Lors d’un long entretien accordé au Midi Olympique, l’ex-trois-quarts centre du Rugby Club Toulonnais, Maxime Mermoz a évoqué son départ du RCT la saison dernière et sa décision de rejoindre l’Angleterre.

Dans un premier temps, Maxime Mermoz explique avoir vécu une saison horrible sur le plan personnel, notamment à cause de son faible temps de jeu à Toulon mais également suite au décès de son père. Tout cela l’a poussé à quitter la France pour l’étranger. Extrait:

« J’étais en contacts avec Dean Richards, le manager de Newcastle, depuis plusieurs années. Au vu des orientations prises par les dirigeants du RCT les derniers mois avant mon départ, je me posais pas mal de questions… Il était clair qu’ils voulaient d’autres joueurs à mon poste. Alors, j’ai commencé à regarder ailleurs. La saison dernière fut une période assez horrible, sur le plan personnel et professionnel. J’ai perdu mon papa des suites d’une longue maladie, Mike Ford ne me faisait jamais jouer et au lieu de me recroqueviller dans le rugby, j’ai été un peu spectateur… Je n’ai eu aucune prise dessus. Vous savez, mon père représentait beaucoup pour moi. Si j’ai débuté le rugby à Épinal à 6 ans, c’est uniquement pour faire comme papa. […] Sincèrement, je pensais que partir à l’étranger m’aiderait à tourner la page. Mais c’est loin d’être aussi simple. Le travail du deuil est quelque chose de personnel. La clé, je la trouverai en moi et pas ailleurs. Papa était mon meilleur ami, mon confident, mon modèle. Il était fier de ce que j’avais réalisé. »

Désormais, Maxime Mermoz vit à Newcastle, club avec lequel il s’est engagé pour une saison. Extrait:

« Désormais, je vis dans une petite banlieue résidentielle, à cinq minutes du centre ville. La plage est à un quart d’heure. Mais pas la même plage, hein. Ici, ça ressemble davantage à la Bretagne… Newcastle ? C’est plutôt mignon. La vie culturelle est centrée sur les quais. Il y un marché, des galeries d’art, des restos… »

Questionné au sujet du championnat Anglais, l’international Français explique qu’il est totalement différent du Top 14 notamment sur les plages de récupération. Extrait:

« Le Premiership, c’est d’abord une autre façon de se préparer. En Top 14, tout est trop chargé. On tire sur la corde, on fatigue les organismes et, au final, les joueurs manquent un peu de fraîcheur. Attention, nous travaillons beaucoup, ici. Mais je n’ai pas l’impression que ça nous ruine. Je n’ai pas les jambes lourdes comme je pouvais les avoir en début de saison, en France. »

A Newcastle, Maxime Mermoz est heureux de voir que le club fait confiance à ses jeunes, pas comme en France où les stars sont majoritairement utilisées. Extrait:

« À Newcastle, la majeure partie de notre effectif est composée de jeunes talents formés au club et totalement inconnus. Du coup, le collectif prime. On ne s’en remet pas, comme en Top 14, à l’exploit individuel de la star de l’équipe. […] Dans le championnat de France, les gabarits sont impressionnants et les rucks comme les sorties de balles s’en trouvent souvent ralentis. Tout va plus vite en Angleterre : le replacement, l’exécution… Je ne dis pas que c’est mieux. C’est juste différent. »

S’il souhaite bel et bien revenir en France prochainement, pour l’heure, il veut profiter de son expérience en Angleterre pour apprendre. Extrait:

« Je vais continuer à apprendre, ici. Et je reviendrai en France avec un peu plus de bagage. Si on veut de moi en équipe de France, tant mieux. Si ce n’est pas le cas, il n’y aura aucun malentendu. Certains jeunes me régalent, actuellement, chez les Bleus. Damian Penaud en fait partie… »