Le procès opposant Mourad Boudjellal à Marine Le Pen a eu lieu
Le procès opposant Mourad Boudjellal à Marine Le Pen a eu lieu
Le jeudi 9 avril 2015 à 20:26 par David Demri
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La présidente du Front national, Marine Le Pen est poursuivie en citation directe par Mourad Boudjellal, le patron du RCT, pour des propos tenus lors de deux émissions télévisées, il y a un an.
Cette-dernière avait qualifié Mourad Boudjellal de « bobo millionnaire au parcours éminemment suspect » et de « parvenu à la vulgarité inouïe ».
Le président du Rugby Club Toulonnais avait alors décidé de porté plainte pour injure et diffamation publique. Après cinq renvois pour diverses raisons, le procès a enfin pu avoir lieu.
Mourad Boudjellal était représenté par son avocat, Maître Gerard Mino. Ce-dernier s’est exprimé devant la camera de Var-matin à la sortie du procès. Voici sa position:
« Son honneur, sa probité et l’ensemble de ses qualités personnelles sont un peu battus en brèche par les propos tenus par Marine Le Pen, probablement dans un moment d’égarement. Mais ce sont des faits qui sont apparus comme sanctionnables par la juridiction. Marine Le Pen est allée trop loin, elle a remis en cause les conditions dans lesquelles Mourad Boudjellal avait accompli son chemin de vie. Elle a remis en cause les conditions dans lesquelles celui-ci avait une vie professionnelle exempt de tout reproche, d’observation ou d’écart particulier. C’était son honnêteté et sa probité qui étaient en jeu aujourd’hui. Il a considéré qu’il a été diffamé par ces propos qui visaient « un parcours éminemment suspect », c’est ainsi qu’a été décrit sa vie professionnelle. L’éditeur, un peu plus que le président du club de rugby professionnel a été particulièrement touché car l’essentiel de sa vie professionnelle jusqu’à 2006 a été un parcours d’éditeur qui a d’ailleurs fait choix de s’installer à Toulon depuis toujours, et qui a été le troisième éditeur de bandes dessinées. L’injure s’est révélée au travers des mots tenus considérant qu’il était un « parvenu ». La notion de parvenu est déjà une notion blessante. Puis, un « parvenu à la vulgarité inouï », c’est la notion de vulgarité qui l’a blessé. »
En défense de Marine Le Pen, Maître Paul Yon a rétorqué qu’il n’y avait pas de diffamation. Extrait:
« Ce n’est pas parce que les propos de Marine Le Pen sont violents qu’il y a forcément injure et diffamation. La diffamation et l’injure répondent à l’article 29 de la loi 1881. Pour la diffamation, il faut un fait précis qui porte atteinte à l’honneur et à la considération. Pour l’injure, il faut un terme outrageant ou un terme de mépris. Là, il n’y a pas de diffamation et d’injure. Si le tribunal venait à considérer que les faits seraient diffamatoires ou injurieux, madame Le Pen peut invoquer la bonne foi car elle répondait à Monsieur Boudjellal qui a eu, lui aussi, des propos brutaux face à Marine Le Pen. Dans les deux cas, il n’y a aucune diffamation ni aucune injure. Que veut dire « éminemment suspect » ? Ça peut être qu’il ait trempé dans la drogue, l’armement, il a fait des faux billets, il a tué quelqu’un… je n’en sais rien, il n’y a pas de fait précis. Donc elle ne pouvait pas invoquer l’exception de vérité. On est dans un débat purement politique. Monsieur Boudjellal s’est opposé à madame Le Pen, madame Le Pen lui répond en s’opposant à lui, on est dans un débat politique. S’il y a un dérapage du côté de Marine Le Pen, il y en a aussi un du côté de Monsieur Boudjellal, qui a aussi mis en cause la respectabilité du Front National. Dans les deux cas, les deux mettent en cause la respectabilité. »
Le jugement sera rendu le 27 mai prochain. Affaire à suivre…
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Lol. Avec tout ce qu’il sort sur le FN, c’est quand même risible de porter plainte pour ça.