L’Italie remplacée par l’Afrique du Sud ? Le patron des Six-Nations répond sans langue de bois !

L’Italie remplacée par l’Afrique du Sud ? Le patron des Six-Nations répond sans langue de bois !

2 février 2022 - 23:56

14 Commentaires

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Depuis plusieurs saisons désormais, nombreux sont les consultants à pointer du doigt le niveau de l’équipe d’Italie qui n’a plus gagné un match dans le Tournoi des Six-Nations depuis 2015.

Certains souhaiteraient que les Italiens soient remplacés par une autre nation du rugby comme le Japon, la Géorgie ou encore l’Afrique du Sud.

Interrogé à ce sujet dans les colonnes du Midi Olympique, le Président du Conseil du Tournoi des Six-Nations, John Jeffrey a accepté de faire le point sur la situation.

Il défend l’Italie qui connait depuis plusieurs saisons un passage très compliqué. Extrait:

« Ils ont fini derniers sur les deux ou trois dernières années, c’est vrai. Mais je me souviens d’un temps où l’Ecosse ne faisait pas mieux. Nous ne pouvons qu’encourager les Italiens à progresser, et je ne sais pas comment. Mais ils sont des partenaires comme d’autres. Et sportivement, vous remarquerez que les Italiens sont souvent compétitifs pendant une heure, avant de céder dans les 20 dernières minutes, ce qui donne ces larges scores. Leurs U20 sont de plus en plus compétitifs, ainsi que leurs franchises. Donc il n’y a pas de raison qu’ils ne progressent pas. »

L’Italie peut-elle être remplacée par l’Afrique du Sud, la Géorgie ou le Japon ? Pour John Jeffrey, ce n’est pas d’actualité car le business-model actuellement en place fonctionne très bien. Extrait:

« Pas pour le moment. Notre business-model fonctionne bien, très bien même. Il faudrait vraiment une preuve irréfutable pour changer cela. Après, je ne dis pas que cela ne viendra pas avec le temps mais pour l’instant, nous échangeons avec World Rugby pour avoir une saison internationale structurée de façon cohérente. Nous nous concentrons là-dessus à l’heure actuelle. Ceci étant dit, nous réfléchissons en permanence à toutes les façons d’améliorer le Tournoi. Nous voulons faire de celui-ci la meilleure compétition sportive annuelle du monde. Nous savons que si nous restons sur nos acquis, nous régresserons.

C’est pour cela que nous songeons à toutes les possibilités. Si le fait d’intégrer une nouvelle équipe rend le Tournoi, nous le ferons, mais il ne faut pas oublier tout ce que cela implique : un week-end en plus, voire deux, dans un calendrier déjà chargé, notamment pour les championnats domestiques… Nous voulons rester à l’écoute des clubs, aussi. Car les joueurs passent la majeure partie du temps avec eux et qu’on ne peut pas se concentrer que sur les fenêtres internationales de juillet ou de novembre. Nous devons assurer un équilibre entre les intérêts des joueurs, des clubs et du rugby international. »

Dans la foulée, il ne cache pas qu’intégrer des équipes non Européennes dans le Tournoi des Six-Nations pourrait être problématique. Il s’explique. Extrait:

« Le 6 Nations a une chose que les autres championnats tels que le Rugby Championship n’a pas : la tradition. Il existe depuis des années et des années. Mais l’autre grand avantage de ce Tournoi, c’est que les supporters peuvent facilement voyager entre les matchs, puisqu’il n’y a grosso modo que deux heures de vol entre les villes. On peut donc prendre un vol le jeudi, assister au match le vendredi, profiter de l’ambiance du Tournoi pendant quelques nuits et rentrer le dimanche pour être à son travail le lundi matin. On ne pourrait pas faire cela si des pays plus lointains venaient à intégrer la compétition, parce que cela implique des vols longs, avec des décalages horaires… C’est aussi cette proximité entre les nations qui rend ce Tournoi unique : nous sommes tous voisins. Cela nous rend à la fois rivaux et amis. C’est génial. Personne ne veut que le Tournoi devienne une compétition globale, mondiale. »

Pour conclure, John Jeffrey explique refuser que le Tournoi des Six-Nation devienne une mini Coupe du monde. Extrait:

« Si l’Argentine et l’Afrique du Sud venaient à nous rejoindre, cela ferait une sorte de mini Coupe du monde chaque année ! Le 6 Nations, ce n’est pas cela. Pour l’instant, il se porte très bien comme il est, même si bien sûr nous étudions toutes les options possibles pour le faire évoluer. »

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14 Commentaires

  1. Name 3 février 2022 at 07h- Répondre

    « Keeeuuuwwwaaaaa ? Inviter l’Afrique du Sud et risquer de ridiculiser nos pures Nations blanches britanniques ? Et risquer de finir derrière la France voire même, qui sait, l’Italie ? Nous vivants : jamais ! Monsieur ! »
    (John Jeffrey du Jolis de Saintignon)

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  2. BakkiesTheBest 3 février 2022 at 07h- Répondre

    T’imagines chaque année tu perdrais Etzebeth et Kolbe pendant tout l’année mdrrr ! Four nations, Autumn Nation, 6 Nations voire coupe du monde !

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    • Dede le premier 3 février 2022 at 08h- Répondre

      T’as oublié la tournée d’été dans l’autre hémisphère.

    • Moccot 3 février 2022 at 08h- Répondre

      « ILS « sont bien gentils avec leur obsession des matchs internationaux(pareil pour les joueurs concernés!) , mais quelle place pour le top 14 ,dans tout cela??
      C’est le top14 qui fait vivre le rugby en France ..il faudrait le rappeler à tous ceux qui l’oublient trop facilement..;les décideurs à la noix (Laporte and co…) ,ceux qui vont couper la branche!

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      • Name 3 février 2022 at 10h- Répondre

        Ce sont les tournées et les matchs contre l’Hémisphère Nord qui font vivre l’Hémisphère Sud.

        On a oublié que lorsque le rugby s’est vraiment mondialisé à la fin des années 80 (Coupe du Monde, fin de l’Apartheid) puis professionnalisé (Super 12 et début des droits TV, avant c’était payé au match par chaque TV diffuseur à la Fédération qui recevait) tout à été fait pour sauver la Nouvelle-Zélande qui était au bord de la banqueroute.

        Alors il a été décidé de reconstruire l’image commerciale des All Blacks, qui furent les premiers à être autorisés à porter un sponsor sur leur maillot (leur bibine immonde Castlelager). Et la fin du boycott de l’Afrique du Sud tombait bien pour jouer autre chose que des All Blacks-Australie et Australie-All Blacks….

        Mais ça ne suffit pas. Le Super Rugby est moins vendeur qu’à une époque, et sans les tournées avec le Nord : le Sud serait ruiné.
        Alors que le Tournoi des 6 Nations, historique et indépendant, est autosuffisant ; pour le reste, World Rugby veille au partage : figurez-vous que lors des tournées d’Automne dans le Nord, c’est le Nord qui paye, mais pour les tournées dans le Sud, le Nord paye une grosse partie aussi..!
        Pourquoi ? Parce que qu’anglais et les néo-zélandais qui gèrent World Rugby ont bien comprit que vivre en vase clos c’était mourir à petit feu, et que plus il y aurait de nations autour de la table, au plus ils auront de pognon à se faire.

        Ce qui est à eux est à eux, et ce qui est à nous est un peu à eux, aussi…

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      • Holly 3 février 2022 at 10h- Répondre

        Mdr Moccot, le TOP 14 qui fait vivre le rugby, pour rappel la LNR reverse 500 000 Euros à 386 dans le cadre du RIF (Réforme des Indemnités de Formation). Exemple Bourgoin perçoit 67000€. Autre exemple : le club formateur de Charles Ollivon, le Saint-Pée UC a reçu 20 000 euros au titre des années passés par le Toulonnais au sein de son école de rugby.
        A mettre en parallèle avec les 113 Millions annuel de droit TV.
        Le TOP14 s’il meurt et qu’on revient à un rugby moins élitiste, ça ne me dérange absolument pas.

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  3. Christian83 3 février 2022 at 09h- Répondre

    Effectivement, et le Top 14 dans tout ça! Les Fédérations se mettront elles a payer les internationaux ? Les clubs payent le prix fort en perdant leurs joueurs sélectionnés.
    Les supporters voient leur équipe diminuée. Ce n’est pas que le tournois qu’il faut revoir, c’est tout le système international. Sans que ce soit au détriment de notre championnat domestique.

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  4. Marc83136 3 février 2022 at 09h- Répondre

    Toutes ces rencontres internationales est une question de gros sous avant tout aujourd’hui, pas hier. Un match contre l’Italie rapportera plus qu’un match contre la Georgie, voici le problème.
    Quand au nombre de rencontre internationales que l’on cherche à multiplier pour ici aussi raisons financières, les fédération n’ont qu’a payer elle même les joueurs de club cela permettrait aux club de payer des joueurs jokers pour les remplacer. Cela entrerait en compte lors des recrutements. En cas de blessures des joueurs convoqués c’est les fédérations employeurs qui en aurait la charge. Plus de doublons, des effectifs prévus et un équilibrés dans les divers championnats nationaux.

  5. Marc83136 3 février 2022 at 10h- Répondre

    un équilibre

  6. Isidore 3 février 2022 at 11h- Répondre

    Tout est dit « notre business modèle marche bien!!!!

  7. oeildesaran 3 février 2022 at 11h- Répondre

    On pourrait faire une sélection faite des meilleurs Italiens, des meilleurs Georgiens, et d’autres joueurs européens qui peuvent être brillants, mais ressortissants d’un pays qui n’a pas le niveau. Et ça aurait plus de gueule que l’actuel XV d’Italie qui enchaîne les cuillers de bois.

  8. HL1315 3 février 2022 at 14h- Répondre

    Si c’était l’Espagne, la Russie ou l’Allemagne qui avat le palmarès de la Géorgie, 9 titres sur les 10 derniers au Tournoi B, je pense que la formule actuelle aurait déjà été révisée.
    Le minimum serait de disputer un barrage, mais tous les deux ans pour tenir compte du nombre de matchs à domicile et à l’extérieur. Et à la fois ralentir les yoyos.

    Revenir à un Tournoi à 5, ce serait se refermer sur soi et revenir en arrière.
    Je préfère que l’on tente l’ouverture et tester une nouvelle formule.
    Sans parler de l’aspect géopolitique non négligeable de la participation éventuelle de la Géorgie dans le Tournoi A.

    Autre formule que j’aimerais voir, c’est un Tournoi à 4, avec des matchs aller-retour.

    En supprimant la tournée d’été.

    3 matchs en février/mars, 3 matchs en juin, après les championnats domestiques.

    On gagne un match international de très bon niveau dans la saison, tout en économisant 2 doublons dans le championnat actuel, tout en économisant un match international qui ne fait pas le plein, ni dans les stades concernés ni j’imagine chez les diffuseurs concernés.

    Deux Irlande Angleterre, deux Galles France, deux France Angleterre, deux Angleterre Ecosse,…dans la saison, selon les équipes qualifiées, cela devrait motiver les équipes à rester dans les 4 meilleures équipes.

    Un grand chelem aurait une toute autre valeur.

    Cela devrait être plus attrayant pour les diffuseurs. Manne financière à partager bien entendu avec les équipes du Tournoi à 4 B, justement pour les faire monter en compétitivité et compenser la perte pour les équipes historiques qui se retrouveraient en B.

    L’Afrique du Sud dans un Tournoi à 4, en matchs aller retour, pourquoi pas.
    Le décalage horaire avec l’Afrique du Sud ? Faut trouver un autre argument MR Jeffrey.
    Travailler le lundi ? Tu poses ton lundi voir mardi, voir ta semaine. Puis une bonne partie du public du Tournoi me semble être déjà à la retraite.

    Le niveau du Tournoi A et du Tournoi B monteraient mécaniquement.

    Un grand chelem aurait encore plus une toute autre valeur.

    Bref il y d’autres solutions que le statu quo.

  9. rugbyx 3 février 2022 at 14h- Répondre

    le rugby restera tj un « sport » de riche qui concerne que 8 payes dans le monde…

    Y a 2-3 ans la france l’a ramenai moins vu le niveau de son équipe.
    Sans l’italie, ça aurait donné quoi ?
    bref

  10. Marcel21 3 février 2022 at 18h- Répondre

    Dans les années 80 les Irlandais se prenaient de bonnes branlées , les Écossais les Galois et nous mêmes avons eu de mauvaises passes par la suite et aucunes de ces équipes n’ont étées exclues.
    Laissons donc l’Italie joué ce tournois des 6