Le Rugby Club Toulonnais, une vraie équipe de copains

Le Rugby Club Toulonnais, une vraie équipe de copains

4 mai 2015 - 13:48

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victoireAgrégat de stars, de « mercenaires » disaient certains, Toulon a prouvé par la conquête d’un troisième sacre européen d’affilée, samedi, qu’une alchimie étonnante liait les assoiffés de titres qui font briller ce club.

À voir galoper les filles de Juanne Smith, trois blondinettes, sur la pelouse de Twickenham, à voir Sébastien Tillous-Borde avec sa petite Ynès de trois ans dans un bras et Maylis Guirado (même âge), la fille du talonneur, dans l’autre, on a souri, samedi soir, pendant que les joueurs du RCT effectuaient leur tour d’honneur. On s’est souvenu de cette scène, un doux dimanche d’hiver, en terrasse du Cabanon, un restaurant du Mourillon. Carl Hayman et son épouse, avec leur fils endormi dans une poussette, tchatchaient avec la femme de Masoe. Chris, lui, était un peu plus loin, au bord de la plage, baby-sitter dépassé et attendri de ­Sophie Hayman (4 ans). « Je ne peux rien en faire », confiait-il dans un sourire.

Dans ces colonnes, mercredi, Guilhem Guirado, arrivé de Perpignan l’été dernier, racontait que les joueurs organisent des goûters d’anniversaire pour leurs enfants où sont conviés les gamins de leurs coéquipiers. Dimanche dernier, on s’est réunis chez les Michalak pour les trois ans d’Hugo, mercredi chez les Guirado pour ceux de Maylis… Ça ne fait sans doute pas gagner des titres, mais ça n’en fait pas perdre, à coups de Champomy et de franches rigolades.

Les joueurs du RCT, réunis hier après-midi autour d’un barbecue géant au Mourillon, insistent sur ce lien qui les unit. « On ne se verra pas pendant longtemps, peut-être, mais si on se croise n’importe où, dans trente-cinq ans, on va bien s’embrasser et ­rigoler toute la journée. Il y a des choses fortes gravées à vie », confiait Juan Fernandez Lobbe avant la demi-finale contre le Leinster (25-20 a.p.). L’entrée dans la légende du rugby, samedi, accentuera sûrement cet instinct grégaire tourné vers la victoire, même si les hommes passent : Jonny Wilkinson, l’icône absolue, l’inspirateur, celui dont Bernard Laporte disait hier qu’il avait « transmis le goût du travail à tous », Carl Hayman, Bakkies Botha, Ali Williams… « Notre tour d’honneur à Twickenham était étonnant. On ne s’en lassait pas. Beaucoup de joueurs cadres, d’amis, vont nous quitter », confie Jean-Charles Orioli, le talonneur remplaçant.

Sébastien Bruno, un autre « talon », retraité après la première conquête européenne, ­intervient : « Il y a eu un déclic en 2013 : on peut gagner. Mais Mourad (Boudjellal, le président) est intelligent, il ne se contente pas d’avoir une grande équipe, il recrute de grands joueurs chaque année, remet une dynamique. Ça met de la concurrence et les mecs qui arrivent ne veulent pas jouer des finales : ils veulent les gagner. »

HERNANDEZ : « LE RCT EST MOINS LATIN ET PLUS PRAGMATIQUE AVEC L’APPORT DES JOUEURS ANGLO-SAXONS »

« Je suis venu pour ça, remporter des titres », répétait le discret Guilhem Guirado, vainqueur du Top 14 avec Perpignan en 2009, jusqu’à la semaine dernière. Il a commencé sa collection de printemps samedi, écoutant en public un hommage… surprenant de Bernard Laporte. Les deux hommes étaient côte à côte en conférence de presse, quand « Bernie » a lancé : « J’ai dit à Guilhem il y a quelques semaines : “Je ne te pensais pas à ce niveau. Je te savais bon, on ne recrute pas des tocards (sourire), mais pas à ce niveau. Je t’en félicite.” » Du Laporte cash. Adoré par son groupe. « Il sait motiver tout le monde, c’est d’une grande importance », insiste Carl Hayman, le capitaine all black aux 45 sélections. Il caresse ou tance. Il chérit Bakkies Botha, veut l’amener au bout d’une carrière phénoménale, lui éviter une sortie par l’issue de secours. « Je me demandais si Bakkies reviendrait (à son niveau). On l’a bien géré », se réjouissait-il samedi.

Drew Mitchell, que les Clermontois cherchent encore à stopper, c’est différent. Laporte l’avait dans le nez, cet hiver. L’Australien n’était pas bon, glissait hors du groupe. « On a eu une discussion, gentiment », assure Laporte. Si gentiment signifie (très) fermement, O.K. Recadré, Mitchell, promis à voir les grands matches en costume… Et puis Delon Armitage s’est fracturé la main gauche, et Drew a disputé la finale, et Drew a marqué un essai unique, qui lui ressemble. « Voilà, j’ai vu le vrai Drew », commente l’ancien sélectionneur des Bleus, satisfait.

Pour Mitchell, la motivation du moment allait de soi. « Mais chacun a la sienne », avance Orioli. Il y a ceux qui veulent « bâcher » sur le « doublé du doublé », le 13 juin, au Stade de France, ceux qui souhaitent les y aider… Et Orioli ? « Je suis d’ici, je veux faire plaisir aux miens, rendre un peuple heureux. N’oubliez pas, j’étais supporter du RCT, je venais au stade,avant d’en être joueur. Pour moi, de Solliès-Pont, c’est un rêve, je suis très chanceux d’évoluer dans cette équipe. » Et Juan Hernandez ? Il est né à Buenos Aires, loin du pays des figues varoises, s’est retrouvé à Toulon en novembre, comme joueur supplémentaire, après une fin pénible au Racing-Métro. Titulaire au centre après le forfait de Maxime Mermoz, samedi, Hernandez ­explique : « Par rapport à Paris et au Racing, deux autres bonnes équipes où j’ai joué, le RCT est moins latin et plus pragmatique avec l’apport des joueurs anglo-saxons. Ces derniers sont plus froids dans certains domaines du jeu et de la vie. » Cela rend-il les choses plus simples ? « Ici, il y a beaucoup de grands joueurs . Ils sont souvent les plus humbles et les plus travailleurs. Et à Toulon, poste par poste, on en a deux très bons. Si on fait deux équipes avec notre effectif et qu’on les met face à face, on ne sait pas qui va gagner… » Si. Le RCT.

Source: lequipe.fr

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1 Commentaire

  1. bison25 4 mai 2015 at 13h- Répondre

    Et ça en tout cas , personne ne pourra le nier :yes: :chic: :inlove: Bonne continuation dans vos objectifs les gars .