L’ouvreur du Rugby Club Toulonnais, François Trinh-Duc s’est confié lors d’un long entretien accordé au Midi Olympique de ce vendredi.

Depuis son arrivée au RCT à l’été 2016, l’international Français a rencontré des difficultés à s’imposer au sein du RCT. Il avoue que sa venue à Toulon a été un grand changement dans sa vie, lui qui n’avait connu que Montpellier depuis le début de sa carrière.

Mais après une année d’adaptation, il sent que le plaisir revient enfin cette saison. Extrait:

« Venir à Toulon a été un grand changement dans ma vie. J’ai eu la chance de m’intégrer rapidement mais, désormais, je suis moins dans la découverte, je connais la région, la ville, le club, les joueurs, et ça me permet de travailler plus en confiance, plus sereinement et de prendre plus de plaisir. Oui, cette année, je prends à nouveau du plaisir à fouler les terrains. Auparavant, j’étais heureux d’être ici, les mecs étaient présents pour moi… Mais il n’est jamais simple d’être confronté à une longue période de blessure comme ce fut le cas pour moi l’an dernier. Puis on a changé trois fois d’entraîneurs, mais également de philosophie de jeu avec un coach latin et deux autres anglo-saxons… Les attentes étaient très différentes et ce n’était effectivement pas facile de s’adapter. On ne va pas se mentir, malgré la finale, la saison dernière n’a pas été évidente. En revanche, elle nous a appris une chose : on peut perdre des matchs, l’important c’est le résultat du mois de juin. C’est lui qui validera ou non notre travail. Puis cette saison, à force d’être critiqués sur notre jeu et nos résultats, a également soudé le collectif. »

L’ancien joueur de Montpellier explique adhérer totalement au système de jeu que souhaite mettre en place le staff Toulonnais. Extrait:

« Je m’épanouis depuis la reprise, je m’éclate. On est constamment en train de trouver des solutions pour passer les rideaux défensifs. C’est plaisant de jouer ainsi, de m’entraîner et de préparer tactiquement les matchs. Il y a beaucoup d’enthousiasme. Puis le staff est dense, compétent, complémentaire et, cette saison, on nous demande de ne penser qu’au rugby. Pouvoir travailler dans la continuité, avec un projet bien structuré et auquel tout le monde adhère, c’est un confort incroyable. J’aime faire jouer après moi, passer dans le dos et chercher des solutions. J’ai un jeu plutôt en lecture et je cherche toujours à avoir plusieurs options autour de moi pour être le moins lisible ; malheureusement, ces deux dernières années on m’a demandé d’évoluer dans un registre plus restrictif. Peut-être que ce n’était pas ma philosophie, ma personnalité et que j’ai forcé pour jouer un rugby qui me correspondait moins. J’essaye de m’exprimer et je n’hésite pas à aller voir un joueur en tête à tête pour échanger, corriger des détails. Ce sont ces échanges informels qui font que le groupe et les réflexes grandissent. »

Par ailleurs, il estime que Toulon bénéficie d’un très bel effectif qui saura s’adapter au jeu prôné par Fabien Galthié. Extrait:

« On a un effectif de niveau mondial, avec des joueurs gaillards mais qui sont tous capables de faire des passes et de jouer après contact. Ça prendra un peu de temps. On n’est pas encore à 100 % de notre potentiel mais je trouve que le rendu sur le terrain est de plus en plus cohérent. Et si certaines individualités se sont révélées, si certains jeunes ont explosé, nous pouvons être encore plus forts collectivement. »

Pour conclure, François Trinh-Duc regrette de ne pas avoir pu enchaîner avec Toulon depuis le début de la saison. Il souhaite maintenant donner le meilleur de lui-même pour l’équipe et s’imposer enfin. Extrait:

« J’ai fait la préparation de l’équipe de France et, pendant ce temps, Anthony a fait de bons matchs amicaux puis un bon début de saison avec Toulon. Ensuite, je me suis blessé à Montpellier (adducteurs), et je n’ai pas pu enchaîner. Pour autant, je ne suis pas inquiet. Pourquoi le serais-je, d’ailleurs ? Il reste plus de 25 matchs et je ne me pose pas de questions. Je suis content, je profite et j’essaye d’aider Anthony quand je rentre. Quand je suis titulaire, j’essaye de mettre en place le jeu, d’être un bon joueur pour l’équipe. Ma confiance n’a pas toujours été au beau fixe. Maintenant, Fabien me connaît parfaitement, il sait quand il faut me donner de la confiance, il sait quand il faut me bousculer, quand il faut me dire les choses et ça s’est vu en ce début de saison. Il sait comment me gérer et me parler. »