L’indispensable centre australien devrait être au centre de toutes les attentions des joueurs du Leinster, dernier obstacle sur la route de Toulon vers une troisième finale de Champions Cup de rang. Matt Giteau assure être de nouveau « à 100% ».

Un bout de quart face aux Wasps, un match entier et plein à Grenoble avec un essai et une passe décisive, Matt Giteau retrouve enfin la joie de jouer avec le RCT, lui qui n’a quasiment pas joué depuis octobre. « Cette blessure était juste enquiquinante pour moi. Mais c’est le rugby, la vie…. J’ai beaucoup de chance : en treize ans chez les pros, c’est la première fois que je suis blessé aussi longtemps, cinq mois », révèle-t-il dans les colonnes de l’Équipe.

Mais le voilà de retour, des fourmis dans les jambes. « Je suis à 100 %, je peux tout faire sans douleur. Mais je dois faire plus attention qu’avant. Si ça fait mal, j’arrête et je recommence un autre jour. Je suis excité avant cette demie ! Je l’étais déjà avant les Wasps, mais c’est dur quand tu es remplaçant car tu dois attendre, grince Giteau. Physiquement, c’est dur un premier match. Maintenant, tout est redevenu normal. Je m’amuse avec Drew (Michell), on fait quelques trucs pas trop sérieux dans les jours précédant une rencontre », sourit-il.

Le RCT ne risque-t-il pas de tourner à l’ordinaire pour ces grands rendez-vous à force de les fréquenter? Ce n’est pas l’avis du centre australien. « Non, non, non ! Ce n’est pas comme ça. Même si ce n’est pas la première fois, c’est encore spécial pour nous. Une demi-finale, ce n’est pas facile, ce n’est pas du tout une habitude. On le voit à l’entraînement, cette semaine : c’est plus d’intensité, plus de « focus » dans la tête. On joue pour ces matches-là, pour gagner des titres. »

Il tient aussi à rendre hommage à Pierre Mignoni, qui vit ses derniers mois sur la Rade avant de prendre en mains la destinée de Lyon. Matt Giteau en a été attristé. « Mais c’est une bonne opportunité pour lui, j’ai compris ses raisons. J’étais flatté qu’il m’en parle, on a travaillé quatre ans ensemble, c’est beaucoup de temps. Quand samedi il m’a annoncé son départ, dans le vestiaire après la victoire à Grenoble, c’était un moment spécial. Je ne m’y attendais pas du tout. La seule chose que je peux dire est : dommage pour nous, mais bonne chance à Pierre ! »

À 32 ans, Matt Giteau a prolongé son bail à Toulon jusqu’en 2017, avec une option pour une année supplémentaire. Être aussi performant qu’il l’est aujourd’hui lorsqu’il aura soufflé ses 35 bougies est pour lui une certitude. Et il le dit avec humour. « Jonny l’a fait! Et il a gagné des titres, en plus… Mais je suis plus fort que lui (rire). On verra. Si je suis trop vieux, trop mal, j’arrête. Mais je suis jeune dans ma tête. Bianca, ma femme, dit même que je le suis plus que Levi, mon fils aîné, 3 ans. »

Il termine sur un dernier bon mot sur son entraîneur, qui ne va pas lui retirer sa place de titulaire pour cette petite saillie finale: « Il est fou, Bernard, mais c’est un mec qui connaît le rugby et qui est bon pour nous, pour notre équipe. Je suis fou aussi, mais… plus tranquille. (Il s’esclaffe.) Et je suis beau gosse, pas lui! »

Place aux choses sérieuses maintenant et à cette demi-finale dimanche au Vélodrome de Marseille face au Leinster.

Source: epcrugby.fr