Le père de Nicolas Chauvin exprime sa colère

Le père de Nicolas Chauvin exprime sa colère

Le jeudi 12 décembre 2019 à 9:16 par David Demri

14 Commentaires

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Le jeune joueur des Espoirs du Stade-Français Paris, Nicolas Chauvin est décédé lors d’un match contre les Espoirs de Bordeaux-Bègles après avoir subi un double plaquage, en décembre 2018.

Lors d’un long entretien accordé au quotidien régional Le Parisien, le père de Nicolas Chauvin a exprimé sa colère. Il explique que rien n’a évolué depuis la mort de son fils. Extrait:

« Je n’ai rien à gagner. Moi, j’ai déjà perdu. Mon fils est mort. Je pourrais passer à autre chose et me dire qu’ils sont tous compromis, tous incapables, mais le rugby, c’est vingt-cinq ans de ma vie, des personnes que j’ai côtoyées et que j’apprécie, mes enfants qui le pratiquent ou l’ont pratiqué. Je refuse de tirer un trait sur toutes ces valeurs. Pour positiver, on pourrait dire que lorsque l’on veut protéger quelqu’un, toute mesure est bonne. Mais a-t-on vraiment bien ciblé les zones accidentogènes? J’en suis moins sûr. Les plaquages à deux sont interdits en Fédérale 2 et dans les divisions en dessous, ça veut dire que chez les Espoirs, on continue. Il y a des zones qui doivent être sanctuarisées, au-dessus des épaules. La nuque, la tête, doivent être intouchables. Les sanctions devraient être beaucoup plus sévères en cas de plaquage haut. »

Il estime que comme en Fédérale 2, les joueurs de Top 14 et de Pro D2 devraient plaquer uniquement aux jambes et pas plus haut. Extrait:

« C’est très bien de dire de plaquer aux jambes en Fédérale 2 mais si on laisse les joueurs internationaux ou du Top 14 et de la Pro D2 se rentrer dedans, on ne passe pas les bons messages. En octobre, un gamin de 12 ans a été évacué en hélicoptère suite à un KO après un double plaquage appuyé dans le Lot. Les enfants des écoles de rugby regardent la télé. On ne peut pas avoir un sport à deux vitesses. Ou alors il faut expliquer à tout le monde que quand on joue en Elite, on met sa vie en danger et il faut encadrer les participants, leur faire signer des décharges pour qu’ils soient bien conscients de ce qu’ils font et souscrire des assurances à la hauteur. »

Par ailleurs, il n’a pas apprécié les propos de certains estimant qu’il fallait renforcer les tests d’aptitude physique des joueurs avant de les faire jouer au rugby. Il a pris cela comme une attaque. Extrait:

« Dire qu’il faut renforcer les tests d’aptitude physique à l’entrée en catégorie Espoirs, ça semble signifier que Nicolas n’était pas prêt. Il avait 11 ans de rugby, faisait du sport tous les jours entre Staps et le Stade Français, mesurait 1,95 m et pesait 95 kg, et il avait passé tous les tests physiques médicaux possibles. Le problème c’est un excès de violence qui concerne moins de 10 % des joueurs. Que faire pour les empêcher de jouer? Il faut qu’ils reviennent à un engagement qui n’est pas de la destruction. Si on donne dix ou douze semaines de suspension pour un geste dangereux sans admettre la moindre circonstance atténuante car une fois peut être fatale, tout le monde va vite comprendre. »

Pour conclure, il affirme avoir eu une discussion avec son fils lors du décès de Louis Fajfrowski survenue en août 2018. Extrait:

« Mon fils ? On ne lui a rien demandé. Personne ne lui a fait signer une décharge stipulant qu’il risquait la mort sur un terrain de rugby. S’il m’avait dit ça, je lui aurais dit d’aller jouer au rugby à 7. On a eu une discussion tous les deux après la mort de Louis Fajfrowski. Je lui ai demandé s’il avait des protections, des garanties. Il m’a dit de ne pas m’inquiéter, que tout était normal. Évidemment, ce sont des sujets dont on ne veut pas trop parler. »

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14 Commentaires

  1. O 12 décembre 2019 at 09h- Répondre

    Il a raison
    J’ai joué pendant 15 ans, troisième ligne aile, A l’école du rugby, on nous apprenait à plaquer en dessous de la taille

  2. Marc 12 décembre 2019 at 09h- Répondre

    Tu mets ta vie en danger en prenant la voiture, il y a une tonne de lois pour nous protéger, et combien de milliers de personnes les ignorent le temps que j’écrive ce message?
    On peut interdire, ça va changer quoi? Rien, les gestes violents seront toujours là. Sinon, on n’aurait pas besoin de cartons et de sanctions.
    Les placages cathédrales sont bien plus dangereux, ils sont interdits, est-ce qu’ils ont disparu de la circulation? Le plus fort étant que si demain, on force à plaquer aux jambes, quelqu’un viendra dire « mon fils est mort à cause d’un placage cathédrale car le plaqueur l’a pris trop bas puis l’a retourné, il faut interdire de prendre les joueurs si bas ».

  3. bernard 12 décembre 2019 at 10h- Répondre

    bien sûr qu’il a raison!
    j’ai joué au rugby aussi pendant 20 ans des années 60 à 80 au niveau division 2 on disait le rugby violent , mais ces coups de poings n’avaient rien à voir avec les chocs subis aujourd’hui , les gabarits n’ont plus rien à voir! et nos entrainements travaillaient surtout la technique individuelle.
    j’ai un fils de 20 ans aujourd’hui qui joue au rugby depuis l’âge de 5 ans, dans des clubs de fédérale et je ne l’ai que rarement vu travailler sa technique individuelle, surtout au placage: c’est depuis le début du rentre dedans!
    aussi chaque dimanche, je suis inquiet malgré ses 110 kgs pour 1m90 sans gras, ou peut être à cause de cela

  4. BakkiesTHEBEST 12 décembre 2019 at 11h- Répondre

    Maintenant en plaquant aux jambes certains vont s’assomer sur les genoux de l’adversaire…
    C’est comme ça… Malheureusement sur un grand prix en f1 aussi un pilote peut perdre la vie.. Que faire ?

  5. nenette 12 décembre 2019 at 11h- Répondre

    peut etre un jour on va bannir tous les sports ou la vie est risqué et dangereux

  6. LePariaDeRetour 12 décembre 2019 at 12h- Répondre

    Franchement je comprends sa douleur, mais il ne se rend pas compte que son « combat » est ridicule. J’en vois tous les week ends justement des matchs de F2 et ça tourne au ridicule. Pas plus tard que dimanche, il y a eu un carton bleu (commotion) donc on voit bien que d’une ça marche pas, deux ça hache le jeu toutes les 30 secondes. Il faut juste accepter que le rugby à sa part de risque quand on y joue.

    • Serge et Michelle 12 décembre 2019 at 20h- Répondre

      Ceux qui sont ridicules
      Sont ceux qui ne font rien
      Nous ne sommes plus au temps des gladiateurs ou il fallait tuer l’adversaire
      Soyons humains et un règlement suivi par tous les niveau de rugby doit être appliqué

  7. Jacqueline 12 décembre 2019 at 15h- Répondre

    Vous trouvez son combat ridicule car vous n’êtes pas concerné
    ce qu’il fait ce n’est pas pour Nicolas peut-être un peu pour la mémoire de Nicolas mais il le fait surtout pour les jeune rugbymen qui à chaque match risquet leur vie
    si vous connaissiez un peu mieux le rugby vous ne parleriez pas comme ça
    je suis stupéfaite de voir de tels commentaires aussi bête et aussi égoïstes

    • Serge et Michelle 12 décembre 2019 at 20h- Répondre

      Entièrement d’accord avec vous
      Un beau sport comme le rugby il faut revoir les règles et les appliquer à tous les niveaux
      Quelle comparaison avec la formule 1 ou le pilote est seul maitre de son destin cela n’a rien à voir avec un sportif rugby il y a un adversaire au jeu déloyal

  8. Isidore 12 décembre 2019 at 15h- Répondre

    Désolé pour moi son combat n’est pas ridicule.
    On n’a qu’à retourner à soule.
    Modestement, 18 ans de rugby dont 10 a xv au niveau fédéral et 8 ans en nationale 2 à Xiii il y a des décennies, hélas.
    A xv en minimes et cadet le mot d’ordre des éducateurs c’était :plaque aux jambes, les gros ils tombent en les plaqua t aux jambes. Interdit de plaquer au torse.
    Avec plutôt une philosophie d’évitement.
    A treize en senior c’était différent.
    Plus d’espace,plus de temps de jeu, plus de rythme mais possibilité de plaquer à deux, plus haut et aussi de rentrer plein fer.
    Mais technique de plaquage plus élevé.
    Il n’y a qu’à voir le nombre de spécialiste des défences actuellement dans les staff de 15 qui sont d’ancien treiziste.
    Ensuite depuis le professionalisme du rugby personne ne le dit mais le 15, c’est beaucoup imprégné de 13,d’ailleurs la majorité des grandes nations de 15 dont aussi i des grandes nations de 13.
    Quand on revoit les images de l’edf des années 80 on dirait des juniors au niveau du rythme et pourtant !!!
    Les joueurs sont plus lourds, plus rapides plus agressifs dans toutes les actions.
    le rugby est devenu plus violent intrinsèquement.
    Pour moi il faut revenir à des plaquages plus bas, le ballon et le jeu n’en sera que plus aéré.
    Et grosses sanctions pour brutalité intentionnelle et favoriser le rugby d’évitement.
    Ce n’est que mon petit avis.

  9. Ricou Jones 12 décembre 2019 at 16h- Répondre

    Il y a aussi des gens qui meurent en course à pied , pourtant là il n’y a pas de contacts…

  10. Isidore 12 décembre 2019 at 18h- Répondre

    Bien sûr, il y a aussi des gens qui meurent dans leur sommeil en dormant !
    J’adore ce sport mais quand on voit les stats de commotions cérébrales, et la recrudescence de très gros pètes, on peut ce poser des questions.
    Il n’y qu’a voir ce qui ce passe, avec le foot américain.
    En rugby de plus en plus de joueurs compensent leur manque de technique par du physique bourrin.

  11. Purux 12 décembre 2019 at 20h- Répondre

    moé, je ne veux pas aller a son encontre car c’est un pere meurtri, mais son discours est un peu foireux

    dire qu’il l’aurait mis au rugby a 7 si on lui avait dit qu’il pouvait mourrir au 15, il peut aussi mourrir au 7, il peut mourrir dans son canap devant la télé, voir sur la route en allant a l’entrainement, il y a même limite beaucoup plus de chance de mourrir de tout sauf du rugby .. mais bon on ne peut se mettre a sa place

    concernant le plaquages, je doute que tout les plaquages haut soient voulu, et on va pas envoyer un mec en prison car il a mis un plaquage haut

    honnetement, il n’y a pas de solution, durcir les sanctions n’empechera pas les accident d’arriver si ca doit arriver.

  12. FAJFROWSKI Pélagie 14 décembre 2019 at 09h- Répondre

    Bonjour.
    Je suis la maman de Louis Fajfrowski.
    Juste dire aux dirigeants du rugby français que :  » les autres c’est aussi soi-même « .