Depuis quelques jours, Mathieu Bastareaud fait le buzz sur Internet. Son image, prise sous le maillot bleu dans une position acrobatique, y est détournée à des fins humoristiques. Ainsi voit-on le centre toulonnais toréer avec une cape rouge, pousser sur le trottoir Scarlett Johansson, sauter à la perche façon Renaud Lavillenie ou danser au milieu de beautés brésiliennes. Drôle. « Ça me fait beaucoup rire », jure le joueur. D’ailleurs, « Basta » a reproduit le geste sur la pelouse du Stade de France, hier, au moment de la remise du Trophée Garibaldi, récompensant le vainqueur de ce France-Italie.

Les joueurs transalpins, eux, n’ont pas ri du tout. Il faut dire que le joueur qu’ils ont croisé sur le terrain tenait davantage du marteau-piqueur que du danseur de samba. Bastareaud a passé l’après-midi à leur rentrer dans le buffet. Imperturbable. Infatigable. « J’ai fait mon boulot, dit-il. On m’a demandé d’être présent en défense et de faire avancer l’équipe au milieu du terrain. » Il a rempli son contrat. Les chiffres l’attestent : sept plaquages réussis pour un seul raté, aucune pénalité concédée et 48 mètres parcourus ballon en main (seuls Fofana, 95 m, Dulin, 82 m, et Picamoles, 52 m, ont fait mieux).

En position de premier centre, le Toulonnais n’a pas arrêté de défier les centres adverses, avançant systématiquement sur chaque impact et contribuant ainsi à faire reculer les lignes italiennes. Il n’a fait que deux passes, c’est vrai, mais ses libérations rapides du ballon après chaque mise au sol ont souvent permis aux Bleus d’enchaîner vite et d’avancer. « Si on fait ce très bon début de seconde période, c’est parce que “Basta” s’est évertué à libérer le ballon dans d’excellentes conditions après avoir pris le milieu du terrain », observe le sélectionneur Philippe Saint-André.

Bastareaud est même directement impliqué sur l’essai de Wesley Fofana. C’est lui, au sol, qui libère le ballon pour son compère du centre. « Je ne vois pas trop ce qui se passe, j’avais la tête dans le gazon, raconte-t-il. J’ai juste vu que Wesley était parti. Encore un essai de filou, quoi ! »Hier, Bastareaud et Fofana étaient associés pour la deuxième fois d’affilée. Une première en équipe de France. « Entre nous, ça va de mieux en mieux, même si je trouve qu’on va encore un peu trop vite au sol, assure Fofana. Mathieu est un joueur très important pour l’équipe parce qu’il permet de libérer des espaces. »

En l’absence de Florian Fritz (fracture du bras), Basta a donc saisi sa chance. Même s’il se méfie. « Avec Wesley, on n’est pas dépositaires du poste. On sait qu’il y a une forte concurrence. Pour l’instant, ça nous sourit. »

Source: lequipe.fr