Les terribles vérités de Philippe Bersia sur le triste niveau de jeu du RC Toulon
Les terribles vérités de Philippe Bersia sur le triste niveau de jeu du RC Toulon
Le lundi 23 janvier 2023 à 21:53 par David Demri
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Philippe Bersia, l’ancien journaliste rugby de Var-matin était l’invité de « Tribune Mayol » diffusée sur BFM, ce lundi.
Ce-dernier n’a pas manqué de dire ses vérités sur la triste prestation des Toulonnais contre Zebre, vendredi à Mayol.
Ce-dernier ne fait pas de langue de bois sur l’état de forme des Varois.
Il évoque un niveau de jeu très inquiétant et tape du poing sur la table.
Pire : il tire une véritable sonnette d’alarme et craint le pire pour le RCT. Extrait:
« Ce match a réuni tous les travers de ce début de saison et ça ne s’améliore pas beaucoup. C’était au-delà de ce que l’on pouvait imaginer. On est en train de tomber de match en match. Je ne comprends pas comment on peut tomber si bas aujourd’hui. Cette équipe a largement de quoi faire mieux. Je ne comprends pas.
L’aspect mathématique est satisfaisant car on est qualifié et ça préservera une fin de saison un peu plus sympa. Mais sur le fond de jeu c’est très inquiétant. Même en Challenge Cup, on ne sait pas où ils vont aller et en Top 14, c’est la guerre et nous n’avons aucune arme pour nous battre. Nous sommes en train de perdre la guerre. Ce match de Pau qui arrive pourrait nous faire basculer dans le néant ou presque. On est en train de chuter. Il faut faire une thérapie de choc. Il faut arrêter de nous dire que ce groupe vit bien car il vit clairement mal. Il y a un problème psychologique dans ce groupe. Collectivement, ils n’y arrivent pas. On n’a plus le temps, on est dans l’urgence !
Il n’y a pas de leader dans ce groupe. A partir de là, chacun fait la saison dans son coin. Il y’a un problème de qualité de l’effectif et d’homogénéité. Il y’a de très grands joueurs avec de très gros salaires, des joueurs moins aguerris avec des plus petits salaires, des joueurs plus en dedans physiquement par rapport à leur réel niveau. Tout cela fait qu’on n’arrive pas à avancer. Franck Azéma et Pierre Mignoni font un audit du vestiaire mais on a perdu six mois ! Donc on va pouvoir compter sur les jeunes car ils donnent tout même si les résultats ne sont pas là. Mais pour le moment, les résultats sont désespérants.
J’aurais aimé que ça fonctionne très vite car les deux entraîneurs ont de grandes qualités, ils font le maximum pour que ça fonctionne mais ça ne marche pas. Quand la mayonnaise ne prend pas, c’est très dur de la récupérer. Ils essayent de changer leur méthode et on va voir ce que ça donne.
Le staff est très étoffé mais on ne retrouve pas le travail sur le terrain. On peut se demander ce que fait Romain Poite ? Que fait Frédéric Michalak ? Malgré les moyens mis à la disposition de cette équipe… Quand Steffon Armitage passe au Campus RCT et qu’il voit les nouveaux bâtiments, il explique clairement qu’à son époque, il n’aurait jamais été champion d’Europe car il aurait bu seulement des cafés toute la journée. Il y a trop de confort chez les joueurs. Et en parallèle, ils sont violentés par les réseaux sociaux et ils ne résistent pas tous. Mais il y a un problème d’efficacité. Ce n’est pas possible d’y mettre autant de moyens et d’avoir si peu de résultats.
Pierre Mignoni dit qu’on est toujours dans le coup, ils vont aller au maximum de ce qu’ils veulent faire mais je pense que ce sera trop tard. Pau sera un réel danger puis les matches contre Montpellier et Toulouse pourraient nous condamner. »
Questionné sur le huitième de finale à venir contre les Cheetahs au Stade Mayol, là encore Philippe Bersia se montre très prudent. Extrait:
« Heureusement que l’on joue ce match à domicile car en Afrique du Sud… A Mayol tout est possible mais il ne faut pas prendre les Cheetahs de haut car on ne les connaît pas trop. Ils ont été battus deux fois par les Scarlett mais début avril, ce sera une toute autre équipe avec Pienaar et Serfontein et ils seront très dangereux. Il faudra jouer cette compétition à fond mais ne croyez pas que vous êtes déjà en finale.
Je trouve que cette année, on est dans la même situation que l’année dernière. On a déclenché une remontada au mois de février dernier. Cette année, je n’y crois pas. Et si on l’a refait cette année, on fera pareil que la saison dernière. On s’effondrera en fin de saison. On part encore de trop loin ! »
Il comprend d’ailleurs totalement la colère des supporters qui n’acceptent plus de voir le RCT sombrer de la sorte. Extrait:
« Il y a des raisons de cette colère des supporters. Le rugby est beaucoup plus froid qu’avant et ça manque d’humanité. La société évolue aussi, le Covid est passé par là, les années Collazo… Il y a une rupture entre le public et le club. Mais on peut recréer petit à petit tout cela. En effectuant cette réunion, le club a mis les moyens de reconstruire les liens avec les supporters. Mais j’ai peur que les résultats sportifs fassent imploser le truc avant que ça marche. »
Selon lui, la direction a fait de grosses erreurs de recrutement ces derniers temps. Extrait:
« On ne peut pas remplacer Eben Etzebeth comme ça. Il nous manque et ça fait toute la différence. La seule présence de Villière sur le terrain contre le Stade-Français a permis de remettre tout le monde dans l’avancée. Etzebeth avait un rôle de papa malgré que le président disait que c’était un enfant. Il n’y a plus de patron maintenant et Etzebeth manque terriblement comme Carbonel manquait en début de saison. Il y’a eu des erreurs de recrutement et il faut les admettre. Cela ne date pas d’hier et il y a de grosses erreurs de recrutement ! »
Pour conclure, Philippe Bersia avoue craindre ce match à venir contre Pau, programmé samedi. Extrait:
« Je sais que les Palois sont capables de tout. Sur un match comme ça, on est danger. La situation est telle que l’on a perdu deux fois à domicile et toutes les équipes viennent à Mayol pour gagner. On s’est mis dans une belle panade ! »
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