Mathieu Bastareaud: « Je suis heureux dans ma vie de tous les jours »
Mathieu Bastareaud: « Je suis heureux dans ma vie de tous les jours »
Le vendredi 12 septembre 2014 à 10:20 par David Demri
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Lors d’un long entretien accordé à Var-matin, le trois-quarts centre du Rugby Club Toulonnais, Mathieu Bastareaud a évoqué le quota des 30 matches, sa décision de venir à Toulon et sa jooie de côtoyer chaque de grands joueurs dans un groupe avec une bonne ambiance.
Dans un premier temps, l’international Français donne son avis à propos du quota de 30 matches qu’il ne devra pas dépasser cette saison, que ce soit avec le RCT ou avec l’équipe de France (hors phases finales). Extrait:
J’en comprends l’utilité pour protéger les joueurs qui disputeront la coupe du monde. Je comprends aussi que les clubs ne soient pas d’accord. Nous, joueurs, nous sommes dans une situation un peu compliquée car on est entre les deux, mais notre rôle n’est pas de commenter les décisions. Maintenant, quand je ne serai pas retenu le week-end, ça me permettra de travailler physiquement un peu plus durant la semaine et de bien récupérer. Il y a aussi des avantages. Moi, j’aimerais jouer tous les matchs, mais ce n’est plus possible.
Questionné sur un éventuel relâchement après avoir tout gagné la saison passée, Mathieu Bastareaud explique clairement vouloir à nouveau tout gagner. Extrait:
Non, on a tous encore envie de tout gagner. Ce qu’on a réalisé, c’était super, mais c’est du passé. Étant donné que je suis parti le lendemain de la finale du Top 14 avec l’équipe de France, je pense que je suis passé à autre chose. Il reste des souvenirs inoubliables, mais si on parvient à réaliser un nouveau doublé, ce sera encore mieux. C’est ce qu’il faut se dire chaque matin. On est professionnel, on se doit de penser comme cela et je ne considère pas que c’est très difficile. Quand tu écoutes un mec comme Teddy Riner qui dit qu’il veut tout défoncer et qu’il le fait puisqu’il gagne tout chaque année… Il est l’égal d’un Michael Jordan au basket, un très grand. Quelqu’un qui a toujours l’envie de gagner et de se dépasser. Ça m’inspire.
Cette saison, Mathieu Bastareaud n’a pas encore montré toutes ses capacités. Il avoue ne pas arriver à réaliser de gros débuts de saison. Il explique ne plus vouloir se poser de questions. Extrait:
Moi, je n’ai jamais fait de gros débuts de saison. Il faut que la machine se remette en route et pour cela, il faut que j’enchaîne les matchs. Il faut aussi que je me pose moins de questions. Je cogite pas mal alors que je sais qu’il faut que je me lâche davantage. Je suis très critique envers moi-même. Je sais que je peux mieux faire alors ça me frustre. Et plus je suis frustré et plus je cogite. Il faut que j’arrête de me poser vingt mille questions en me disant : « fonce comme tu sais faire et ça ira. Je n’ai jamais eu une grosse confiance en moi. Mes questions, c’est du genre : est-ce que je vais être au rendez-vous, au niveau ? En soit, ça ne mérite pas vraiment de se poser des questions. On me le dit souvent, mais j’ai toujours été comme ça et je pense que ça ne changera jamais. Douter est une de mes vieilles habitudes.
S’il est positionné sur le banc des remplaçants par Bernard Laporte, Mathieu Bastareaud ne fera plus la gueule comme auparavant. Il affirme avoir grandi. Extrait:
Je suis un compétiteur et si je m’écoutais, je jouerais tous les matchs pendant 80 minutes. On ne peut pas tout avoir, mais en même temps, c’est bien car ça permet de faire tourner. Je m’y fais plus qu’avant. Auparavant, si tu me mettais sur le banc, tu pouvais t’attendre à ce que je te fasse la gueule pendant une semaine (rires) ! Je ne suis plus un gamin qui boude parce qu’il est sur le banc. Aujourd’hui, je pense toujours au mec qui est resté en tribune…
Par ailleurs, le trois-quarts centre avoue se sentir très bien à Toulon, que ce soit sur ou en dehors du terrain. Extrait:
Avec les résultats, on ne peut que se sentir bien ! Ici, ça se passe bien. Je suis heureux dans ma vie de tous les jours. J’ai rencontré des mecs super sur et en dehors du terrain. Je suis content car venir ici n’était pas qu’un choix de carrière mais aussi de vie. La Provence, c’est un bon mix entre Paris et la Guadeloupe. Pour la suite, j’espère connaître autant de succès. Je suis sous contrat jusqu’en 2016, après, on verra… J’ai du mal à me projeter dans le futur. Je prends les choses au jour le jour.
Enfin, il affirme que venir à Toulon était une bonne décision. Cela l’a fait devenir un rugbyman adulte et lui donne envie d’avoir des responsabilités. Extrait:
Il fallait que je grandisse aussi. Avant de venir à Toulon, j’étais encore dans la phase adolescente de ma carrière et j’ai enfin mué (rires) ! Je suis devenu un joueur de rugby adulte. Il m’a fallu plus de temps que certains, mais je suis content. Je suis à un moment de ma carrière où j’ai envie de prendre des responsabilités. Mine de rien, j’attaque ma huitième saison en pro. Ça fait une petite expérience au niveau rugbystique que j’ai envie de partager et de transmettre avec les plus jeunes. J’ai aussi envie de m’affirmer en tant que leader. Avant, j’avais peur de parler, je me retenais. J’avais envie de faire certaines remarques, mais je ne me sentais pas légitime de par mon jeune âge. J’avais peur d’être jugé. Je ne vais pas changer ma nature, mais si je parle, c’est pour le bien de l’équipe et pour essayer de dire quelque chose d’intelligent !
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