L’interview complètement folle de Bakkies Botha : « Plus il y a d’os cassés, plus j’aime ça ! »
L’interview complètement folle de Bakkies Botha : « Plus il y a d’os cassés, plus j’aime ça ! »
Le mardi 18 avril 2023 à 20:45 par David Demri
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L’ancien deuxième ligne emblématique du Rugby Club Toulonnais, Bakkies Botha s’est confié via RMC Sport, dans le cadre du Hall Of Fame organisé par le XV de la Rade.
Ce-dernier a dans un premier temps expliqué de quoi était fait désomrais son quotidien. Extrait:
« Oui, je suis assez loin du rugby pro mais la vie est belle ! Avec ma femme, mes enfants. Et je ne pouvais pas mieux finir que mes quatre, cinq dernières années au RCT. Et revenir huit ans après ici, pour voir ces vieux mecs avec leurs vieux visages, c’est bon ! C’est toujours bien de les revoir, de prendre de leurs nouvelles sur l’après rugby, après les belles histoires. »
Il l’affirme : le rugby ne lui manque pas. Extrait:
« Non, ça ne me manque pas aujourd’hui. Je le regarde beaucoup à la télé, mais jouer ne me manque pas, car c’était ma décision d’arrêter. Quand vous faites ça, vous êtes en paix dans votre cœur. Donc non, ça ne me manque pas du tout. Vous savez, jouer durant dix-sept ans, c’est long. Et de terminer en haut, spécialement ici à Toulon, ce fut un parcours incroyable pour moi. Je suis rentré chez moi mais aujourd’hui encore on parle encore de cette période, de ces trois Coupes d’Europe, de ce titre de champion de France remportés et de cette équipe incroyable dans laquelle on a joué. A la fin de l’histoire, ce que vous laissez, ce sont de magnifiques histoires. »
Il revient dans la foulée sur sa marque de fabrique : le bisou envoyé à ses adversaires pendant un match. Extrait:
« Le bisou, c’est ma « spéciale » ! Beaucoup de gens m’ont demandé : « mais d’où ça vient ce bisou ? ». Je pense que j’ai besoin de d’amener un côté doux dans la brutalité. Tout le monde pense que je suis ce joueur dur et les adversaires voulaient avoir ma peau, m’attraper sur le terrain. Et quand je leur envoyais un bisou… (il fait une tête interloquée) « non, ce n’est pas possible, ce mec m’envoie un bisou ?! ». Ils ne savaient pas quoi faire ! C’était toujours bon de lire leur réaction sur leur visage. Toujours marrant. »
Aussi, il se dit incroyablement surpris par l’évolution du RC Toulon. Extrait:
« C’est incroyable. De voir les choses qui ont changé ici, ce centre d’entraînement, avec ce toit, les bureaux… nous on avait un petit terrain et des petits bureaux derrière le stade ! Et de retrouver la passion d’un match de Top 14 ! Puis tous ces mecs avec qui j’ai joué. Carl Hayman, Matt Giteau, Drew Mitchell, Bryan Habana… les revoir à nouveau et savoir si tout va bien pour eux. C’est important de pouvoir prendre de leurs nouvelles. Car oui, on a joué ensemble, mais il y a une vie après le rugby. »
Il explique également pourquoi il a eu envie de signer à Toulon. Extrait:
« Rencontrer Jonny Wilkinson, rencontrer Carl Hayman, Matt Giteau ou Drew Mitchell… une des raisons pour laquelle je suis venu était de découvrir Carl Hayman, qui jouait déjà ici. Car je pense encore aujourd’hui qu’il était l’un des meilleurs piliers droits du monde. Et au-delà du climat magnifique ici, la mer, l’environnement, je voulais jouer avec Carl Hayman. Je suis venu ici pour jouer dans une équipe où tous les joueurs étaient mes ennemis ! Ils jouaient tous contre moi avant ! Et là, vous arrivez à Toulon et vous devez tous jouer ensemble. C’est ça qui a été spécial pour moi car mes trois dernières années de carrière se sont terminées sur un beau parcours. Tous ces trophées qu’on a gagnés sur une courte période, je ne les oublierai jamais, de toute ma vie. »
Il se rappelle de son arrivée à Toulon en 2011. Extrait:
« Je suis arrivé sur le parking de l’entraînement là-bas (il montre) le 1er novembre 2011. Quand je suis descendu de la voiture, je suis tombé face à face avec Matt Giteau. Je le voyais toujours sur le terrain avec l’Australie quand je jouais contre elle. En fait, nos contrats commençaient le même jour. C’est là où tout a débuté. Et je l’ai déjà dit auparavant : pour moi, ce n’était pas la fait que je reçoive un paquet d’argent de la part de Toulon. C’était de venir ici pour avoir le respect de ces joueurs de classe mondiale. C’était ma volonté et ce que je voulais réussir. Venir dans un club comme le RCT et dire : « je peux avoir le respect de Jonny Wilkinson, de Carl Hayman ». Parce que maintenant, ce sont mes coéquipiers. Et comment vous faites ça ? Vous donnez tout. Chaque entraînement, chaque match, vous donnez tout. C’est comme ça que vous obtenez le respect de ces grands joueurs. Et aussi longtemps que je l’ai, je suis heureux. Vous pouvez vous éloigner de ce jeu en vous disant : « j’ai tout donné ». Spécialement les dernières années dans cette incroyable équipe. »
Pour conclure, Bakkies Botha évoque ce qu’il apprécie par dessus tout : le côté brutal du rugby. Extrait:
« J’aime le côté physique et brutal de ce jeu. J’adore ça. Plus il y a de points de suture et d’os cassés, plus j’aime ça. Mais je dois confesser aujourd’hui que mes années à Toulon ont été celles où j’ai eu le plus de blessures dans ma carrière. Matt Giteau m’a dit il n’y a pas longtemps qu’il se souvient d’un coup d’envoi à Agen et qu’il avait entendu comme un bruit de mitrailleuse. Je m’étais cassé le bras ! Dans un autre match j’ai eu une fracture du crâne… mais c’est ça le rugby. C’est dur et brutal. Et c’est pour ça que je suis venu en France parce que j’avais vu pas mal de vidéos du Top 14, quand le temps est humide et que tu ne peux pas t’échapper facilement. En Top 14, ce rugby m’allait comme un gant. C’était un peu plus lent qu’en Super 12 (le championnat entre clubs australiens et néo-zélandais, ndlr) mais c’était beaucoup plus physique et brutal. C’était dur. C’est ce que j’ai aimé à Toulon. Le Top 14 est une compétition brutale et vous devez être à votre meilleur niveau physique pour faire la différence.
C’était une époque formidable pour moi. Et revenir huit ans après et voir tous ces gars, comme Sonny Bill Williams et Delon Armitage, voir que ça roule pour eux dans la vie, c’est bien. »
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