Dans un entretien accordé aux Causeries de la Rade, l’ancien président du Rugby Club Toulonnais, Mourad Boudjellal a dégainé contre la direction actuelle du RCT.

Ce-dernier n’a pas manqué de se poser des questions sur le président Toulonnais Bernard Lemaître.

Selon lui, le patron du RCT créé volontairement des charges pour rendre le club dépendant de sa fortune.

Il explique comment et pourquoi. Extrait:

« Est-ce que Bernard Lemaître n’est pas un pompier pyromane ? Je vais vous donner un exemple. Pour le Campus RCT, j’ai amené le terrain. Bernard Lemaître m’a racheté 25% de mes parts pour 3 millions que j’ai laissé au RCT pour financer le Campus. J’avais obtenu une subvention de 1,5 millions d’euros de la région. On a emprunté 6 millions sur 20 ans. Le club a emprunté ces 6 millions d’euros. Donc le Campus RCT n’a pas du tout été financé. Le Campus c’est 12 millions. Ensuite, il y a 1 million de charges par an. Ma problématique était de me demander où on trouve ce million d’euros. Ce choix a été fait et il faut le respecter. Mais ce sont des charges qui se créent.

On a deux coaches et c’est très bien car ils ont de la qualité à savoir Pierre Mignoni et Franck Azéma. Mais cela va coûter 750 000 euros environ soit 1,5 million d’euros par an, là où les autres ne vont dépenser que 750 000 euros. Donc on va avoir 750 000 euros de charges de plus que les autres clubs. Je peux vous en citer plein de choses comme ça. Et il a utilisé cela dans sa communication contre moi pour qu’on l’appelle le sauveur. 

Bernard Lemaître créé des charges et il dit ensuite que le club est en déficit. Il reproduit cela. Aujourd’hui, il a créé une situation où le club est en dépendance de lui. C’est lui qui a créé cette situation en mettant un train de vie au club qu’il ne peut pas supporter ou alors le modèle économique qu’il a créé n’arrive pas à supporter. C’est là le danger. »

Mourad Boudjellal explique que la priorité absolue pour que le club puisse se retrouver à l’équilibre financièrement, c’est que le RCT gagne ses matches et fasse « bander » les entreprises afin de signer davantage de partenariats. Extrait:

« Après, s’ils veulent que ça marche, il faudra que les entreprises bandent pour le RCT pour que ça gagne. On ne va pas faire des séminaires et des hospitalités avec une équipe qui perd. On construit sur les victoires et pas sur les défaites. Moi, l’année où je me plante et où on perd beaucoup d’argent, c’est l’année où on termine 9ème. On ne joue ni le titre ni le maintien. On joue le ventre mou et tout le monde en a rien à foutre. On sait qu’on ne jouera pas les phases finales et on sait qu’on ne descendra pas. Le stade se vide. J’ai pu construire quoi là-dessus ? Rien car on n’intéressait plus personne. Là, il faut recréer un scénario dans le club et là, il n’est pas très clair le scénario. »