On le sait, le président du Rugby Club Toulonnais, Mourad Boudjellal est clairement contre la réglementation JIFF mise en place par la Ligue Nationale de Rugby il y a quelques années désormais.

Interrogé via Le Figaro ce jeudi, le patron du RCT a expliqué en détail les raisons de la stupidité de cette réglementation.

Dans un premier temps, il affirme que le salaire des joueurs JIFF ont explosé sans que cette inflation soit réellement légitime. Extrait:

« Il y a une inflation du joueur français qui a tué le rugby. Moi, je n’ai pas de problème avec les chiffres. Il y a deux ans, un international français valait entre 250 000 et 300 000 euros. Aujourd’hui, un international français a doublé puisque c’est entre 500 000 et 600 000 euros. Mais ils ne sont pas devenus meilleurs pour autant. Simplement, quand vous voyez un agent d’un joueur français, avant de vous dire que le joueur est bon, il va vous dire qu’il est JIFF et qu’à son poste il n’y a pas d’équivalent. Donc si on veut avoir un joueur français à ce poste, c’est plus cher. C’est pareil à l’échelle en dessous. En Pro D2, un joueur français payé 2 000 euros va désormais toucher 4 000 euros. On a créé une inflation extraordinaire sur les JIFF. Il y a d’ailleurs le directeur général de la Ligue qui s’appelle Emmanuel Eschalier et c’est le roi des Powerpoint. Il vous faire un Powerpoint et vous explique que les JIFF n’ont pas augmenté. Sauf que nous, sur le terrain on se rend compte que c’est totalement l’inverse. Sauf que lui n’a jamais signé un joueur et nous, on en signe quasiment tous les jours. Donc oui, le JIFF, c’est un vrai souci sur le prix du joueur français qui créé une inflation. Qu’il y ait une inflation, ce n’est pas gênant en soit. Mais il faut qu’elle soit légitime liée à une qualité. »

Par ailleurs, Mourad Boudjellal affirme que l’effet pervers de cette loi « stupide » n’a en aucun cas augmenté le temps de jeu des joueurs Français. Extrait:

« La connerie que nous avons créé avec le quota JIFF, c’est qu’avant, la main d’oeuvre étrangère était une main d’oeuvre économique. Quand on a réduit le nombre d’étrangers, on les a transformé en une main d’oeuvre d’élite. Comme c’est une main d’oeuvre d’élite, ça a laissé moins de place aux français sur la feuille de match puisqu’on a monté le niveau des étrangers. On a eu l’effet pervers d’un loi stupide puisque les joueurs français ne jouent plus car les joueurs étrangers sont d’un niveau bien plus élevé. »