Mathieu Bastareaud se confie comme rarement

Mathieu Bastareaud se confie comme rarement

Le mercredi 5 novembre 2014 à 11:46 par David Demri

7 Commentaires

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99-sva19q906_ee_bastareaud_rct-smallLors d’un entretien exclusif accordé à L’équipe, le trois-quarts centre du Rugby Club Toulonnais et du XV de France, Mathieu Bastareaud s’est confié comme rarement.

L’international Français évoque dans un premier temps sa vie de tous les jours. Il avoue être toujours en réflexion et se pose des questions à n’en plus finir. Il explique avoir peur d’être jugé. Extrait:

« J’ai toujours eu peur de l’échec, du jugement, dans tous les examens scolaires, ou au rugby. Je n’aime pas décevoir, tout simplement. Savoir que tu vas être jugé… Je doute de mes capacités. Je suis toujours en train de me poser des questions alors qu’au final, j’ai une très belle vie. Tout se passe bien pour moi. Je joue dans un des plus grands clubs en Europe, avec ce qui se fait de mieux dans le monde, mais voilà… »

Cet été, Mathieu Bastareaud a connu une baisse de moral. Il a alors décidé de reprendre contact avec Meriem, la psychologue qui l’a suivi lors de sa mauvaise passe en Nouvelle-Zélande, lors de la tournée du XV de France en 2009. Extrait:

« J’ai renoué avec Meriem car je n’étais pas bien dans ma tête. Je n’avais pas le moral. Quand tu gamberges tout le temps sur tout, c’est chiant… Quand tu apprends à te connaître, tu anticipes, tu repères les signes. Quand je deviens plus irritable, je gère mieux qu’avant. Début septembre, on a fait une séance avec Meriem, par Skype. J’ai bien aimé. Elle m’a initié à la façon de débrancher le cerveau car cogiter tout le temps, ça fatigue. Une fois par jour, généralement entre midi et deux. Je m’assois et je coupe tout pendant cinq minutes, avec la voix de Meriem que j’ai enregistrée. C’est un travail de respiration, de concentration. »

Le centre Toulonnais avoue être conscient de changer d’humeur fréquemment dans une journée. Sa copine le lui a d’ailleurs fait remarquer à plusieurs reprises. Extrait:

« C’est marrant, ma copine m’a fait remarquer qu’en une journée, je peux changer d’humeur assez vite. Pendant cinq minutes je vais faire la gueule, puis je vais rigoler. Si quelque chose me heurte, je réagis à fond. Enfant, je gardais tout cela pour moi. Maintenant, je m’ouvre… mais il y a pleins de choses que je préfère garder. Je donne aux gens ce que j’ai envie de donner. Évoluer oui, mais changer est compliqué quand tu as toujours été comme ça. »

Par ailleurs, Mathieu Bastareaud explique être pudique. Aussi, il ne souhaite pas se forcer à sourire pour faire plaisir, notamment aux supporters. Il sait que cela peut agacer. Extrait:

« J’ai toujours marché à l’affectif, mais je ne montre pas forcément mes sentiments: la joie, la tristesse… Je suis assez pudique. Je préfère garder ça pour moi, mais quand ça lâche… ça lâche. On me reproche souvent de ne pas sourire, que je ne donne pas envie qu’on vienne me voir, mais je ne vais pas me forcer à sourire pour faire plaisir. Ça peut agacer certains supporters qui me demandent des photos, mais bon… Pourtant j’ai vraiment appris à aller vers les gens… »

Ensuite, Mathieu Bastareaud évoque la relation qu’il entretient avec sa mère restée en région parisienne. Extrait:

« Avec ma mère, on a une relation… Je reste son petit… Je suis parti en sport-études à quinze ans, puis tout s’est enchaîné… Dès que je monte à Paris, j’essaie d’aller la voir, de dormir chez elle. Et pour les vacances scolaires, elle descend avec mon jeune frère, chez moi à Toulon. Ma mère vit en HLM, au rez-de-chaussée. J’adore y revenir. »

Souvent accompagnés d’amis lors de ses premières années à Toulon, le centre du RCT affirme pouvoir compter désormais sur un seul et unique ami, 24h/24: Delon Armitage. Extrait:

« Ce sont mes potes d’enfance, une bande de quatre ou cinq amis. Je ne suis pas du genre à me créer de nouvelles amitiés. Au RCT, je m’entends bien avec tout le monde, mais mon seul ami, sur qui je vais pouvoir compter 24h/24, c’est Delon Armitage. Quand j’ai signé à Toulon, j’étais coupé de mon confort parisien pour la première fois. Patrice, un de mes meilleurs amis m’a suivi. Il me déchargeait de tout afin que je ne m’occupe que du rugby. Il est reparti après deux ans, pour s’installer avec sa copine. Depuis, mes potes viennent me voir à tour de rôle. »

Pour conclure, il évoque son père, divorcé de sa mère lorsqu’il avait 3 ans. Extrait:

« Je me souviens du jour où je lui ai annoncé ma première sélection en équipe de France des moins de 19 ans. Il faisait la sieste, m’a regardé: « OK. C’est tout ? » Et il s’est recouché ! Un jour, il m’a avoué venir voir mes matches en cachette. Je m’en doutais un peu, mais ça m’a ému… Ce n’est pas évident de raconter sa vie, mais si tu veux qu’on soit franc et honnête avec toi, tu dois l’être en retour. Ça permet aussi aux gens de me connaître un petit peu. »

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7 Commentaires

  1. lolo1963 5 novembre 2014 at 11h- Répondre

    Serait pas un peu bipolaire le Mathieu
    Pas grave ça se soigne bien quand c’est pas fort :yes: 😉
    Allez Mathieu nous on t’adore !! :yes: :yes: :yes:

    • roberto 5 novembre 2014 at 12h- Répondre

      Heyyyyy…..c’est justement ce que je me demandais. 😐

  2. rem 5 novembre 2014 at 11h- Répondre

    C est touchant :smirk:

  3. figatellijean 5 novembre 2014 at 12h- Répondre

    Apres williams mathieu, ils vont tous nous faire chialer derriere ces gros costauds il y a aussi de l emotion

  4. Valescure220 5 novembre 2014 at 13h- Répondre

    Mathieu , les toulonnais te prennent comme tu es , t inquiète pas et après tout basta!

  5. Pierrette 5 novembre 2014 at 14h- Répondre

    Surtout ne changez rien, vous avez l’air trés sincère. Merci

  6. fred83500 5 novembre 2014 at 19h- Répondre

    C’est très franc de sa par, je le comprend…..Courage Mathieu, tu as l’air d’avoir un gros cœur, tu es déjà un champion.