez tout l’argent de la Ligue et si vous voulez les meilleurs internationaux et puis finalement tuer ce Top 14, vous allez faire des dégâts considérables. Dans tous les pays où on a privilégié les provinces on a tué le championnat des clubs et qu’est-ce qui se passe aujourd’hui ? Les Celtes sont au plus mal et l’hémisphère sud est en train de se réveiller, le super rugby est en train de disparaître, ils veulent relancer le championnat des clubs. La France du rugby c’est l’équipe de France, le championnat des clubs et rien d’autre. Donc il faut arrêter de trop tirer sur la corde des clubs. »